Le hockey régulier, le hockey diète

Je ne veux pas jouer les rabat-joie, car cette équipe compte déjà trop de joueurs sur la glace…

D’après moi, on n’aura pas besoin de la reprise vidéo ni de Kerry Fraser pour témoigner de l’infraction.

… Mais, à mon humble avis, nous ne sommes pas près de pouvoir assister à un match de hockey… Un vrai… En direct.

En attendant, nous pouvons toujours regarder les matchs à la télévision, dans des divisions toutes repensées, où des joueurs se désâment devant des gradins vides…

Le choc a dû être brutal en Floride…

C’est un peu comme du hockey diète. Ça fait le travail, en ce sens que ça étanche la soif de hockey où le dénouement est encore inconnu, mais… Ce n’est pas pareil.

La soif de vrai hockey, de hockey régulier, va revenir à un rythme effréné et encore plus mordant qu’ avant.

Un peu comme un hot-dog sans saucisse… Il manque un petit quelque chose.

Ou je peux facilement imaginer la personne bien résolue à retrouver sa taille de guêpe qui, au lieu de manger une bonne grosse poutine, se claque un délectable pied de céleri bouilli.

Hum, certes que les deux se mangent, mais ici s’arrête les similitudes.

Bien que je préfère de loin un match où l’issue est imprévisible à un match de la saison 1993…

C’était effectivement une extraordinaire année, pour la Sainte-Flanelle, mais, après, elle a pris de mauvais plis…

Il faudra repasser, pour accrocher une autre bannière…

Bref.

Tous les matchs, aussi exaltants puissent-ils être, même celui où Saku Koivu et les siens ont effacé un déficit de cinq buts, face aux Rangers, pour l’emporter en fusillade, aucun match ne pourra jamais égaler, à mon avis, une vraie soirée à l’amphithéâtre.

Il y a quelque chose de cérémonieux, voire sacré, dans la sortie à l’aréna.

Ce n’est pas un secret, pour personne, mon type sanguin est « hockey positif ». Ça coule, dans mes veines, comme le jus d’orange (ou le jus de couleur orange…) de la bannière jaune et rouge qu’on buvait, dans les tournois.

Les souvenirs associés aux nombreux matchs vus, avec mes parents et amis, sont parmi mes souvenirs les plus précieux et émotifs.

Oui… Ça et quand mes fils, Saku et Subban sont nés…

Oh, je me revois: je n’avais pas encore dix ans. Je me reçois, assis à la table de la cuisine, avec un carton ramassé au recyclage, un pas trop sale, quand même… En train de dessiner avec mes plus beaux crayons…



Des crayons de bois, car c’était trop important, pour des crayons de cire…

Ma pancarte, LA pancarte, ZE pancart’ (à prononcer avec un accent anglophone), qui allait encourager mon joueur préféré… Et qui, par la bande, allait montrer à tous, même ceux que je ne reverrai jamais, que je dessine mieux que tout le monde.

En tant que Sherbrookois, c’est au Palais des Sports, devant les Faucons de Sherbrooke, puis les Castors, que je devins junkie de ce sport où se côtoient la passion et quelques taloches sur la gueule, le tout à un rythme effréné et entrecoupé par des coups de sifflet et des chansons qui ne savent pas vieillir.

Oui, comme Jaromir Jagr.

Je me souviens encore, comme si c’était hier, de l’amour et de l’admiration, complètement, et assumément démesurée, dans les deux cas, pour Christian Dubé, puis, pour Yannick  » Ti-Cul » Tremblay.

À l’époque, on parlait beaucoup de Michael Keaton, qui incarnait Batman, mais, moi, si j’avais été en danger: par exemple, si j’avais été kidnappé par Badaboum ou Youppi, j’aurais appelé Christian Dubé, bien avant quelconque héros en collants.

À mes yeux pleins d’étoiles de Dallas, ces jeunes hommes me semblaient plus grands que nature…

Aujourd’hui, à 33 ans, quand je me dis qu’ils avaient maximum 20 ans, ça remet les choses en perspective!

Bon, jai mal aux genoux: d’après moi, ils annoncent du méchant temps…

Au-delà de la pancarte et de la déification de ces hommes qui semblaient provenir du mont Olympe, une soirée au hockey est une expérience qui captive tous les sens.

Fermez les yeux…

Bon, j’en conviens; ce n’est pas facile de lire avec les yeux fermés.

Avant même que vous ayez souillé le sol sacré du temple du hockey, votre visage crispé a déjà été allègrement fouetté par le vent hivernal.

Ensuite, vous voilà, près de la billetterie: vous êtes automatiquement assaillis, par une cacophonie assourdissante: des centaines d’amateurs, tout comme vous, tentent de se faire entendre… Tout comme vous…

« Half and half, moitié-moitié! »

« Alexandre Lemoine-Allaire, viens ici! »

« Maaaaaamaaaaaaan, je peux avoir une slush? »

Bon, vous voyez le topo…

Ensuite, grâce à votre billet qui, à l’image de la Multipass, dans le Cinquième Élément, vous donne un accès privilégié.

Oui, comme une carte de membre exécutif chez Costco.

Ouf, que s’entremêlent des odeurs qu’on ne laisserait pas se vautrer ensemble, ailleurs que là!

C’est un peu comme un réveillon, chez les Leboeuf-Hachey, où certains oncles un peu éméchés parlent, eux aussi, avec leur voix de baryton.

Bon, ils doivent encore parler du but d’Alain Côté…

Une de ces odeurs qu’on ne peut pas rater est celle du popcorn jaune agrémenté de beurre… Où est-ce le contraire…

L’autre personnalité forte voulant le faire taire est celle de la friture qui ne souffre d’aucun complexe de supériorité.

Oh, tiens, ça sent la bière… Je me demande où est le dég…

Ah, mon,pied l’a trouvé, avant mes yeux…

Un peu comme dans un mariage de raison, les odeurs sont mariées, jusqu’à ce que la sirène les sépare, aux sons assourdissants: la musique des années 1980, les crécelles, les trompettes, les sifflets, les cris d’excitations… Et autres cris…

SHOOOOOOOOOT!

La sirène, mais pas Ariel, la petite sirène…

Les mains qui se tapent, les pieds qui piétinent, les gérants d’estrades jouant aux prophètes et qui tentent d’enterrer la voix qui parle au micro..

« Justin Bécile est demandé au casse-croûte, Justin Bécile. »

Un match en direct est une expérience en soi qui transcende complètement ce qui se déroule sur la glace. À la limite, le hockey n’est qu’un prétexte, pour: sortir, se réunir, se changer les idées, créer des souvenirs… Et haïr juste un peu plus l’autre équipe.

Il y a quelque chose de magique qui se produit à l’aréna: des milliers de personnes sans aucun lien entre elles, à quelques exceptions près, se réunissent et forment, le temps d’une soirée, une nouvelle société… Avec une grosse voix qui parle comme le maître du loft.

Mon hockey, je t’aime, mais, comme, ces temps-ci, notre amour est interdit, même si je t’aime autant que Kanye West aime Kanye West, je vais me contenter d’un bon hockey diète d’une excellente année… Eh oui, 1993!

Facebook, Jeremie Ambroise

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Crédit image entête, Sportsnet.ca



David Leboeuf
 

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