Félix le Chat

Cette semaine, un des personnages les plus marquants pour moi, ayant gravité autour du monde du hockey, que ce soit: le hockey professionnel, le hockey junior-majeur ou, dernièrement, le hockey midget, a pris sa retraite.

 

La plupart auront deviné de qui je parle, seulement à la lecture du titre, mais, pour ceux qui sont peut-être un peu plus jeunes, je parle de l’ancien cerbère de la Ligue nationale de hockey, Félix Potvin.

 

Dans le texte « Le hockey, c’est un art », j’ai mentionné à quel point le design d’un masque est plus qu’une simple décoration. Ça devient le prolongement de la personnalité du gardien, sa carte de visite, son identité.

Le hockey, c’est un art!

Autrefois, règle générale, un gardien choisissait un modèle de masque et le gardait tout au long de sa carrière. S’il changeait d’équipe, il ne faisait que changer les couleurs, mais il demeurait facilement identifiable, car je vous rappelle que le masque, avant de protéger le crâne de l’athlète, il était l’identité visuelle de celui qui le portait.

 

Félix Potvin est un de ceux qui n’ont jamais dérogé de leur signature sur leur pièce d’équipement.

 

Le gardien de buts né à ville d’Anjou a évolué, pour cinq formations, dans la LNH et partout où il est passé, il a arboré le masque imaginé par l’artiste Greg Harrisson.

 

L’artiste, ayant appris que le surnom de son client était « Félix le chat », ce dernier s’est inspiré de la comédie musicale « Cats » et a dessiné, dans le bas du masque, des dents acérées, et, au-dessus des yeux, l’artiste a dessiné des yeux semblables à ceux d’un félin.

 

Potvin, qui a, par la suite, toujours fait confiance au même homme, pour ses masques subséquents, s’est contenté de modifier les couleurs et de changer quelques détails, çà et là, en fonction d’où il évoluait. Par exemple, à Los Angeles, il y rajouta une couronne. À Vancouver, il y rajouta une nageoire.

 

Un autre fait important à souligner est que, quand l’ancienne gloire des Saguenéens de Chicoutimi est arrivée chez les pros, il comptait sur un masque avec une grille, à la Dominik Hasek, pour le protéger, mais il réalisa bien vite qu’il aurait besoin de beaucoup plus de protection au-dessus des épaules.

 

Vous voyez? Le masque ne laisse pas juste plus de place aux œuvres d’art époustouflantes, il est, en même temps, plus sécuritaire.

 

Je suis de ces vieux garçons qui s’ennuient du hockey « dans le temps »… Aïe, mon dos m’élance, quand je dis ça, mais on ne peut nier que certains aspects se sont améliorés.



Mais, bien que je risque de trahir mon âge, au même titre que si je vous disais que je m’ennuie de la circulaire du « Distribution au Consommateur », mon amour, pour l’homme qu’on disait vif comme un chat, remonte à avant qu’il enfile le masque mythique. J’ai souvenir d’avoir fièrement exhibé, sur la commode de ma chambre, une carte de hockey affichant Félix Potvin qui parade sur la patinoire, en tenant à bout de bras la Coupe du Président, celle qui l’a remportée avec ses coéquipiers des Saguenéens de Chicoutimi.

 

La saison 1991, celle où il remporta le titre ultime du hockey junior-majeur québécois, en fut une de rêves, pour celui qui a, suite à sa retraite de la compétition professionnelle, entraîné les Cantonniers de Magog. C’est au cours de cette saison qu’il battit un record de concession, avec sept blanchissages.

 

Au cours de cette même saison, il remporta : le trophée Guy Lafleur, remis au meilleur joueur des séries éliminatoires, le trophée Jacques Plante, remis au meilleur gardien du Circuit Courteau, mais encore, il remporta notamment le trophée Hap Emms remis au meilleur cerbère junior-majeur à travers la Ligue canadienne de hockey. La LCH regroupe, oui, la LHJMQ, mais aussi la Ligue de Hockey de l’Ontario et la Ligue de Hockey de l’Ouest.

 

Le gardien qui s’était avéré un véritable mur au cours de la saison 1990-1991, arriva donc à Toronto avec une sacrée réputation, et les attentes qui viennent avec.

 

Comme il se doit, dans la majeure partie des cas, le gardien débuta son parcours professionnel avec le club-école des Maple Leafs, les Maple-Leafs de Saint-Jean, où il répondit on-ne-peut-mieux aux attentes. Après 35 matchs, dans la Ligue américaine de hockey, la gloire de Chicoutimi remporta le trophée Dudley « Red » Garret.

 

Le trophée nommé en l’honneur d’un joueur de hockey ayant donné sa vie au cours de la deuxième guerre mondiale, est remis annuellement, au meilleur joueur recrue du Circuit.

 

Plus encore, l’athlète québécois remporta le titre Aldege « Baz » Bastien remis au meilleur gardien de la saison.

 

Pour sa part, Aldege Bastien est un ancien gardien de but, ayant évolué, dans les années 40, pour les Hornets de Pittsburgh dans la Ligue américaine de hockey.

 

Pour ce qui concerne Félix Potvin, toujours en 1991, il réussit notamment à se tailler une place, sur la première équipe d’étoiles de la Ligue américaine, ce qui a convaincu l’état-major de Toronto, de le rappeler à quatre reprises.

 

Avec une vitesse fulgurante, le digne héritier d’une époque où les gardiens québécois étaient légion était en train de se faire un nom, une réputation.

 

En 1992-1993, Potvin disputa 48 matchs, plutôt que quatre, avec le grand club. Il joua si bien que, en cours de route, il obtint le titre de gardien numéro un, et, pour ce faire, Grant Fuhr, son acolyte, fut échangé aux Sabres de Buffalo.

 

Encore une fois, Potvin répondit aux attentes, en maintenant la plus faible moyenne de buts alloués, à travers la LNH, en plus d’emmener son équipe jusqu’en finale d’association, contre les Kings de Los Angeles et un certain Wayne Gretzky qui, comme vous le savez aujourd’hui, allaient perdre aux mains des Canadiens de Montréal.

 

L’année suivante, l’athlète, qui fut invité au match des étoiles de la LNH, ne baissa pas la cadence. Au cours des séries 1994, uniquement au premier tour, contre les Blackhawks de Chicago, il enregistra trois blanchissages, matchs au cours desquels Toronto l’emporta, par la marque d’un à zéro. C’est au cours de cette même ronde éliminatoire qu’il devint le premier gardien de l’histoire des Leafs à stopper un lancer de pénalité en séries éliminatoires.

 

Potvin n’avait pas fini de faire parler de lui.

 

Malheureusement pour lui et ses coéquipiers, ils perdirent, encore en finale d’association, mais, cette fois, aux mains des Canucks de Vancouver, qui, eux, baisseraient pavillon devant les Rangers de New York.

 

En 1996, le gardien de but disputa son deuxième match des étoiles, qui cette année-là, était disputé, à Boston.

 

En 1998-1999, suite à une blessure au genou, jumelée à l’arrivée d’un autre gardien marquant dans l’histoire des Leafs, un certain Curtis Joseph, Potvin est échangé aux Islanders de New York, mais il n’y resta pas longtemps, car, l’année suivante, il est à nouveau échangé, mais, cette fois, il se joint aux Canucks de Vancouver.

 

L’année suivante, il a dû se dire que c’était le jour de la marmotte, car il fut à nouveau échangé, mais, dans le cas présent, il se dirigera vers les palmiers de Los Angeles.

 

Lui qui avait été rétrogradé par les Canucks, semble avoir trouvé un second souffle en Californie, lui qui a su garder une moyenne d’efficacité de 91,9%, tout en maintenant une moyenne de buts accordés de 1.96. Au passage, au cours des séries éliminatoires de 2001, celles que je relate dans l’histoire du grand Raymond Bourque, il se paya même deux blanchissages face aux futurs champions qui remportèrent cette série, suite à un septième et ultime match.

Raymond Bourque, mon idole

Lui qui évoluait, à Long Island, avec l’équipe qu’il chérissait étant enfant, était hué, dans son propre amphithéâtre, il retrouva le plaisir de jouer à Los Angeles, comme Vincent Damphousse, de qui je parle, dans mon dernier texte, « le Noël du hockeyeur » qui donna un second souffle, à sa carrière, en Californie.

Le Noël du hockeyeur

En 2003, le gardien accepte un rôle de second gardien pour épauler la nouvelle sensation des Bruins de Boston, le jeune Andrew Raycroft qui, l’année précédente, avait mis la main, sur le trophée Calder remis à la meilleure recrue de la LNH.

 

Malheureusement, comme bien des gardiens vétérans, il ne reçut pas d’offres de la part d’équipes du Circuit Bettman, suite au lock-out qui annula complètement la saison 2004-2005.

 

« Félix le Chat » avait disputé son dernier match professionnel.

 

… Mais ce n’était pas la dernière fois que la planète hockey entendrait le nom de Félix Potvin!

 

En effet, au cours de la saison 2013-2014, et jusqu’à tout récemment, l’ex-cerbère de la LNH, occupa le poste d’entraîneur-chef des Cantonniers de Magog.

 

Vous savez, s’il y a une chose que j’ai apprise, c’est que ce n’est pas parce que tu es un bon joueur que tu deviendras assurément un bon entraîneur. Inversement, tu peux être un joueur bien moyen, mais être, en même temps, un excellent pédagogue.

 

Eh bien, Félix Potvin, lui, il a su briller, sur la glace et sur le banc. Au cours de son mandat comme entraîneur de la formation magogoise, il a mené sa troupe à quatre championnats de division, ainsi qu’à deux grandes finales de la ligue québécoise de hockey midget AAA.

 

Il a mené son équipe, à deux reprises, à la finale de la Coupe Telus, où il a remporté l’argent, chaque fois, la Coupe Telus étant le championnat canadien de hockey midget AAA, à l’image de la Coupe du Président et de la Coupe Memorial.

 

Sa fiche, comme entraîneur-chef, est de 187 victoires en 296 matchs.

 

Lui qui a toujours été connu pour son calme légendaire, je suis prêt à parier que ce même calme aura été un sérieux atout, lorsque l’homme de hockey devait diriger son équipe lors de matchs importants, voire sans lendemain.

 

Dans le communiqué que les Cantonniers ont fait parvenir aux médias, ils exprimèrent que l’entraîneur chez qui les résultats éloquents le précédent, qui est, depuis peu, grand-père, voulait se consacrer davantage à sa famille, mais il supervisera néanmoins l’embauche de son successeur.

 

En terminant, monsieur Potvin, si vous lisez ces lignes, je tiens à vous remercier, pour la magie que vous avez créée, au cours des années 90′, mais aussi, lors des dernières années, alors que vous agissiez à titre d’entraîneur-chef.

 

Vous avez contribué, pour moi, comme pour tant d’autres, à faire croître un amour démesuré pour le hockey, mais aussi pour l’art, avec ce masque qu’on reconnaîtrait entre 1000.

 

Je vous souhaite, finalement, du bon temps en famille. Je vous souhaite notamment la santé… Et que le succès continue de vous suivre, comme ce design aux allures félines, et ce, où que vous alliez.

 

Signé

Un grand fan




Tirage !
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Crédit image entête, NHL.com




Sources:

https://www.lesoleil.com/sports/petites-histoires-de-masques-e23679788ea0382c188215486d46a86f/un-masque-qui-refuse-de-vieillir-1c977ba2e026dd22e06b1ddeccf7b809

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9lix_Potvin

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Troph%C3%A9e_Dudley_%C2%AB_Red_%C2%BB_Garrett

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Aldege_Bastien

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Grant_Fuhr

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9ries_%C3%A9liminatoires_de_la_Coupe_Stanley_1993

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/46e_Match_des_%C3%A9toiles_de_la_Ligue_nationale_de_hockey

Félix Potvin quitte son poste d’entraîneur-chef des Cantonniers de Magog

https://www.latribune.ca/sports/la-coupe-telus-est-annulee-840529ce5a74ee9d3bd0907e9893970b

https://www.rds.ca/hockey/trajectoires-felix-potvin-le-chat-retombe-toujours-sur-ses-pattes-1.11442471?rds-amp

David Leboeuf
 

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