Ryan Spooner, ou comment faire un petit pari qui pourrait s’avérer payant
Le 25 février dernier, en pleine date limite des échanges, pour mettre la main sur Rick Nash (et se débarrasser de 50% du contrat de Matt Beleskey), les B’s ont cédé Ryan Spooner, Ryan Lindgren, leur choix de 1ere ronde 2018 ainsi qu’une sélection de 7e tour 2019.
Sur le coup, bien que conscient que Don Sweeney avait payé cher, je croyais que Rick Nash allait prolonger son séjour à Boston. Considérant que le marché favorisait alors les vendeurs, cette transaction se défendait encore. D’autant plus qu’on pouvait légitimement escompter voir les Bruins connaître un long printemps, eux qui ont clôturé la saison régulière un seul point derrière des Bolts surchargés. Ces mêmes Bolts qui allaient ultérieurement mettre un terme à la saison de leurs poursuivants. Après tout, les 112 points amassés par la formation de Bruce Cassidy furent suffisants pour terminer au 4e échelon du classement général…
Rick Nash ← → 1ere ronde 2018, Ryan Spooner, Ryan Lindgren, Matt Beleskey, 7e ronde 2019
Malheureusement, bien que Nash ait rendu des services honnêtes, avec 6 points (3 buts) en 11 matchs avant d’en ajouter 5 autres (également 3 buts) en 12 joutes éliminatoires, il semblerait qu’on puisse faire une croix sur son avenir avec les Oursons (voire même sur son avenir dans le hockey professionnel, puisqu’il envisage actuellement la possibilité de prendre sa retraite). Une production d’environ 1 point aux 2 matchs, et d’une moyenne d’un but aux 4 matchs (0.26; 21 buts sur un calendrier régulier complet), est un résultat amplement satisfaisant, considérant le rendement du vétéran depuis la saison 2015-16.
Ce qui m’amène au constat suivant; en plus d’avoir ajouté un choix de 1ere ronde (Jacob Bernard-Docker), et l’espoir à la ligne bleue Ryan Lindgren, les Rangers ont fait encore mieux que je pensais, en soutirant Ryan Spooner, 26 ans, à leurs partenaires de danse. C’est que le jeune centre a commencé en force, avec 5 points en 2 matchs et un total de 16 points en 20 matchs dans son nouvel uniforme. Pas mal, pour un choix de 2e ronde (45e) à l’encan 2010… Ce faisant, il a terminé la saison avec 41 points en seulement 59 rencontres.
Bien qu’il ne soit pas reconnu comme étant le plus constant, il ne faut pas oublier que, deux ans auparavant, à sa première saison complète dans la grande ligue, il est tout de même parvenu à cumuler 49 points. Ce n’est pas rien…. Peut-être un peu paresseux défensivement, ses aptitudes offensives ne font toutefois aucun doute. En tout cas, il a obtenu bien plus de succès avec les Blueshirts que Vladislav Namestnikov (4 points en 19 parties), lui-même acquis quelques heures plus tard dans la transaction monstre qui envoyait JT Miller et Ryan McDonagh à Tampa. Parlant de Miller, bien que ça se soit quelque peu gâté en séries, il a très bien fait avec sa nouvelle équipe dans le dernier droit du calendrier régulier : 18 points, dont 10 buts (!), en 19 matchs !
Pour en revenir à Spooner ; Qu’on le fasse jouer à l’aile ou au centre, nous sommes bien placés, ici à Montréal, pour saisir l’importance de pouvoir miser sur de la profondeur au poste de pivot. Rien contre Ti-Paul et Drouin, mais je préfère encore faire jouer un centre à l’aile que le contraire… Avec Mike Zibanejad (s’il parvient à se tenir loin de l’infirmerie) et Kevin Hayes, Ryan Spooner devrait pouvoir venir compléter une jolie ligne de centre, avec le jeune Lias Andersson (19 ans) qui pourrait parvenir à se tailler une place, après avoir terminé la dernière campagne avec la formation qui l’a sélectionné en 1ere ronde (7e au total) à l’encan 2017. Quant à Namestnikov, il devra rapidement se ressaisir, s’il ne veut pas changer d’adresse à nouveau.
En tout cas, pour ma part, je ne serais pas vraiment surpris de voir Ryan Spooner terminer la prochaine saison avec une récolte tournant autour de 15 buts et 50 à (peut-être) 60 points. La puck est dans son camps. Justement, les Rangers ont évité l’arbitrage en s’entendant sur les termes d’un contrat de 2 ans qui rapportera en moyenne 4M par saison au principal intéressé (le même salaire qu’empoche Namestnikov). En tout cas, il semblerait qu’il soit assuré de rendre des meilleurs services aux Rangers, que Nash aux Bruins. Cela dit, tel que mentionné plus haut, son acquisition faisait du sens… D’autant plus que Spooner n’était clairement plus dans les plans. Et, pour autant que les B’s ou les Jackets – les deux formations qui semblent faire vaciller le cœur de Nash – acceptent de lui laisser une chance, je crois que Nash peut encore sortir une campagne de 15 à 20 buts et une 40aine de points. N’ayant pas pu mettre la main sur du renfort intéressant, est-ce que Don Sweeney pourrait être tenté d’aller de l’avant ?
Rick Nash pourrait prolonger son séjour dans la tanière des B’s
Au bon prix, peut-être… nous aurons la réponse bien assez tôt !
Crédit image entête, AFP via TVASports.ca