Quatre types de personnes alimentant le débat linguistique
En été, le soleil brillera. À l’automne, les feuilles prendront des couleurs et finiront par recouvrir le sol. En hiver au Canada, au Québec, la neige tombera et nous pourrons pratiquer les sports d’hiver… et nous allons jurer à chaque fois que nous aurons à pelleter. Au printemps, les arbres et les fleurs fleuriront et tout ce qui a passé des mois à dormir se réveillera. Ce sont des certitudes dans toutes les provinces du Canada, y compris le Québec. Mais dans cette dernière province, il y a une autre certitude qui revient chaque année, et cela se produit au repêchage de la LNH ou peu après: le débat francophone sur les Canadiens de Montréal.
Cette année, en raison du COVID-19, ce débat est survenu des mois plus tard, mais malheureusement, il est venu quand même. La plupart des gens lèvent les yeux au ciel, même les francophones purs et durs qui vivent dans cette province unique, dans notre beau pays. Mais il y en a qui vont continuer d’avoir la même lourde conversation qui tourne perpétuellement en rond, lancer les mêmes vieilles critiques envers les Canadiens de Montréal pour ne pas avoir recruté assez de «talents locaux». Pour la plupart, leur recherche est incomplète ou il n’y a tout simplement même pas de recherche en dehors du nombre de Québécois sélectionnés par la seule franchise de la LNH de la province. Pas de contexte. Aucun chiffre par rapport aux autres équipes.
Contexte
Je travaille sur un papier qui contribuera à ouvrir les yeux sur la vérité, la réalité. Cela devrait apporter une image plus claire et plus complète de ce soi-disant phénomène. Il pointera le doigt là où il doit être pointé. Mais c’est pour plus tard cet hiver, lorsque mes recherches seront terminées. Il est assez vaste, donc je suis sûr que vous, chers lecteurs, apprécierez.
Bien que je sois déménagé de Sherbrooke en Colombie-Britannique en 1992, j’ai toujours de solides racines dans ma province natale. Je comprends l’importance de la langue au Québec et l’effet des Canadiens de Montréal sur les jeunes joueurs de hockey de cette province. En attendant le résultat de mes recherches, voici quelques exemples de cela:
- Quel est l’impact des joueurs locaux sur les Canadiens? (2011)
- Au-delà de la politique; la réalité des Canadiens (2016)
- Le Tricolore et le syndrome québécois (2018)
- Serge Savard doit revenir à la réalité (2019)
- Entraîneurs francophones: un regard en profondeur (2020)
Ayant vécu ce phénomène pendant des années, une chose qui me vient à l’esprit est la variété de personnes qui discutent de ce problème pendant le repêchage. J’aurais probablement pu le diviser en davantage de catégories, mais j’ai compté quatre types distincts et très différents de personnes qui alimentent le débat linguistique avec les Canadiens.
1- Butt-hurt
Vous connaissez ces gens. Ce sont eux qui, pour une raison ou une autre, ont toujours un grief contre l’organisation. Cela n’a rien à voir avec le nombre de Canadiens français dans le Tricolore. Leur motivation est de nature personnelle. C’est principalement ou même strictement dû au fait qu’ils ont été remis à leur place par l’organisation à un moment ou à un autre de leur carrière. Ou parce qu’on leur a refusé quelque chose. C’est le cas de Réjean Tremblay, à qui les Canadiens ont refusé de donner le droit d’utiliser le Bleu-Blanc-Rouge pour sa série «Lance et Compte». Il a dû «se contenter» des couleurs des Nordiques à la place. Depuis, il se déchaîne contre l’équipe et va trouver, voire inventer, des histoires dans le seul but de ternir l’organisation.
D’autres comme Richard Labbé et Phillip Cantin, ont été publiquement humiliés et remis à leur place lors de conférences de presse ou d’autres événements. José Théodore est en colère contre le Tricolore pour avoir repêché Carey Price alors que «le beau Théo» était à son apogée à Montréal. Et il a finalement été échangé, arraché de son trône, pour faire place à un meilleur gardien.
Tous semblent donc avoir un seul but: la vengeance. Ces derniers peuvent parfois passer à la catégorie suivante.
2- Les sensationnalistes
Nous parlons de journalistes qui ont besoin de créer la polémique pour être (un peu) pertinent, pour avoir une tribune et… un travail. Ils ne sont pas d’assez bons reporters ou médias pour gagner leur part de marché de manière traditionnelle. En français, on leur a donné le surnom de journaleux au lieu de journaliste. Ils sont aussi faciles à repérer! Pour un exemple typique, il vous suffit de vous brancher à TVA Sports. Les Jici Lajoie , Michel Bergeron et compagnie sont des experts du sensationnalisme. En anglais, quelques membres du personnel de TSN 690, comme Tony Marinaro, ont besoin de controverse pour vendre. Brendan Kelly est peut-être le meilleur exemple de cette catégorie, quelqu’un qui écrit sur le show business, qui tient une colonne de hockey avec une connaissance très, très limitée du jeu, du moins c’est ce qu’il semblerait d’après le matériel publié.
La façon dont ces gars ont pu obtenir une plateforme pour vomir leurs bêtises me dépasse. Mais devinez quoi? Ils ont leurs groupies. Sur Twitter, nous les appelons « Subbanistas ». Vous savez, ces gens qui ont détesté le directeur général des Canadiens Marc Bergevin pour avoir osé échanger leur bien-aimé PK Subban ? Ceux qui proclamaient à l’époque que le directeur général de Preds, David Poile, devrait être nommé DG de l’année à cause de ce troc? Ils sont encore plus furieux contre Bergevin depuis; non seulement il a gagné cet échange, mais il a également volé Nashville dans le processus. Maintenant, il ne s’agit pas uniquement de cet échange quand on parle de Subbanistas.
Marinaro: "We haven't spoken for a year!"
Bergevin: "I can only take you in small doses."
Marinaro: "Are you ready?"
Bergevin: "Are YOU ready?!?"
😂😂😂#Habs #GoHabsGo— J. D. Lagrange (@JD_Lagrange) September 29, 2020
Le terme a été étendu à ceux qui n’ont jamais (ou rarement) quelque chose de positif à dire sur l’organisation. Aujourd’hui, ils affirment «aimer» Bergevin parce que «il fait ce qu’ils voulaient qu’il fasse depuis le début». Des gens gratifiants, quoi.
3- Les politiquement motivés
Ah, nous connaissons ces gens. Ils suivent très peu ou pas du tout les Canadiens, mais ils sont là quand on leur donne une tribune pour parler de la langue. Beaucoup sont des séparatistes (tous les séparatistes ne sont pas dans cette catégorie, attention) qui suivent un agenda. Beaucoup détestent le reste du Canada ou ceux qui parlent la langue de Shakespeare au lieu de Molière. Vous savez? Ils étaient dans les rues de Montréal en décembre 2011 lorsque les Canadiens ont osé donner le poste d’entraîneur intérimaire à Randy Cunneyworth, qui ne parlait pas français, après avoir congédié Jacques Martin. C’est la raison pour laquelle, tout récemment, Marc Bergevin a eu le sentiment de devoir s’excuser en mettant Kirk Muller en place après que Claude Julien eut son épisode cardiaque en séries éliminatoires.
4- Les vrais journalistes
Heureusement qu’ils existent! Lorsque vous les rencontrez, que vous les lisez ou que vous les écoutez, ils sont comme une sorte de bouffée d’air frais. Ils sont professionnels. Ils rapportent les faits. Lorsqu’ils critiquent, ils soutiennent leur argumentation avec des faits et des chiffres. Mais la plupart du temps, ils n’ont pas de programme. Vous voyez, ces gens n’ont pas besoin de sensationnalisme. Ils ont gagné leur public et leur lectorat grâce à un bon journalisme éthique.
A chaque repêchage, ça hurle que le CH ne repêche pas, ou pas assez de québécois. Quand il y en avec l’équipe, on est sur leur dos : Drouin, Brisebois, Théodore, Ribeiro, Racicot… même Roy à la fin. Branchez vous…
— Mathias Brunet (@mathiasbrunet) October 8, 2020
Ils ont le talent, la notoriété et les antécédents pour soutenir leur travail et ça se voit. Dans les conférences de presse, vous les reconnaissez à leurs questions pertinentes et intelligentes. Ils comprennent le hockey et restent à l’écart des reportages de type Echo Vedette et TMZ . Je n’aime pas essayer de les nommer parce que je sais que j’en oublierai certains. Mais pour vous donner une idée, en voici tout de même quelques-uns: Mathias Brunet , Marc-Antoine Godin , Jean-François Chaumont , Guillaume Lefrançois, Chantal Machabée , Luc Gélinas , John Lu, Eric Engels… Je parie que vous pouvez voir la différence de qualité simplement en mentionnant ces personnes, non?
Conclusion
La prochaine fois que le sujet sera abordé – parce que vous savez que ce sera le cas lors du prochain repêchage de la LNH – prenez du recul et essayez de remarquer qui sont les personnes les plus bruyantes à ce sujet. Vous pourrez les mettre dans l’une des quatre catégories mentionnées ci-dessus. Très probablement dans les trois premiers puisque ceux dans la quatrième catégorie ne feront pas de problème. Rendez-vous service (et à tous les autres) et concentrez-vous sur cette dernière catégorie. Ce sera mieux pour votre santé mentale et vous aurez une image plus claire de la situation. Méfiez-vous simplement des personnes appartenant aux trois autres catégories. Ils essaient de vous provoquer pour leurs propres raisons, leur propre avantage, qui n’ont rien à voir avec le repêchage lui-même. Ou du moins, ils n’apportent pas de contexte, car ils savent qu’ils n’ont pas d’arguments sur lesquels se tenir. Ne soyez pas comme eux. Go Habs Go!