Merci, Goal Caufield

Peut-être que, à l’image d’un gamin euphorique après avoir trouvé une pyrite de fer, de la cop, comme on l’appelle, je m’emballe avec peu, mais je ne me peux plus quand je vois…

Cole « Goal » Caufield.



Peut-être que j’ai l’air du gars qui se dit qu’il n’aura plus jamais de problèmes, car il vient de recevoir un courriel d’une source inconnue l’informant que son oncle habitant au Kenya dont il ignorait l’existence vient de lui léguer une fortune mirobolante, mais… Est-ce juste de moi que celui qui s’est fait ridiculiser, car il avait semblerait-il la taille d’un Hobbit, me fait vivre des émotions comme peu d’autres joueurs au cours des dernières années?

Je n’oublierai jamais les séries éliminatoires de 2021 desquelles je risque de vous parler jusqu’en 3021. Au cours de ce printemps inespéré où Carey Price semblait en état de grâce, chaque soir, le Canadien de Montréal était largement déclassé au niveau des lancers. Souvent, ça ne prenait qu’une occasion à Cole Caufield pour qu’il marque, fait d’armes que, jusqu’en Grande finale, semblait quasi-impossible pour l’adversaire.



Non, mais imaginez la frustration régnant chez l’équipe adverse. Que ce soit: les Leafs, les Jets ou les Golden Knights, ces derniers dirigeaient une quantité phénoménale de lancers, dont une forte proportion provenant de l’enclave. Chaque fois, Price les repoussait avec la même détente de quand je suis au spa.

Je rigole, je ne suis pas aussi détendu qu’il l’était, même dans un centre de thalassothérapie.

À l’autre bout de la patinoire, les attaquants du Tricolore devaient se contenter des miettes laissées par les défensives et les cerbères adverses. Force est d’admettre que ça a suffi. Pourquoi? Parce que Caufield, entre autres, est à ce point talentueux et efficace. Pas mal, pour un Hobbit…

Vous le savez, je l’ai répété à maintes reprises, je déteste qu’on compare des joueurs actuels avec les légendes du hockey. Pourtant, de nombreux médias aiment créer une polémique ou un engouement artificiel ou exacerbé en traçant des liens entre les gloires d’hier et les succès somme toute souvent non-historiques d’aujourd’hui. Cependant, surtout peu de temps après son décès, j’ai entendu des amateurs du Canadien parler avec émotion de quand Guy Lafleur semblait s’envoler avec la rondelle à toute vitesse et avec les cheveux au vent. Quand Caufield s’empare de la rondelle en zone adverse ou alors qu’il traverse l’entièreté de la glace avec la vitesse d’un train dévorant les contrées et vallées, d’un seul coup, mon cœur se met à battre à tout rompre et je me lève de mon siège. Caufield a ce pouvoir, lui aussi, de soulever les passions et de déchaîner l’euphorie quand il marque de l’enclave.



Vous savez ce que j’aime encore plus que ses performances? J’aime par-dessus tout le fait que, comme Subban dont je vous ai parlé dans mon dernier article, le jeune homme américain vit chacune de ses émotions comme s’il n’y avait pas de lendemain. Si je vous dis d’imaginer Cole Caufield, comment le visualisez-vous? Personnellement, je le vois avec un sourire qui remonte son casque de deux pouces. Ce gars-là, il n’a pas peur de vivre ses émotions. On jase, là… Vous souvenez-vous de l’air qu’avait Christian Dvorak, après avoir marqué un tour du chapeau? Un indice: C’était le même que lorsque les Capitals ont terrassé les Canadiens par la marque de 9 à 2. En même temps, je ne suis pas dupe. Je sais que le hockey n’est pas un concours de Miss univers. Le sourire n’est pas un prérequis pour jouer. Parlez-en à Andrei Markov… Peut-être que, comme une patate, je suis dans le champ, mais il me semble que quand le joueur en question explose de joie, on a encore plus envie de célébrer avec lui… À travers notre télévision bien évidemment.

En somme, lors de ces saisons de misère, à Montréal, je ne peux témoigner à quel point je suis heureux d’avoir au sein de l’équipe un catalyseur de passion, une usine à émotions, un puits à la profondeur mystérieuse de moments exaltants. Plus encore, alors que les résultats et statistiques laissent les amateurs, pour le moins, sur leur appétit… Je suis ravi de pouvoir suivre l’évolution d’un joueur qui vit chacune de ses émotions à 200 %. Dans une autre mesure, à l’image de quand je vous parlais du coming out de Carey Price à propos de ses problèmes de santé qui se posait par le fait-même en modèle, à sa façon, lui aussi, Cole Caufield, quand il vit sans la moindre pudeur chacune de ses émotions, il y a fort à parier qu’il inspirera du même coup des milliers de fans à en faire autant. Et s’il y a une chose plus contagieuse que la grippe, c’est bien la bonne humeur. Dieu merci, il n’existe pas encore de vaccin pour ça. Et c’est tant mieux ainsi.

En somme, je lève mon verre et je dis merci, Goal Caufield, et je souhaite que le meilleur soit encore à venir. Santé!

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En Prolongation

P.K. Subban, l’étoile filante…


Crédit image entête, Graham Hughes/La Presse canadienne



David Leboeuf
 

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