Le paradoxe Drouin

Quand on a sacrifié Mikhail Sergachev, un défenseur talentueux et russe, pour mettre la main sur Jonathan Drouin, un ailier talentueux et québécois, les attentes étaient grandes, très grandes. Si son talent n’a jamais fait de doute, on avait toutefois des réserves face à son éthique de travail. Toutefois, quand Drouin met la pédale au fond, il se produit de belles choses sur la glace. Malheureusement, Drouin est peut-être plus un passager qu’un conducteur. Un bon passager qui occupe et soutient le chauffeur, mais un passager néanmoins. À 25 ans et avec son historique de carrière, il faudrait envisager de s’y faire…


Après tout, malgré un excellent départ en octobre dernier saison, avant qu’une blessure ne vienne le tenir à l’écart du jeu pour les mois suivants, on n’a aucune preuve que l’attaquant peut maintenir la pression à long terme. Peut-être que oui, peut-être que non. Peut-être pourrait-il faire 70+ points en une saison. Mais, jusqu’à présent, ce qu’on voit c’est un gars de 50-60 points… et il n’y a rien de mal à ça. Ça en prend, et ce n’est pas comme si on en avait des tonnes ! Surtout qu’il empoche 5.5M par saison, pas 10… 

Jusqu’à présent, depuis que les présentes séries se sont amorcées, on a droit à un Drouin un peu plus naturel, plus inconstant qu’en début de calendrier régulier. Tantôt très bon, tantôt très banal, au moins il ne fait rien de trop mal… Sauf un petit hors-jeu de temps en temps ou un revirement par-ci par-là. Malgré tout, il trône actuellement au sommet des meilleurs pointeurs de l’équipe, à égalité avec Vébère et Zouzouki, avec 5 points en 9 matchs.

Quand il se donne, il ne change pas toujours l’allure d’un match, mais il peut définitivement contribuer au succès de l’équipe. Et quand il se donne vraiment, il peut être le meilleur joueur, ou du moins le meilleur avant, de sa formation. Justement, hier soir, on le sentait plus impliqué, plus hargneux. Sans être le meilleur, il a terminé le match avec 2 aides, dont une solide passe qui a mené au superbe but gagnant de Nick Suzuki. Du même coup, Douin a porté à quatre son total de points au cours de ses cinq derniers matchs… pensez à cela un peu, la prochaine fois qu’il vous viendra à l’esprit de critiquer le meilleur pointeur de l’équipe. Apparement, sa blessure à une cheville pourrait continuer de l’ennuyer pendant encore un « certain » temps. En espérant que ça se replace un jour et qu’on puisse observer le même jeu électrisant qu’il déployait au printemps 2016, alors qu’il s’alignait avec le Lightning. 

Je vous rappelle que les joueurs ne sont pas tous des Gallagher et des Byron. Quelques joueurs talentueux ont la fâcheuse manie de se reposer un peu trop sur leur talent et de jouer régulièrement du hockey de fantaisie. On peut certainement critiquer cette dernière facette sans tomber dans l’acharnement. On n’y peut rien, et on veut du talent, n’est-ce pas ? Alors, on ne peut pas se plaindre du manque de talent et attaquer de la sorte ceux qui en ont… Ça prend toujours une cible sur laquelle tirer. 



Vous vous souvenez de Kovalev ? Celui-là même qui avouait ouvertement prendre un match de congé sur quatre (ou trois, je ne me souviens plus très bien) ? Souvenez-vous combien vous avez pleuré son départ… Sacrez autant que vous voulez après Jonathan Drouin, mais pas besoin de l’insulter. Et souvenez-vous du paradoxe que vous êtes en train de créer.


En Prolongation 
Encore frais de ce matin :

Le geste de Suzuki, ce que j’en pense…


Tirage !
Pour avoir une chance de remporter un superbe chandail autographié de Ryan Poehling, consultez le lien ci-dessous :

Crédit image entête, THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn via GlobalNews.ca



Tom L.D. MacAingeal
 

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