L’après Price, le début d’une nouvelle ère

Pour les Canadiens, la présente saison est plus que jamais celle où on doit penser sérieusement à l’après-Price, car c’est la première saison où le cerbère canadien ne fait pas partie des plans de l’équipe…

Et même un éventuel retour semble fort improbable…



L’an dernier, on nous annonçait tantôt qu’il serait rétabli à temps pour le début du calendrier régulier, puis les pronostics évoluaient d’un sens comme dans l’autre. À l’image d’une danse, son rétablissement suivait le modus operandi d’un pas en avant pour deux en arrière. Cette année, peut-être est-ce imputable au changement de personnel et de direction au sein de l’équipe, mais les nouvelles et rumeurs semblent bien pessimistes quant au célèbre portier de l’équipe.

Pour les plus jeunes et pour les cyniques, Carey Price c’est : une médaille d’or olympique, deux finales d’association, une finale de la Coupe Stanley, les trophées : Hart, Ted Lindsay, Bill Masterton, Vézina, Jennings, quatre participations au match des étoiles et, plus encore, être devenu un modèle pour les peuples autochtones et beaucoup d’individus de tout âge aux prises avec une détresse psychologique. J’ai d’ailleurs consacré à ce sujet, sur la beauté…

Et le front de boeuf tout le tour de la tête requis pour demander de l’aide psychologique, quand on est le cerbère numéro un, le joueur de concession, l’égérie des Canadiens de Montréal…



Cet acte de bravoure, s’il en est un, a d’ailleurs inspiré des milliers, peut-être des millions, d’individus de par le monde à sonner la sonnette d’alarme de leur santé mentale. Puisque ça reste extrêmement tabou, on ne pourra jamais se fier sur une statistique fiable à ce sujet, mais il est indubitable que sa prise de parole a inspiré beaucoup d’amateurs et même de personnes ne le connaissant que de nom à en faire de même. Et il y en a assurément du lot de qui la vie a été sauvée parce qu’ils ont été chercher de l’aide.

… Mais, pour plusieurs, ça reste tellement plus facile et réconfortant de regarder tous ces mauvais buts qu’il a accordés en environ 15 ans. EnWoYe, PaSsOiRe!

Je suis désolé. Je refuse de tomber dans ce panneau. Pour ma part, bien qu’il manque à son palmarès le trophée le plus important dans le monde du hockey, pour moi, il restera toujours un athlète d’exception. Et je ne suis pas le seul. Pendant de nombreuses années, les meilleurs marqueurs du Circuit le désignaient comme le meilleur portier au monde. T’eS pOuRrI, PaSsOiRe!

Il est clair que, au cours des dernières saisons, il s’est fait damer le pion, entre autres par les prodigieux Russes, Shesterkin et Vasilevsky, mais en même temps, peut-on lui reprocher de vieillir? Peut-on lui reprocher de se blesser? Peut-on lui en vouloir de ne pas avoir envie de perdre une autre année pour un traitement qui ne portera pas ses fruits? T’eS uNe MoUmOuNe, PrIcE!

… Autant qu’on peut lui reprocher le manque symptomatique de production offensive du Canadien.

On dira ce qu’on voudra, mais ce n’est pas simple de remporter des matchs de hockey et ultimement des séries éliminatoires quand on marque en moyenne deux buts par match. Ça laisse une marge de manœuvre quasi-inexistante au gardien de but de l’équipe. Et quand, dans l’autre filet, il y a un Vasilevsky par exemple… Et que, lui, mise sur des vedettes à l’attaque et à la défense… Ce n’est pas toujours simple.

Juste à titre d’exemple : pouvez-vous me dire qui a été le dernier joueur du Canadien à marquer 40 buts?

Je vous rappelle que l’an dernier, Auston Matthews en a marqué plus de 60.

C’était Vincent Damphousse en 1994. Il y a presque 30 ans! L’an dernier, 17 joueurs à travers la ligue ont atteint le plateau des 40 buts.

Maintenant, vous souvenez-vous qui a été le dernier joueur du Canadien à marquer plus de 50 buts? Oui, en effet, on doit reculer un peu plus loin. Les plus vieux s’en souviendront, il s’agit de Stéphane Richer en 1988. Richer aussi a connu sa part de détresse psychologique sur laquelle il s’est ouvert au cours des dernières années. Si vous trouvez que Price s’est fait juger lorsqu’il a effectué sa sortie publique l’an dernier, imaginez la réaction qu’a obtenu le prodige québécois au cours des années 90. Comme il l’avouera lui-même, il se fera répondre, lui qui avait les pieds au-dessus du précipice :tu as de l’argent, tu as une belle carrière. Arrête de chialer. » Comme il l’avouera aussi, il attentera à sa vie, mais il échouera et retrouvera le bonheur notamment lorsqu’il sera échangé aux Devils avec qui il gagnera la Coupe en 1995.

Je n’oublierai jamais lorsque Rem Pitlick a été acquis par le CH en provenance du Wild du Minnesota par le biais du ballotage. Lui qui avait été placé pratiquement aux rebuts, en arrivant à Montréal, il était le deuxième meilleur pointeur de l’équipe. Ça démontre que l’attaque était encore problématique.



Au niveau de la défensive, je n’oublierai le court passage de David Schlemko avec le Canadien. Il y a cinq ans. Avant le début de la saison, il était perçu comme celui qui débuterait la saison aux côtés de Shea Weber au sein de la première unité défensive. Malheureusement, Schlemko s’est blessé avant que ne s’entame cette dite saison. Puis, comme on le voit souvent, le rétablissement de sa blessure à la main ne fut pas immédiat. Il a donc dû rester à l’écart du jeu. Pendant son absence, j’entendais souvent par l’entremise de diverses plateformes que ça irait mieux pour le Canadien qui avait connu sa part de périodes creuses lorsque Schlemko serait de retour. Je ne me souviens plus de quel animateur il s’agit, mais je me souviens bien que, à la radio, j’ai entendu un animateur lancer un appel au calme, en justifiant qu’au sein de plusieurs formations, ce défenseur serait le cinquième ou le sixième de l’organisation. Il faudrait donc revoir nos attentes quant à son impact lors de son retour, car le réveil risque d’être brutal.

Encore une fois, il s’agit d’un signe éloquent que le Canadien n’a pas toujours compté sur des joueurs élites tant à l’attaque qu’à la défense. C’est néanmoins dans ce milieu que Price, sans ne jamais soulever la Coupe, a réalisé des prouesses dignes de mention. Si, comme Patrick Roy, Price avait été échangé au Colorado, il y a fort à parier qu’il l’aurait déjà sa belle bague. Heureusement ou malheureusement, ça dépend de l’angle de vue, mais Price n’a jamais connu un autre marché que celui de Montréal, avec tout ce que ça implique. Honnêtement, j’aurais aimé qu’il puisse démontrer au monde entier ce qu’il peut accomplir lorsqu’il est bien entouré.

J’aurais aimé qu’il puisse faire taire les cyniques, mais c’est une mission pour Tom Cruise, car c’est une…

Mission Impossible (la musique embarque)…

Que l’avenir s’avère plus glorieux ou plus sombre pour l’organisation comme pour ses partisans, il ne sera certainement plus pareil qu’aux 15 années précédentes, et quoi qu’il advienne…

Merci, Carey Price.

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En Prolongation

Lettre à ma petite fille…


Crédit image entête, NHL.com



Sources:

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Carey_Price

ÉPHÉMÉRIDE : Bonne fête, Vincent Damphousse!

http://notrehistoire.canadiens.com/greatest-moment/Richer-Pots-No-50#:~:text=GEOFFRION%20MARQUE%2050%20BUTS,dans%20l’histoire%20des%20Canadiens.

https://www.journaldemontreal.com/2021/09/22/sante-mentale-quand-richer-etait-incompris

https://www.journaldemontreal.com/2022/01/12/le-ch-reclame-rem-pitlick-du-wild-du-minnesota

https://www.habsolumentfan.com/canadiens/david-schlemko-fait-une-triste-declaration-sur-sa-blessure

David Leboeuf
 

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