Je m’arrête ou j’continue ? Stop ou encore ?

Ces mots que j’ai choisis comme titre, vous les connaissez tous. Je suis persuadé que certains d’entre vous les avez même chantés, à tue-tête ou dans votre tête, ce sont ceux de la chanson « Stop ou Encore » de Plastic Bertrand.

Ces mots, bien que simplistes, traduisent magistralement l’état d’esprit de dizaines de joueurs à travers la LNH. On n’a qu’à penser à « Jumbo Joe » Thornton âgé de 42 ans, à Patrick Marleau âgé de 41 ans ou à Zdeno Chara qui affiche 44 ans au compteur. Parfois, l’âge n’est pas le seul facteur. Rappelez-vous que Jaromir Jagr joue encore, pas dans le Circuit Bettman mais pas dans une ligue de bière non plus, à l’âge de 49 ans.

À quel moment un joueur doit-il prendre sa retraite? À partir de quant peut-on affirmer sans l’ombre d’un doute qu’il a joué trop longtemps ?



Je ne m’en suis jamais caché, la Coupe la plus marquante de ma vie est celle qui fut remportée au cours de l’été 2001, celle où mon joueur préféré de tous les temps, Raymond Bourque, a soulevé le précieux trophée à la suite de 21 saisons où son équipe n’y est pas parvenue… 21 ans!

À la suite de la conquête, il a fait une déclaration qui me résonne encore dans la tête. Il a dit : « Je préfère me retirer alors que je peux encore exceller, plutôt que de dire un jour « j’aurais dû le faire avant. » Il a notamment affirmé que, même s’il n’avait pas remporté le précieux trophée, sa décision aurait été la même… Mais disons que ça clôt une glorieuse carrière en apothéose.

À l’autre bout du spectre, il y a des joueurs qui… Je ne dirai jamais qu’ils se sont accrochés trop longtemps, car je n’ai pas la crédibilité nécessaire à un tel exercice… Mais disons que la fin de leur carrière fut comme de l’eau dans un breuvage exquis, il n’a probablement que dilué le tout.

L’histoire du genre qui me laisse le plus un goût amer, comme celui de l’eau dans un drink est celle de Martin Brodeur, le cerbère totalisant le plus de gains dans l’histoire de la Ligue qui a fini comme gardien auxiliaire, le tout en arborant d’autres couleurs que celles qu’il aura porté pendant toute sa carrière.



À l’instar de Raymond Bourque avec les Bruins, Brodeur a toujours été le visage… De la location de voitures Enterprise! Je rigole. Plus sérieusement, il a toujours été le visage des Devils du New-Jersey… Avant de disputer sept rencontres pour les Blues de St-Louis.

Encore une fois, j’ai le beau jeu de juger, alors que l’histoire a déjà été écrite, d’autant plus que, moi aussi, il m’arrive de pousser la note un peu trop et de le regretter par la suite. Ce n’est pas parce que j’écris de beaux articles bien présentés et truffés de mots de douze lettres que je suis semblable à celui qui prononce un discours moralisateur en chaire, mais je trouve bien regrettable de voir des légendes terminer leur parcours en queue de poisson.

Dans la même veine, saviez-vous que le deuxième pointeur de l’histoire de la Ligue a fini son parcours nord-américain en n’étant pas réclamé au ballotage?

Effectivement, en 2018, le prolifique Jaromir Jagr, qui jadis jouait les cheveux au vent, qui totalise 1933 points en 1721 matchs a été soumis au ballotage par les Flames de Calgary, et il n’a pas trouvé preneur. C’est ainsi que son parcours à l’intérieur de la meilleure ligue de hockey au monde s’est soldé…

Un peu plus tôt, je parlais de ces joueurs qui transcendent (en voilà un mot de 12 lettres…) le simple concept de leur image personnelle et deviennent l’image d’une équipe, au même titre que le logo qui se trouve sur leur équipement.

Vous ne me croyez pas ? D’accord, on va jouer à un jeu. Je vous nomme un joueur, et vous me direz à quelle équipe il vous fait penser. Vous allez voir à quel point certains joueurs sont liés à une équipe en particulier.

Serge Savard ? Vous avez dit, les Canadiens ? Oh, je vous comprends. Monsieur Savard est un des plus grands défenseurs de l’histoire du CH, mais aussi de l’histoire de la Ligue en entier. Ses statistiques et honneurs reçus parlent pour lui… Mais saviez-vous qu’il a terminé sa carrière en portant les couleurs des Jets de Winnipeg ?

Je comprends votre stupéfaction. Moi aussi, j’ai du mal à le concevoir. Ça me fait l’effet des montages photos mettant en scène Carey Price avec un uniforme du Kraken… Ça me laisse l’impression qu’on mélange du lait avec du vinaigre, dans ma tête. Ça ne va juste pas ensemble.



L’image de Brodeur arborant la note de musique me fait sensiblement le même effet, si ce n’est que, cette image, je l’ai vue de mes yeux. Je ne vois pas que quelques clichés épars, en recherchant des informations nécessaires à la rédaction de mon article. C’est donc beaucoup plus ardu d’invoquer le trucage.

Je crois que la raison pour laquelle certains athlètes s’accrochent et se risquent, chaque année, c’est qu’il y a des histoires, à l’image d’un film de Disney, qui finissent bien. Oui, il.y a la Coupe qui fête ses 20 ans, mais il y en a d’autres. Oh, je sais: on poursuit notre jeu!

Si je vous dis: Dominik Hasek ? Avouez que vous le visualisez : masque noir avec grillage, l’impressionnant uniforme noir avec la tête de bison blanche et argentée… Oh, je vois maintenant le même gardien qui se départit de son bâton de hockey pour adopter le style de la pieuvre…. oh, mais il fait tout de même l’arrêt, en adoptant une posture digne d’un acrobate de cirque! Oui, il n’y a pas de doutes: on parle du même portier qui a marqué l’imaginaire.

Oui, il s’est fait connaître au cours de son passage avec les Sabres de Buffalo, mais c’est lorsqu’il arriva à Détroit qu’il parvint à soulever le précieux trophée, soit en 2002 et en 2008.

C’est donc possible que ça se passe bien, mais force est d’admettre que mon cerveau, en espérant que je ne suis pas le seul, ne retient que les exemples les plus tragiques.

Oh, je sais, la tableau final de mon jeu de devinettes !

Si je vous dis: Guy Lafleur ? Oh, je vous entends dire « bébé fafa ! » En effet, le démon blond a soulevé les foules… Et aussi beaucoup de trophées… Au forum, pendant nombre d’années, mais savez-vous dans quel uniforme il a accroché ses patins ? Les partisans des Nordiques peuvent s’en vanter, mais le visage de la sainte-flanelle a pris sa retraite en portant le chandail des Nordiques de Québec.

Jusqu’à un certain point, ce serait simple s’il existait un signe infaillible qui pourrait apprendre aux joueurs quand il est préférable de ne plus continuer, car il ne reste plus rien de valable à accomplir, mais on oublie trop souvent que, chaque année, des vieux loups aident une équipe à remporter la Coupe, et ce sera pour ces vieux briscards leur seul sacre en carrière.



Plus encore, j’en parlais au cours de mon dernier texte, mais vous souvenez-vous d’un certain Maurice Richard ? Oui, oui, celui qui a dirigé les Nordiques de Québec… Oh, préférez-vous le joueur au regard enflammé qui a démontré que les francophones pouvaient eux aussi réussir dans un milieu anglophone ?

Eh bien, à l’intérieur du film où Roy Dupuis tient le rôle protagoniste il y a une scène où, en 1955, suite à sa suspension, Maurice Richard se dit qu’il est maintenant temps d’accrocher ses patins, mais son barbier, interprété par le légendaire Rémy Girard, le convainc de continuer ne serait-ce qu’une dernière saison… Ce qui, dieu merci, il fit, car c’est suite à cette émeute et cette suspension que se mit en branle la plus longue séquence de titres consécutifs, soit une séquence qui dura cinq ans, de 1956 jusqu’à 1960. Cette séquence de cinq Coupes consécutives est encore à ce jour la plus longue du genre dans l’histoire de la Ligue. Imaginez-vous si le Rocket avait décidé de se retirer?

Tout ce long préambule pour dire, vous devez vous en douter, qu’il n’existe aucune façon de prévoir l’avenir, car Jojo Savard a pris sa retraite, il me semble bien. Si certaines histoires se soldent avec un goût amer, il y en a d’autres qui marqueront l’imaginaire, mais ce risque d’échouer est le prix à payer pour pouvoir tenter de (re)toucher au précieux trophée, et je crois que si c’était sans danger, la Coupe perdrait toute sa valeur et son symbole, car le Graal est remis à ceux qui sont prêts à tout risquer… Même si ça implique de tout perdre.

Alors, à tous les joueurs qui miseront tout ce qu’ils ont, peut-être pour une dernière fois… Les jeux sont faits, rien ne va plus… Et merci d’oser, ça rend les histoires tellement plus spectaculaires et magiques.

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En Prolongation

Les Golden Knights n’ont pas la patience de développer leurs choix de première ronde




Tirage !
Pour avoir une chance de remporter un superbe chandail autographié de Ryan Poehling, consultez le lien ci-dessous :


Crédit image entête, NHL.com



Sources :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Jarom%C3%ADr_J%C3%A1gr

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Joseph_Thornton

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Zdeno_Ch%C3%A1ra

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Patrick_Marleau

https://www.nhl.com/fr/news/raymond-bourque-noubliera-jamais-le-9-juin-2001/c-280912538

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Martin_Brodeur

https://www.marqueur.com/hockey/stats/nhl/player/Jaromir-Jagr-9

https://www.journaldemontreal.com/2018/01/28/jaromir-jagr-au-ballottage

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Serge_Savard

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Guy_Lafleur

ÉPHÉMÉRIDE : L’émeute Maurice Richard au Forum



David Leboeuf
 

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