Il y a déjà 33 ans, RDS prenait vie

Cette semaine, à travers mon fil d’actualité toujours à propos comme si quelqu’un m’espionnait pendant que je navigue en ligne, j’ai vu une publication de la page de R.D.S qui faisait référence à une éphéméride qui ne fut pas sans me donner un sacré coup de vieux. Ce souvenir rappelait que, le premier septembre 1989, la chaîne du réseau des sports, R.D.S., fut mise en ondes. Ce fut plus fort que moi, je n’ai pas pu m’empêcher de revivre mes plus beaux souvenirs en lien avec cette chaîne absolument révolutionnaire dans le paysage télévisuel québécois.

Si vous êtes partants pour un merveilleux voyage de temps le temps, bouclez la ceinture de votre A.M.C. Pacer et on retourne en 1989, dans le temps où l’essence n’était pas si dispendieuse, et où le monde ne paraissait pas si déjanté… Ou peut-être est-ce parce que j’étais juste un bébé.



À brûle-pourpoint, cette chaîne cristallise avant tout ces milliers de matins, voire ces nuits, où je regardais en boucle les mêmes images… Juste au cas où elles changeraient. Que je sois un jeune enfant qui attend de partir pour la petite école, un étudiant du secondaire qui revient dîner à la maison, un universitaire qui a besoin d’un bruit de fond pendant qu’il essaie de produire un travail de session en une nuit, un jeune père qui se réveille à des heures pas possibles pour donner à boire au bébé ou un père d’adolescents qui profite d’une matinée où les enfants dorment pour écouter Sports 30…

Et entendre tous les mots…

Sports 30 a toujours fait partie de ma vie. Je me revois encore, en 2002, avec ma cassette V.H.S. prête à enregistrer les plus beaux buts marqués la veille dans le circuit Bettman.

« Ça y est, on l’a… On ne verra jamais des joueurs de hockey meilleurs que ceux-ci… » Disait le jeune adolescent extatique qui disait que jamais les concepteurs de jeux vidéos ne produiraient de meilleurs graphiques que ceux du Nintendo 64…

En parlant justement du hockey diffusé à R.D.S., car vous me lisez quand même par le biais de la page du Hockey Herald, il serait légitime que je parle de hockey hahahaha. Vite comme ça, sans réfléchir, je pense aux « Méchants Mardis Molson Ex », soit les matchs du Canadien présentés le mardi à l’antenne de la chaîne de sports. J’imagine que c’était partout pareil, mais à l’université de Sherbrooke, où j’étudiais pendant ces années, le mardi, moi et mes camarades de classe, on se retrouvait à la Fak, un resto-bar près du campus pour regarder le match et, tant qu’à parler de Molson Ex… Il arrivait que nous ayons le gosier sec et nous nous gardions donc bien déshydratés.



Si on recule encore plus loin, à l’époque où il était présenté du hockey à T.Q.S. et à Radio Canada, je me souviens de quand mes cousins et moi on se retrouvait pour écouter le hockey presque chaque fin de semaine. Ces moments qui ne coutèrent pas cher sont aujourd’hui parmi mes plus beaux souvenirs à vie. D’ailleurs, maintenant que j’ai vieilli, dès que j’en ai l’occasion, j’invite mes neveux et nièces à venir écouter le hockey avec mes enfants. Je sais que, lorsque la sirène de la fin du match de notre vie, ce sera davantage les petits bonheurs comme ceux-ci qui auront changé l’allure de notre vie.

Alors que je me laisse dériver de mes souvenirs, je ne peux m’empêcher de penser à ce qui suit logiquement un bon match de hockey…

Oui, on va à la salle de bain pour sortir tout ce qui a été bu dans le but de nous garder déshydraté, mais plus encore : l’émission « L’Antichambre avec Stéphane Langdeau ».

Un peu plus tôt, je faisais allusion au jeune universitaire que j’étais, qui devait absolument travailler toute la nuit, car j’avais attendu à la veille de la remise d’un travail de longue haleine pour commencer à m’y attarder. Un bon moment donné, aux petites heures du matin après avoir écouté le match, qu’est-ce qui suit logiquement? L’émission de débats sportifs animée de main de maître par Langdeau….

Oui, oui, juste avant « Canadiens Express » où on peut récouter le dernier match des Glorieux en 60 minutes, top chrono !

Je ne peux compter combien d’heures j’ai passées à écouter les débats, les prises de position, les touches d’humour. Souvent, j’étais tellement un fan fini de l’émission de discussion que non-seulement je récoutais le match du Canadien, mais je récoutais aussi L’Antichambre. Pour moi, c’était comme de la musique à mes oreilles.

Si je continue de me laisser dériver sur le fleuve de mes souvenirs, je me revois, lors de la date limites des transactions ou lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes. Lors de ces deux journées autant fatidiques qu’attendues, c’est comme si le reste du monde s’arrêtait de tourner. Si je ne travaillais pas, lors de ces journées quasi-fériées, je ne décrochais en aucun cas du téléviseur. Encore une fois, je relisais en boucle les nouvelles de dernière heure qui revenaient systématiquement dans le bas de l’écran… Juste au cas où elles auraient changé…

« Quoi, Galchenyuk change d’équipe? Qui l’aurait cru!? »



Plus encore, je ne peux passer sous le silence l’émission »Hors-Jeu » avec Paul Buisson. Je n’ai rien contre André Roy et Yanik Lévesque, encore une fois, peut-être est-ce attribuable au fait que j’étais plus jeune, mais l’émission où le « monde entier » a pu découvrir le gentil géant qu’était monsieur Buisson suscite en moi tellement de nostalgie et de beaux souvenirs. Je me revois encore, lorsque le décès du célèbre animateur a été annoncé, changé le fond d’écran de mon ordinateur…

Celui où je produisais mes travaux de session en une nuit…

Pour une photo de monsieur Buisson. D’ailleurs, j’avais pris cette photo sur le site internet de la chaîne, le rds.ca.

C’est très drôle, car si on remonte aux balbutiements d’internet…

Vous savez dans le temps où, quand on se connectait, on entendait un bruit limite inquiétant semblant provenir du dernier film de Star Trek et où ne pouvait naviguer sur Internet et parler au téléphone en même temps? Vous savez de quelle époque je parle? Nous sommes environ en 1998. Benoît Brière est encore l’égérie de Bell et chante « Tu appelles ta mère avec ton cellulaire »…

Avouez que vous avez entendu la publicité dans votre tête…

Au cours de ces années, avant l’émergence des réseaux sociaux, je ne connaissais que deux sites, le rds.ca et le dragonball.com. À l’époque, avant de pouvoir trainer un ordinateur dans le fond de notre poche, c’était plus complexe de naviguer. Mon père travaillait donc dans une polyvalente. Lors des journées pédagogiques, soit environ une aux deux semaines, mon père m’ouvrait la classe d’ordinateurs. Chaque fois, je visitais les deux mêmes sites Internet, et après je ne savais plus quoi faire avec ce gros ordinateur. À l’époque, je ne me doutais pas que, un jour, je passerais ma vie sur Internet…

Pour ma part, R.D.S, c’est aussi une station qui a donné un emploi de premier plan, en 1989, à Chantal Machabée. Si, encore aujourd’hui, certains Ostrogoths, comme le dirait notre cher premier ministre, croient que la place d’une femme est dans la cuisine, imaginez à quel point il fallait de l’audace, il y a plus de 30 ans, pour confier l’animation d’une chaîne de sports à une femme. Et qu’on se comprenne bien : je voue un immense respect à madame Machabée. Chaque fois où elle traite de hockey ou des actualités relatives au CH, on voit qu’elle sait de quoi elle parle, mais imaginez combien de personnes réfractaires au changement…

Je pense qu’à ce stade-ci on peut employer le terme « misogyne », car si on ne lui laisse pas une chance de se faire valoir, car on la balaie du revers de la main juste parce qu’elle est une femme, on ne peut pas invoquer aucun autre argument pour justifier notre refus de l’entendre. C’est donc du sexisme dans sa plus simple expression.



La chaîne, jadis diffusée au poste 30, d’où le nom « Sports 30 », a donc fait preuve d’audace de par son identité-même, mais aussi parce qu’ils ont donné un poste de choix à une femme, il y a plus de 30 ans. Cette dernière a alors pu paver la voie à une pléthore de chroniqueuses sportives comme Marie-Claude Savard, Claudine Douville, Andréanne Barbeau, Valérie Sardin et Frédérique Guay.

R.D.S., pour moi, c’est plus de souvenirs que je ne pourrai jamais le nommer. Je me revois encore, au début des années 1990, à écouter l’émission d’exercices aérobiques de Josée Lavigueur. Je me revois suivre leurs exercices, eux à Fort Lauderdale, moi, dans le salon de l’appartement où je vivais avec ma mère. N’ayant pas de poids libres à portée de la main, je soulevais des Transformers. Après chaque émission, je me tâtais les muscles des biceps… Juste au cas où j’étais maintenant rendu plus fort!

R.D.S., pour moi, c’est Sports 30, c’est la voix de Pierre Houde, homme et animateur que j’ai toujours énormément admiré. Pour moi, ce poste est comme un ami qui m’a suivi tout au long de ma vie. C’est tous ces soupers dégustés au son de « Le 5 à 7″…

Comment parler du 5 à 7, sans parler des prédictions en vue du match du Canadien réalisées par les animaux du zoo de Granby. Chaque fois, mon orgueil en prenait plein la gueule quand un chameau parvenait à deviner l’issue du match, alors que moi, qui suit les activités du Canadien depuis plus de 30 ans, je n’y arrivais même pas. En même temps, je sais que Boris le rhinocéros (c’est un nom fictif, ne le cherchez pas lors de votre prochaine visite au zoo) ne base pas sa prédiction sur sa dernière lecture du guide des poolers, mais personne n’aime perdre contre un mammifère du zoo… Et même contre un reptile!

Puis, après le 5 à 7, il y a « Hockey 360 ». Comment passer sous le silence l’émission « On jase » où j’ai découvert Martin Lemay, un autre animateur que j’estime énormément, car je trouve que, de par sa façon de présenter le hockey, de le décrire, il le rend simple. Même la personne qui n’a jamais écouté un match de hockey, juste en l’écoutant, elle comprend de quoi il parle.



R.D.S., pour moi, c’est plus de 30 ans de souvenirs, des souvenirs associés au petit matin jusqu’aux émissions de fin de soirée. Ce sont des souvenirs vécus seuls, comme lorsque j’essayais de décrocher mon D.E.C. en sciences humaines. Cette station représente aussi pour moi mon anniversaire de mes 11 ans où mon père m’avait laissé inviter deux de mes amis, et nous avions regardé ensemble la dernière partie jouée entre les Red Wings, qui gagnèrent un deuxième sacre consécutif, et les Capitals menés par un Olaf Kolzig en état de grâce.

R.D.S, pour moi, c’est tellement plus qu’une chaîne de télévision. C’est donc plus que l’anniversaire d’un poste de sports. C’est en soi une journée marquante, comme l’anniversaire d’un ami.

Bonne fête à tous ceux et celles qui ont fait de cette chaîne ce qu’elle est… Et ce qu’elle deviendra!

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En Prolongation

L’histoire invraisemblable de John Spano


Crédit image entête, RDS.ca



Sources:

https://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/200904/23/01-849638-mort-de-paul-buisson-les-deux-medecins-ont-commis-des-erreurs.php

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David Leboeuf
 

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