Il semblerait qu’on accepte enfin de perdre…

Ça aura prit du temps, beaucoup de temps, mais les fans montréalais semblent enfin prêts à accepter ce qu’il faut pour gagner : Perdre. Et perdre encore…

Bien sûr, il n’y a pas beaucoup de votes, mais je pense que ça représente tout de même assez bien l’opinion générale des fans.



C’est donc dire que 85% des répondants ont déclaré qu’ils étaient prêts à perdre pour les 2 à 5 prochaines années… En ce sens, il faudrait peut-être essayer de ne pas se plaindre de tous et chacun si l’équipe devait connaître une deuxième saison misérable de suite… Avec Weber blessé jusqu’en décembre ou janvier prochain, on ne se cachera pas que l’année risque d’être difficile. Mais ça ne prendra peut-être pas 5 ans… Sauf si on prend pour les Oilers ! 

Quoiqu’il en soit, il s’agit de tout un changement de mentalité, chez des partisans qui réclament généralement la tête de tout le personnel, incluant les entraîneurs et les joueurs, après 2 défaites de suite… Plusieurs des sondés aimeraient probablement que cette fameuse reconstruction se fasse sous l’égide de quelqu’un d’autre que Bergevin, mais afin de pouvoir bien juger le travail de ce dernier il faudra d’abord lui donner la latitude nécessaire pour montrer ce qu’il sait faire dans ces conditions… Ensuite, on jugera. À mon avis, ses mouvements effectués depuis la dernière date limite des transactions ont de quoi rassurer beaucoup d’entre nous. Tout comme vous, alors que l’équipe s’enfonçait de plus en plus profondément l’année dernière, je me demandais qu’elle voie allait emprunter l’état-major de cette équipe… Jusqu’à maintenant, je suis assez satisfait par les nouvelles embauches, les quelques récentes acquisitions et un bon dernier repêchage. 

Je l’ai déjà dit souvent; pour avoir le droit de comparer le Tricolore à des équipes comme les Jets ou les Maple Leafs, il faut d’abord accepter que notre équipe emprunte le même parcours.

Après Poile et Nill, voici Cheveldayoff… vs Bergevin

Eh oui, perdre… et perdre encore ! Mais peut-être pas autant… ces deux équipes-là ne pouvaient pas miser sur Carey Price, alors qu’elles perdaient encore et encore. L’année dernière, on a été en mesure de constater ce qu’un bon gardien peut apporter à son équipe, alors que Connor Hellebuyck amenait les Jets au niveau supérieur. Toujours dans cette optique, les hauts et les bas de Frederik Andersen influençaient les résultats des très talentueux Maple Leafs… 

Et puis, en changeant de DG à chaque exclusion des séries, non seulement le nouveau dirigeant ne sera pas enclin à l’idée d’accepter de perdre pour le bien de l’équipe, mais l’absence de stabilité empêchera de bien développer une équipe compétitive à long terme. Évidemment, je ne parle pas de faire exprès de perdre… simplement de ne pas tout tenter – et sacrifier – pour une simple participation aux séries éliminatoires. À ce niveau, je pense qu’on peut se montrer reconnaissant envers Bergevin. Jamais il n’a cédé à la tentation de céder un précieux asset uniquement pour se sauver la face. Désigné comme ennemi public n°1, tandis que sa formation était en pleine débandade, l’actuel DG des Canadiens n’a pas succombé à l’envie d’aller chercher du renfort temporaire. Ceci, afin de s’assurer des succès de la concession à plus long terme. Peut-être même pour son successeur. Cependant, ce dernier refuse actuellement toujours de se déclarer ouvertement en reconstruction, malgré le soutien (présumé) de Geoff Molson et celui (avoué) des fans. On est tanné de perdre pour rien, alors on accepte enfin de perdre pour mieux gagner. Mais le DG, lui, ne veut pas tant que ça perdre… qui saurait le lui reprocher ? 

Si Pacioretty est finalement échangé, qui sait ce qu’il rapportera vraiment… Un gros joueur qui tomberait à la bonne place dans le casse-tête du Bleu-blanc-rouge, pourrait venir drastiquement changer la donne. Weber, de retour en santé, pourrait avoir une très belle valeur, bien sûr… de même que Jeff Petry… mais, actuellement, la Direction semble avoir bon espoir que la prochaine campagne soit la dernière nécessaire afin de redresser la barque. On envisage même la possibilité que l’équipe parvienne à causer la surprise… D’où l’utilisation du terme « reset ».

De plus, qu’il s’agisse d’un reset ou d’une reconstruction, avoir un mentor de la trempe de Shea Weber, pour entourer et encadrer les jeunes qui s’en viennent, est un atout à ne pas négliger dans l’objectif de renouer avec le succès à moyen terme. Sinon, on se ramasse avec une équipe comme les Oilers… Ok, j’arrête. Après tout, je prendrais bien McDavid. Ou Draisaitl… Que se passera-t-il si reconstruction il y a vraiment ? En admettant que les chefs de l’équipe décident néanmoins de jeter la serviette à l’approche de la prochaine date limite, les joueurs mentionnés ci-haut, ainsi que d’autres plus marginaux (Shaw, Alzner, Plekanec…) pourraient aider à regarnir rapidement la banque d’espoirs du Tricolore. Obtenir un autre choix de 2e ronde pour Pleky serait quelque chose d’intensément satisfaisant, hehe ! Dans les deux cas, on aura des bonnes options pour améliorer l’équipe à (relativement) court terme.

Car il y a une chose qu’il ne faut pas oublier; on n’a pas accordé 10.5M par saison à Carey Price pour qu’il salue la foule du Centre Bell. On lui a octroyé ce montant parce qu’on croyait – et continu de croire – que le cerbère est en mesure de changer l’allure d’un match à lui seul. À ce niveau, l’usage du terme reset prend tout son sens… le simple fait de miser sur un retour en forme de Price suffit à justifier la confiance placée envers l’avenir de la formation.

Évidemment, le 31 ne pourra pas tout faire tout seul. Alors, on échoue encore cette année, et dès l’année suivante, les jeunes joueurs talentueux sélectionnés lors des deux plus récents encans commenceront à venir se greffer à l’équipe ou du moins à s’en rapprocher. Des joueurs comme Poehling, et peut-être même Kotkaniemi, viendront se greffer à Drouin, Domi, Hudon, Juulsen, Mete et cie… Malgré tout, peut-être qu’on ratera quand même encore les séries, mais on sera certainement sur la bonne voie. En espérant que Price ne commence pas à faire des petits miracles qui positionnent le Canadien un peu trop haut pour le prochain encan !

Ce qui m’amène à me poser la question suivante, inspirée par le sondage du 91.9 : Alors que nous sommes enfin prêts à accepter de perdre, perdra-t-on encore longtemps ? Je ne sais pas, mais je doute qu’on ait besoin de 5 ans. Pour ma part, je pense que 2 ans seront amplement suffisants.

En somme, ce que j’essayais de dire avec cette longue suite de mots, c’est que si on veut qu’un DG gagne, il faut (en général) d’abord lui donner le droit de perdre… mais pas trop !



Crédit image entête, Ben Pelosse/Journal de Montréal via TVASports.ca

 

 

Tom L.D. MacAingeal
 

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