Départ possible de Kotkaniemi | Et si la solution venait de l’intérieur?

La nouvelle faisant le plus couler d’encre depuis ce week-end est bien entendu l’offre hostile déposée par les Hurricanes de la Caroline à Jesperi Kotkaniemi. Tous les intervenants du monde du hockey se sont prononcés sur les tenants et aboutissants de cette offre de contrat signée par le jeune centre finlandais.



Je dois admettre ne jamais avoir apprécié Kotkaniemi le joueur de hockey, l’être humain semble extraordinaire, alors que tout au long de l’année menant au repêchage de 2018 j’identifiais Quinn Hughes comme le meilleur espoir disponible. Mon top-5 était complété par Andrei Svechnikov, Rasmus Dahlin, Brady Tkachuk et Adam Boqvist. Mon évaluation en valant une autre, nul besoin de préciser mon appréciation du choix du Canadien au moment, laissant des joueurs clairement supérieurs dans mon évaluation pour repêcher à une position de faiblesse. Ma déception aurait été la même, mais elle aurait passé moins de travers dans la gorge si le Tricolore s’était reculé dans le repêchage afin de choisir son joueur en ajoutant un actif intéressant au passage.

Le jeune Kotkaniemi n’était pas le genre de joueur surdoué qui se doit de débuter sa carrière dans la LNH au tendre âge de 18 ans mais la décision fut en ce sens. Trois années d’expérience plus tard, il n’a rien démontré pour me faire changer d’avis sur sa sélection. On est même en droit de se questionner; est-il meilleur en 2021 ou a-t-il régressé depuis sa saison recrue ? À mes yeux, il est un joueur qui possède plus d’aptitudes complémentaires de haut niveau que la moyenne des joueurs de la ligue, mais les bases au niveau de la vision et de la compréhension du jeu sont tellement moyennes qu’il n’arrivera probablement jamais à s’imposer dans un top-6 offensif. L’argument de la patience puisqu’il est encore très jeune à 21 ans ne m’interpelle pas. Le potentiel d’un joueur n’est pas nécessairement, et encore moins, linéairement proportionnel à son jeune âge. À plus de 170 matchs d’expérience dans la grande ligue, on peut plus clairement cerner quel genre de joueur Kotkaniemi est, et sera. Pour moi, c’est simple, il a pratiquement tout les outils nécessaires, mais ne possède pas le coffre pour les regrouper, ce qui explique pourquoi il a si souvent l’air perdu sur la glace peu importe ses compagnons de trio ou le système de jeu de son entraîneur.

Ceci dit, j’appréciais néanmoins ce joueur au sein d’un troisième trio. Je ne souhaitais pas voir le Canadien s’en débarrasser à tout prix. Arrive à ce moment l’offre hostile des Hurricanes. Un retour d’un choix de première et de troisième ronde pour ce calibre de joueur est inestimable, sa valeur était bien moindre à mon avis sur le marché des transactions. L’impact sur la structure salariale de la formation de Raleigh à court, mais également à moyen terme représente un certain gain pour toutes les formations de l’association de l’Est. Les représentants de la Caroline solidifient leur position de prétendants sérieux d’année en année en plus de compter sur l’une des meilleures banques d’espoirs de la ligue. Le contrat accordé à Kotkaniemi, ainsi que la prolongation de celui-ci, vient débalancer tout l’échiquier alors que sa position dans la formation sera très peu avantageuse pour entamer la saison 2021-22. On ne peut réalistement l’imaginer obtenir la faveur de l’entraîneur Rod Brind’Amour au profit de joueurs tels que Aho, Svechnikov, Teravainen, Necas, Niederreiter et Trocheck. On peut même se demander s’il pourra déloger le capitaine Jordan Staal du troisième trio, lui qui vient de connaître d’excellentes séries éliminatoires et qui est un joueur beaucoup plus constant et responsable à ce stade de sa carrière. Le jeune Ryan Suzuki pourrait également venir brouiller les cartes rapidement au centre chez les Hurricanes.



Tout ceci étant dit, si Marc Bergevin n’égale pas l’offre de contrat, tous s’entendent pour dire que le directeur général du Canadien doit agir pour améliorer sa ligne de centre avant le début de la prochaine saison. Les rumeurs vont bon train concernant Christian Dvorak des Coyotes de l’Arizona, alors que les partisans se permettent de rêver à Jack Eichel, qui a peut-être disputé son dernier match dans l’uniforme des Sabres de Buffalo. On va même jusqu’à mentionner le nom d’Elias Pettersson, dont les négociations de contrat sont très difficiles avec les Canucks de Vancouver et qui désirerait évoluer dans un environnement avec de plus grandes ambitions que ce que la direction actuelle des Canucks semble lui démontrer.

Et si le directeur général du Canadien de Montréal n’égalait pas l’offre soumise à son agent libre avec compensation et n’utilisait pas les deux choix qu’il obtiendrait alors via le marché des transactions ? S’il conservait ses deux choix de première ronde en 2022 dans l’espoir que l’un deux soit le billet gagnant pour le jeune surdoué Shane Wright ? L’idée de se commettre un peu plus envers son jeune noyau n’en serait pas une mauvaise, surtout à l’approche d’une saison qui s’annonçait déjà difficile. Avec ou sans la présence de Jesperi Kotkaniemi dans l’alignement, une participation aux séries éliminatoires en 2021-22 est très douteuse. Au sein de la division Atlantique, Tampa Bay, Toronto, Boston et la Floride devraient tous connaître plus de succès que le Canadien en saison régulière à moins d’être sévèrement frappés par les blessures. Le Canadien n’étant pas favori pour se classer en éliminatoires et des interrogations, autant sur la défensive des Hurricanes suite au départ de Dougie Hamilton, que sur la durabilité de leur nouveau duo de gardiens, pourraient également les voir rater les séries de peu, eux qui évoluent dans une division très compétitive. Beaucoup de chance lors du tirage de la loterie et le Canadien pourrait mettre la main sur un bien meilleur joueur de centre que Christian Dvorak; alors que les Shane Wright et Brad Lambert font déjà saliver les recruteurs.



Avec une telle approche, deux choix s’offrent au Canadien pour panser du mieux possible sa ligne de centre alors que la profondeur est très intéressante sur les ailes au sein du top-9. On pourrait toujours mettre sous contrat un vétéran en fin de carrière tel que Eric Staal, sachant très bien qu’il ne fera pas le travail, mais se préservant de donner l’opportunité à un jeune que l’on ne considère pas prêt. La deuxième option, qui fait beaucoup plus de sens, est de remplir le rôle à l’interne.

Jonathan Drouin, pourrait être retourné au centre. Une expérience qui n’avait pas été très concluante, mais avec dans un rôle moins prédominant que par le passé et avec sa tendance à utiliser de moins en moins son tir, ce pourrait être un moindre mal à court terme. Mais la meilleure décision, le temps d’une saison du moins, est peut-être de donner un poste régulier à un autre jeune de l’organisation.

Ryan Poehling ne sera probablement jamais un joueur régulier d’un top-6 offensif dans la LNH, mais il s’agit peut-être de son opportunité de se mettre en valeur. Plus vieux d’un an que Kotkaniemi, Ryan Poehling est un peu sombré dans l’oubli des partisans du CH après des débuts spectaculaires brouillant les attentes. Après une saison 2019-20 très difficile, il a été tenu à l’écart des plans du grand club. La saison dernière, il s’est drôlement bien repris en mains, terminant la saison avec une récolte de 25 points en 28 matchs avec le Rocket de Laval. À défaut de mieux, il pourrait compléter le top-9 avec Mathieu Perreault le temps d’une saison. L’organisation pourrait voir ce qu’elle a entre les mains avec lui à l’âge de 22 ans. Sans être une menace offensive, il pourrait être l’élément un peu plus physique et efficace en fond de territoire entre deux joueurs un peu plus en finesse. Ces derniers pourraient également bénéficier de sa présence devant le filet adverse, un peu dans le même moule que ce qu’apportait Johan Franzen aux Red Wings de Detroit lors de ses belles années.



Si cette expérience ne s’avère pas très concluante et que Poehling ne semble en mesure de se tailler une place comme centre numéro trois à tout le moins, la direction aura le luxe de mieux mesurer la valeur de ses deux choix au prochain repêchage. Un échange d’importance pourrait être conclu l’été prochain sans que tous les autres directeurs généraux n’attendent Marc Bergevin dans le détour comme c’est le cas en ce moment. Ce dernier ne pourrait être en pire position de faiblesse alors qu’il a moins d’une semaine pour conclure un échange dans l’esprit de plusieurs.

Si Jesperi Kotkaniemi devient un membre de la Bunch of Jerks, le remplaceriez-vous à tout prix par transaction ou feriez-vous preuve de patience ?

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En Prolongation

Dossier Kotkaniemi | Un lourd dilemme pour Marc Bergevin…




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Crédit image entête, Instagram



Mathieu Racicot
 

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