Les lauriers de Claude Julien !

Lorsque Claude Julien s’est amené est revenu à Montréal, je faisais partie de ceux qui étaient enchantés par l’annonce de son retour derrière le banc du Tricolore. Certes, il avait fait son temps à Boston, mais je croyais tout de même qu’il était en plein l’homme qu’il fallait pour redresser la situation du Canadien.

Évidemment, avec cette décision est venu son lot de critiques. Entre autres, plusieurs partisans ne semblaient pas conscients du fait que ce n’est pas Bergevin qui a montré la porte à Julien en 2006… Bref, bien que le DG du Bleu-blanc-rouge ait ramené à Montréal l’un des meilleurs de sa profession, ce choix n’était pas unanime. Que ce soit clair, c’est bien normal de ne pas être d’accord avec toutes les décisions qui sont prises. Ça passe même très bien de ne pas être un fan de Julien (ou de Bergevin). Mais il faut faire attention à ne pas avoir la critique trop facile. Prendre le temps d’analyser avant de juger. Les critiques constructives seront toujours justifiées dans l’exercice de l’évaluation du travail du personnel en place. Après tout, si on peut avoir sa propre opinion, on ne saurait avoir ses propres faits…



Toujours est-il que, après quelques matchs de rodage, Julien a bel et bien redressé la barque d’une formation qui manquait cruellement de cohésion, et terminé la saison avec une fiche de 16-7-1 en 24 matchs (.688). Cela dit, avant de piquer du nez et d’être relevé de ses fonctions, Michel Therrien cumulait 31 victoires contre 27 revers (18-9) en 58 matchs (.603). J’en profite pour souligner que je suis reconnaissant envers ce dernier pour le beau boulot de transition qu’il a fait à son 2e passage derrière le banc du Tricolore.

Bref… Lorsque le Canadien s’est fait sortir en première ronde, malgré les prouesses de Carey Price (1.86 et .933), parce que l’équipe n’est pas parvenu à marquer des buts, il n’en fallait pas plus pour qu’on taxe Julien de tuer l’offensive. Évidemment, le fiasco de la saison suivante n’allait pas aider sa cause : l’attaque a généré un maigre total de 209 buts, pour une faible moyenne de 2.55 buts par match. Ouch ! 

Si c’était désolant, il faut bien reconnaître que le pilote manquait de munitions… Surtout avec un Max Pacioretty à plat. Un an plus tard, il n’a plus besoin d’habiller Charles Hudon, et on a pu se permettre de laisser partir Nikita Scherbak et Jacob de la Rose au ballottage, parce qu’on pouvait enfin miser sur une certaine profondeur qui permettait à l’équipe de se passer des services de plusieurs joueurs marginaux.

Cela dit, Claude Julien semble tout de même avoir fait preuve d’introspection et s’être adapté en cours de route. On le critique toujours autant, mais les faits sont là… son offensive fonctionne bien mieux cette saison avec une moyenne de 3 buts par match, et seulement deux matchs à faire. Avec 242 buts marqués, le Canadien siège au 14e échelon au chapitre des meilleurs de la ligue, cédant seulement 4 buts aux Knights et 7 aux Jackets. Une nette amélioration par rapport à l’année dernière, où l’offensive du Tricolore avait terminé au 29e rang…


Qu’on le veuille ou non, les résultats actuels ne peuvent relever du simple hasard. Ce n’est indéniablement pas une coïncidence si une grande partie des poulains de Claude Julien connaissent actuellement leur meilleure campagne offensive en carrière.

Avec 33 buts, Brendan Gallagher a déjà amélioré sa marque de l’année dernière (31) et est à seulement 2 points d’égaliser sa meilleure récolte de points (54 points, également en 2017-18).

Le nouveau-venu, Tomas Tatar, n’égalera vraisemblablement pas sa production de 29 buts (2014-15), mais ses 25 filets représentent tout de même sa 2e meilleure performance (à égalité avec la saison 2016-17). Quant à ses 58 points, ce total représente d’ores et déjà une amélioration par rapport à sa précédente marque (également en 2014-15).

Sous la férule de Claude Julien, Philipp Danault est indéniablement passé au niveau supérieur. En plus de continuer d’exceller en défensive, avec ses 52 points, le Québécois a déjà améliorer de 12 points sa meilleure production. Même s’il produit un peu moins dernièrement, il demeure toujours aussi utile :

Que dire d’Andrew Shaw, un joueur que le Herald a défendu bec et ongles depuis deux ans ? Il est la définition même du mot « caractère », précisément ce qu’on désirait ajouter à l’équipe au moment de faire son acquisition. Malgré l’adversité, c’est-à-dire plusieurs passages à l’infirmerie, Shaw a rebondi de façon magistrale en offrant une superbe production de 18 buts et 45 points en seulement 61 matchs ! Ce faisant, il a déjà surpassé de 6 points sa meilleure récolte (39 points en 2013-14). Avec encore deux matchs à jouer, il est possible qu’il parvienne à égaler son plus haut total de buts de la même année : 20.

Même si ce n’était pas très difficile à battre (quoique…), Artturi Lehkonen, grâce à son filet d’hier, vient de surpasser sa performance de 28 points à sa saison recrue en 2016-17. Avec 11 filets, il cède cependant 7 buts à cette année-là, mais il faut tout de même préciser qu’il semble enfin avoir débloqué. Le Finlandais vient de marquer 3 buts au cours de ses 6 derniers matchs…

À la ligne bleue, Jeff Petry totalise déjà 45 points, soit 3 de plus que la saison passée. Depuis ses débuts dans la LNH en 2010-11, le défenseur n’avait jamais atteint le plateau des 30 points. Il vient d’en coller deux de plus de 40 points… Ses 13 buts représentent également une amélioration par rapport à ses 12 filets marqués en 2017-18.

N’eut été des blessures (et de sa suspension), Paul Byron aurait probablement fait partie de cette liste. Limité à 55 matchs, Ti-Paul a trouvé le moyen d’inscrire 15 buts et de produire un intéressant total de 31 points. Même chose pour Joel Armia (sauf pour la suspension, hehe), le gros ailier aurait pu aisément surpasser 12 buts et 29 points de la saison dernière, lui qui en totalise 21, dont 13 buts, après 55 matchs.

Chez les joueurs de l’ombre, Jordie Benn a déjà marqué 2 buts et 2 points de plus que son meilleur total remontant à la saison 2013-14. Avec ses 5 filets et 22 points, en plus de cumuler un différentiel de +17, il fait passer Marc Bergevin, qui a cédé un certain Greg Pateryn pour en faire l’acquisition, pour un génie…

Du côté des petits nouveaux, il faut bien admettre que Brett Kulak a éclot sous l’égide de son nouveau coach, tandis que Jordan Weal semble carrément revivre. Viva Montréaaaaal…

J’ai évidemment gardé le meilleur pour la fin ! D’abord, malgré une très difficile fin de saison, Jonathan Drouin (52 points) est à un petit point d’égaliser sa meilleure marque. En regard des circonstances, ce n’est pas rien. Par contre, la cerise sur le sundae est sans conteste l’explosif Max Domi ! Youhou, Luc Lavoie et tous les autres qui chiaient dessus, où êtes-vous ?

Ses 28 buts et 71 points écrasent totalement ses marques précédentes 18 filets et 52 points en 2015-16 ! À ce stade, il est toujours possible de voir Domi clôturer la saison avec 30 buts. Alors qu’il est fraîchement âgé de 24 ans, ça promet pour la suite ! De plus, il a accompli tout ceci, dans le système soi-disant ultra-défensif et étouffant de Claude Julien…

StatsCenter, Twitter



Pour toutes ces raisons, je crois qu’il est grand temps de rendre à CJ (Claude Julien) ce qui n’est pas à JC (Jesus Christ Jules César).

Non seulement ses troupiers performent sous ses ordres mais avec seulement deux matchs à faire, Claude Julien dirige un club qui lutte toujours pour faire les séries, alors qu’à peu près tout le monde s’accordaient pour dire que cette formation allait en vérité se battre pour obtenir le premier choix au total…

Avec tout ça, c’est un total non-sens que d’exiger son congédiement.

Un peu comme Michel Bergeron qui était scandalisé de voir l’équipe s’effondrer après une bonne 1ere période contre les Jackets. Ce n’est pas comme si ça arrivait à chacune des 31 équipes durant un long calendrier de 82 matchs, après tout…

Impossible de terminer sans aborder la façon dont Julien a récemment gérer Koktaniemi. D’abord honni pour avoir osé préférer Weal, et ensuite pour avoir réintégrer le meilleur espoir du Tricolore à l’aile gauche du 4e trio, le coach vient de mener ses troupes à deux importantes victoires contre deux gros clubs… Si le Canadien est malgré tout éliminé au photo-finish, il ne faudra pas chercher très loin pour découvrir la raison majeure derrière ce résultat :


En Prolongation
Comment s’en sort Price, un gardien que plusieurs désignent comme étant un athlète incapable d’affronter la pression, dans tout ça ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes :


Crédit image entête, RDS.ca



Tom L.D. MacAingeal
 

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