Les Knights, le résultat du jeu collectif sur les performances individuelles

J’avais prévu, depuis un moment déjà, d’étaler un comparatif des performances individuelles des joueurs qui forment les Golden Knights, avec leurs statistiques remontant à avant qu’ils ne deviennent des Golden Knights. Cette tâche sera finalement beaucoup plus facile que ce que j’escomptais, puisque je suis tombé – au moment opportun – sur une publication de la page Facebook de NHL.com, qui a déjà abattu une bonne partie de la besogne inhérente à la recherche des statistiques nécessaires à l’élaboration de cet article. On les remercie !

Bien que ce ne soit pas un secret, il est tout de même stupéfiant de voir l’ampleur réel des différences entre les anciennes et actuelles performances individuelles/collectives des différents membres de cette équipe. Sans plus tarder, penchons-nous sur les effets de cette fameuse chimie, qui opère à Vegas depuis le tout premier jour d’existence de cette concession, sur les performances de quelques-uns des plus gros noms de celle-ci.

Commençons par Marc-André Fleury; le favori d’entre tous :  Après avoir clôturé la dernière campagne avec les meilleurs chiffres de sa carrière, en dépit d’une blessure l’ayant tenu à l’écart du jeu pendant plusieurs semaines, le portier des Knights a véritablement décollé, alors que les derniers éliminatoires se mettaient en branle. Voici donc les comparatifs entre sa dernière saison et celle-ci, puis poursuivons dans la même veine avec son historique en séries. Pour celui-ci, et les autres à venir, la meilleure saison en carrière du joueur sera également ajoutée à l’équation, le cas échéant :

2016-17 : 18-10-7/3.02/.909 vs 2017-18 : 29-13-4/2.24/.927
Meilleure saison, avant de rejoindre Vegas : 35-17-6/2.29/.921, en 2015-16
En carrière : 404-229-2-70/2.56/.913

2016-17 : 9-6/2.56/.924 vs 2017-18 : (actuellement) 12-3/1.68/.947 (!)
Meilleur parcours éliminatoire, avant de rejoindre Vegas : 14-6/1.97/.933, en 2008-09… Fait à noter, il a remporté sa première coupe Stanley, l’année suivante, en terminant les séries avec une moyenne de 2.61 et un pourcentage de .908 !
En carrière : 74-54/2.53/.913

Je ne crois pas trop me commettre en affirmant que vous en conviendrez : Indubitablement, Fleury, à 33 ans, offre actuellement le meilleur rendement de sa carrière de 12 saisons (inclusivement). Mais Fleury, malgré tous ses efforts et toutes ses prouesses, n’est pas le seul homme derrière les succès des Knights, loin s’en faut. Poursuivons donc immédiatement avec William Karlsson :

2016-17 : 6-19-25/+10, en 81 matchs vs 2017-18 : 43-35-78/+49(!), en 82 matchs
En carrière : 61-67-128/+53, en 265 matchs

2016-17 : 2-1-3/+4, en 5 joutes éliminatoires vs 2017-18 : 6-7-13/+9, en 15 joutes jusqu’à maintenant
En carrière : 8-8-16/+13, en 20 joutes

Ayant récolté 20 points lors de sa seule autre saison complète dans le show, et ne disposant que d’un mince historique antérieur en séries, il est indéniable que le jeune centre de 25 ans connait actuellement sa meilleure campagne. Sans tarder, continuons avec les deux comparses qui s’alignaient auparavant avec les Panthers ; Jonathan Marchessault, puis Reilly Smith :

2016-17 : 30-21-51/-21, en 75 matchs vs 2017-18 : 27-48-75/+36, en 77 matchs
En carrière : 65-80-145/+5, en 201 matchs

2016-17 : 0-1-1/+1, en 5 joutes éliminatoires vs 2017-18 : 8-10-18/+10, en 15 joutes
En carrière : 8-11-19/+11, en 22 joutes

Puis :

2016-17 : 15-22-37/-13, en 80 matchs vs 2017-18 : 22-38-60/+31, en 67 matchs
Meilleure saison, avant de rejoindre Vegas : 20-31-51/+28, en 82 matchs, en 2013-14. Fait à noter, il a inscrit 25 buts, en 2015-16, terminant la saison avec 50 points (+19)
En carrière : 98-149-247/+69, en 432 matchs

2016-17 : 4-4-8/+7, en 6(!) joutes éliminatoires vs 2017-18 : 2-14-16/+5, en 15 joutes
En carrière : 10-19-29/+17, en 33 joutes

Tous deux âgés de 27 ans, ils connaissent  actuellement, eux aussi, la meilleure campagne de leurs carrières, jusqu’à maintenant. Bien qu’il ait raté les 3 dernières joutes des siens, en raison d’une blessure, nous allons tout de suite enchaîner avec David Perron :

2016-17 : 18-28-46/-2, en 82 matchs vs 2017-18 : 16-50-66/+1, e 70 matchs
Meilleure saison, avant de rejoindre Vegas : 28-29-57/-16, en 78 matchs (2013-14)
En carrière : 175-269-444/+2, en 722 matchs

2016-17 : 0-1-1/-1, en 11 joutes éliminatoires (!) vs 2017-18 : 0-7-7/+3, également en 11 joutes
Meilleur parcours éliminatoire : 1-4-5/-4, en 9 joutes (2011-12)
En carrière : 3-18-21/0, en 53 joutes

Âgé de 29 ans, à sa 11e campagne dans la Ligue nationale, en voilà un autre qui peut ajouter son nom à la longue liste des joueurs des Golden Knights qui connaissent actuellement leurs meilleurs moments. Avant de passer aux défenseurs de l’équipe, je vais m’attarder sur un dernier attaquant de cette étonnante formation, en la personne d’Erik Haula :

2016-17 : 11-15-26/+5, en 72 matchs vs 2017-17 : 29-26-55/-16, en 76 matchs
Meilleure saison, avant de rejoindre Vegas : 14-20-34/+21, en 76 matchs (2015-16)
En carrière : 71-73-144/+17, en 342 matchs

2016-17 : 0-1-1/-2, en 4 joutes éliminatoires vs 2017-18 : 3-4-7/+1, en 15 joutes
Meilleur parcours éliminatoire : 4-3-7/+2, en 13 joutes (2013-14)
En carrière : 9-11-20/+2, en 39 joutes

À 27 ans, cet ailier gauche sélectionné en 7e ronde (!) à l’encan 2009, il est clair qu’il contribue et profite du jeu inspiré de son équipe pour engranger beaucoup plus de points qu’à son habitude… C’est maintenant déjà le temps de se tourner vers quelques-uns des arrières qui forment cette étonnante brigade défensive. Commençons avec Colin Miller, qui en est seulement à sa 3e saison dans la LNH :

2016-17 : 6-7-13/0, en 61 matchs vs  2017-18 : 10-31-41/-4, en 82 matchs
Meilleure saison, avant de rejoindre Vegas : 3-13-16/0, en 42 matchs (2015-16)
En carrière : 19-51-70/-4, en 185 matchs

2016-17 : 0-1-1/+1, en 4 joutes éliminatoires vs 2017-18 2-1-3/+7, en 15 joutes
En carrière : 2-2-4/+8, en 19 joutes

Âgé de 25 ans (26 en Octobre), et avec bien peu d’expérience derrière la cravate, bien qu’on pourrait qualifier de simple envol sa dernière campagne, il s’agit quand même des meilleurs moments de sa jeune carrière. Parlant de jeunes défenseurs, attardons-nous un peu sur Shea Theodore :

2016-17 : 2-7-9/-6, en 34 matchs vs 2017-18 : 6-23-29/+5, en 61 matchs
En carrière : 11-35-46/+6, en 114 matchs

2016-17 : 2-6-8/+1, en 14 joutes éliminatoires vs 2017-18 : 2-5-7/+5, en 15 joutes
En carrière : 4-11-15/+5, en 35 joutes

Dans son cas, à seulement 22 ans, il n’a toujours pas eu l’occasion de disputer une seule saison complète. Il est donc difficile de réellement comparer ses performances entre elles, bien qu’on soit forcé d’admettre qu’il y a eu une nette progression. Toujours à la ligne bleue, alors que Nate Schmidt s’apprête à affronter son ancienne équipe, les Capitals de Wahsington, il a également profité de son passage au Nevada pour établir des marques, à l’aube de ses 27 ans :

2016-17 : 3-14-17/+22, en 60 matchs vs 2017-18 : 5-31-36/+19, en 76 matchs
En carrière : 13-66-79/+55, en 276 matchs

2016-17 : 1-3-4/+6, en 11 joutes éliminatoires vs 2017-18 : 2-4-6/+7, en 15 joutes
En carrière : 3-8-11/+10, en 36 joutes

Enfin, je terminerai avec le vétéran de 36 ans, Deryk Engelland, qui a également – vous l’aurez sans doute compris – connu sa meilleure campagne en évoluant sous les ordres de Gerard Gallant.

2016-17 : 4-12-16/+2, en 81 matchs vs 2017-18 : 5-18-23/+6, en 79 matchs
Meilleure campagne, avant de rejoindre Vegas : 4-13-17/+10, en 73 matchs (2011-12)

2016-17 : 0-0-0/-3, en 4 joutes éliminatoires vs 2017-18 : 0-0-0/+3, en 15 joutes
En carrière : 0-2-2/-6, en 43 joutes

Dans son cas, bien sûr, on ne peut pas vraiment souligner de production exceptionnelle en séries, puisque ça n’a jamais été son rôle. Cela dit, en regardant son comparatif en saisons régulières, malgré une courte carrière de seulement 9 saisons dans la LNH jusqu’à maintennt, on constate qu’il n’a pas été laissé en reste par le jeu collectif d’une équipe bien déterminée à montrer à tous qu’ils étaient bien plus qu’un groupuscule d’indésirables, pour engraisser sa fiche personnelle de quelques précieux points.

En tant qu’équipe, lorsqu’on réunit leurs performances individuelles, au sein de leurs équipes respectives d’alors, de la dernière campagne, et qu’on les compare à celles du groupe qu’ils forment aujourd’hui, on remarque une progression fulgurante (saisons régulières seulement) :

2016-17 : 182 buts, 234 passes, 416 points vs 2017-18 : 278 buts, 429 passes, 707 points ! On parle 96 buts et 195 passes de plus, pour un total de 291 points collectifs supplémentaires

Alors, pourrait-on qualifier cette incroyable saison des Knights d’anomalie, tandis que le jeu d’équipe aura permis à tous ces laissés-pour-compte de se démarquer dans un environnement propice à l’épanouissement d’un groupe homogène ? En un sens, je crois que oui. Je ne vois pas trop comment, malgré une unité et un système de jeu performant, ils pourraient répéter ce haut niveau d’excellence la saison prochaine, dussent-ils parvenir à conserver le groupe intacte. Je ne parviens pas à imaginer que tous ces joueurs, nommés ci-haut, réussissent à surpasser, ou même égaler, ce qui devrait être la saison de leur vie pour plusieurs d’entre eux. Évidemment, je peux me tromper. Je me suis trompé sur eux, tout le long de la saison durant, et j’ai continué de me tromper sur le compte de cette formation, une fois les séries commencées. Je vais probablement encore me tromper sur le résultat de cet ultime affrontement de la saison 2017-18, puisque j’espère voir Ovi soulever sa 1ere coupe Stanley, mais je vis bien avec ça. Parlant des Caps, ils sont en quelques sortes – dernièrement – un autre exemple qui prouvent les bénéfices que peuvent avoir le jeu collectif d’un groupe uni sur les performances individuelles des joueurs.

Cela dit, une partie de moi désire également ardemment pouvoir assister à un nouveau Miracle on Ice. Remarque, une victoire de Capitals serait à peu près un miracle aussi, à bien y penser…


Crédit image entête, Chase Stevens/Las Vegas Review-Journal

Tom L.D. MacAingeal
 

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