La Semaine de la Prévention du Suicide
Lorsqu’une fête arrive, qu’elle soit religieuse ou païenne, celle-ci s’ajoute à l’interminable liste des journées, des semaines et des mois dédiés à une cause précise.
Chaque fois, la même chanson repart, tout comme à la radio : « on est sur le point d’avoir la journée des journées et la fête des fêtes! » ou « c’est juste une fête commerciale! » ou « oh, chérie, je voulais t’emmener au Château Frontenac pour la Saint-Valentin, mais il est fermé… À cause de la covid… »
Peut-être, mais là n’est pas le but du présent texte.
Du 31 janvier jusqu’au six février 2021 se tient la 31e semaine nationale de la prévention du suicide. Le thème de cette année est fort simple, mais ô combien important à répéter, voire à marteler: Parler du suicide sauve des vies.
Avouez que vous me voyez venir, avec mes gros patins?
Eh oui, je veux vous parler de trois joueurs de hockey professionnels qui ont commis l’irréparable…. Tous la même année.
Non, ils n’ont pas fait une publicité pour Head and Shoulders, publicité rendue encore plus célèbre grâce à la parodie de RBO.
Le 15 août 2011, dans une résidence albertaine, le joueur d’énergie, un peu dans le style de Jordin Tootoo, dont je vous ai parlé dans un texte antérieur, Rick Rypien s’est enlevé la vie, lui qui venait de parapher une entente avec les Jets de Winnipeg.
Cette nouvelle tragique a été comme un coup de massue dans la planète hockey, car il était un joueur très apprécié par la foule, lui qui arrivait des Canucks de Vancouver.
Personnellement, je n’ai aucun mal à y croire.
Oui, la LNH aura toujours besoin de ses vedettes et de ses prodiges qui font rêver et qui peuvent changer l’issue d’un match, mais, sans tomber dans les patineurs strictement pugilistes, la Ligue aura toujours besoin de ses joueurs d’énergie chez qui le coeur, l’ardeur, la passion et la détermination compensent largement pour leur manque de talent.
J’ai souvenir d’une entrevue accordée par Mathew Barnaby, que j’ai surtout connu pour son passage avec les Sabres de Buffalo, où il disait que son rôle était de distraire l’équipe adverse et qu’ils en viennent à oublier son prodigieux partenaire, Alexander Mogilny.
Si c’est vrai que, dans la vie, il n’y a pas de sots métiers, au hockey, il n’y a pas de sots rôles, car, pendant que Barnaby poussait l’équipe adverse à récolter une personnalité, ses coéquipiers : Pat LaFontaine, Miroslav Satan ou Mike Peca pouvaient marquer pendant le jeu de puissance.
À brûle-pourpoint, comme ça, à Montréal, je n’oublierai jamais Nicolas Deslauriers et Brandon Prust. Ces gars-là n’étaient pas aussi imposants que Chris Pronger, du haut de ses six pieds et six pouces, mais, croyez-moi, ils ne reculent devant rien ni personne.
Juste en guise d’exemple: vous souvenez-vous de Georges Parros? Oui, oui, le « Violent Gentleman ». En 2013, quand il fait son arrivée à Montréal, avant même que la saison commence, je me souviens d’avoir vu un sondage le plaçant comme un des favoris de la foule… Avant même qu’il ait disputé un seul match à Montréal.
Cette tragédie qu’est la mort de Rypien, comme souvent personne n’aurait pu prédire, ne survient que trois mois après la mort d’un autre joueur caractériel avec du mordant, Derek Boogaard.
Bien que la mort ait été jugée comme étant accidentelle, suite à la tragédie, son frère, Aaron, également hockeyeur professionnel, a, en juillet de la même année, été pointé du doigt pour avoir fourni à son frère, aux prises avec des problèmes mentaux, le médicament qui, jumelé à une grande quantité d’alcool, l’aurait tué. En plus d’avoir, après le fait, caché les preuves avant l’arrivée des services d’urgence.
Nous ne saurons jamais ce qui s’est passé, mais, au final, pourquoi? Est-ce que ce nouvel éclairage serait suffisant pour changer la scène… Et la scène finale?
Cette triste fin est souvent celle qui attend, ou qui rôde autour des joueurs bagarreurs et ceux qui subissent des commotions cérébrales, car la dépression est une répercussion courante de ce choc, souvent impitoyable, au cerveau.
C’est d’ailleurs suite à un combat, contre Matt Carkner, des Sénateurs d’Ottawa, que Boogaard s’est pris le pied, dans un engrenage infernal duquel peu s’en sortent indemnes.
Toujours en 2011, soit, il y a (déjà) dix ans, Wade Belak, qui venait de prendre sa retraite, dans l’uniforme des Prédateurs de Nashville, s’est pendu, dans un hôtel luxueux de Toronto. Il avait 35 ans. Juste 35 ans.
L’année 2011 a été à la fois tragique et fort révélatrice, car trois durs à cuire, trois hommes avant tout reconnus pour leurs talents de bagarreur, trois hommes ayant souffert de dépression….
Et de commotions cérébrales…
Déjà dix ans, et quel chemin a été fait, depuis?
Comme l’exprimait l’ancien homme fort, Georges Laraque, les partisans qui militent pour l’abolition des bagarres font preuve d’hypocrisie, car: » Quand il y a une bataille, au Centre Bell, tout le monde est debout. Le jour où ils resteront assis sur leur siège, les bras croisés, il faudra penser à les abolir.' »
En attendant, que se passe-t-il, ou, comme dirait l’autre… on fait quoi?
En attendant que plus aucun joueur ne souffre de dépression, que les commotions cérébrales soient éradiquées et que McDonald’s ramène sa pizza, si vous ne voyez plus la lumière au bout du tunnel…
… Et je ne parle pas du tunnel Hippolyte-Lafontaine, car, si vous voyez une lumière au bout de ce tunnel, c’est probablement celle d’un autre véhicule, donc demeurez vigilants…
Farce à part, si vous broyez du noir, il y a des ressources pour vous venir en aide.
Une de ces ressources est JEVI, et je vous laisse leur numéro: 1-866-APPELLE (277-3553)
Prenez soin de vous, et à la prochaine… Pour un texte plus joyeux, car je ne prouve pas trop que mon groupe sanguin est le « Hockey Positif »
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Crédit image entête, Paul Bereswill/Getty Images via wbur.org
Sources: