La Fédération Libanaise de Hockey sur Glace
Pour nous, c’est banal: plusieurs d’entre nous avons même une patinoire dans notre cour arrière, ou sinon, même, chez moi, dans notre petit village niché dans les montagnes, où on peut patiner sur une glace qui fait des jaloux.
Mais, au Kenya… C’est un peu moins simple…
Ça reste de l’humour, mais je ne peux oublier cette scène des Boys 2, où l’équipe protagoniste affronte une équipe du continent africain pour laquelle le célèbre Bruny Surin y incarne le capitaine.
Avant le match, le bon vieux Stan avertit ses joueurs: « Ça a l’air que, chez eux, le match dure juste une période, car, après, la glace fond… »
C’est très caricatural, voire péjoratif, mais, à l’image de quand la LNH présente un match en plein air en Californie, comme en 2014, à Los Angeles, la glace, pourtant, ici, si omniprésente, là-bas, elle pose un défi logistique considérable.
C’est donc avec fierté et excitation que je veux vous parler de la Fédération libanaise de hockey sur glace.
Honnêtement, comme la majorité d’entre vous, malgré ma grande connaissance du hockey et ma curiosité aussi insatiable qu’un enfant gâté, à Noël, je n’avais jamais entendu parler de cette association.
C’est grâce à mon vieil ami, Zaher Ramzi, que je peux vous en parler, et, peut-être, voudrez-vous les encourager en achetant votre chandail officiel par le biais de leur site Internet duquel j’ai laissé le lien, dans mes sources, à la fin de cet article.
Grosso modo, la Fédération s’est donné le mandat de chapeauter les équipes de hockey libanaises et le développement des joueurs, du niveau local jusqu’au niveau international.
Plus encore, ils souhaitent encourager les initiatives au hockey, pour les joueurs libanais partout dans le monde. Avec leurs actions, ils croient fermement pouvoir apporter un changement positif dans la communauté, tout en changeant la perception de la population internationale face au Liban.
En faisant front commun, et en mettant de côté les guerres politiques et religieuses, ce qui est même plus que de belles paroles mais un credo, ils tiennent à changer le regard du monde face à leur pays du Proche-Orient.
Savez-vous le pire, dans cette histoire?
Leur bureau est situé à Saint-Lambert, au 1418 de l’avenue Victoria. Un peu comme un voisin dont on ignore tout… On mène nos petites affaires, alors que, de son côté, il s’évertue, sans trop faire de bruit, à bâtir un programme de hockey d’envergure internationale.
De son côté, les opérations gérant l’aspect des activités des joueurs d’âge mineur sont effectuées depuis Beyrouth, la capitale du Liban.
Comme si ce n’était pas assez, la Fédération s’occupe de l’équipe nationale libanaise, des tournois et des matchs internationaux. Un jour, nous en entendrons parler, de cette équipe en quête de reconnaissance.
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux m’empêcher de penser au film « Les Apprentis Champions », ou, dans le reste de la francophonie « Rasta Rockett » avec le légendaire John Candy.
Ce film relate l’histoire de quatre bobeurs, donc des athlètes de la discipline du bobsleigh, ayant concouru, aux Jeux de Calgary, en 1988. La particularité de leur présence relève du fait que cette équipe atypique provenait… De la Jamaïque.
Quoi qu’il en soit, en décembre 2020, la Fédération libanaise, aussi connue sous le nom de « Lebanon Hockey » s’est vu assigner comme pays parrain: le Canada.
Personnellement, peut-être ne suis-je pas très impartial, mais, si j’avais à choisir un pays pour m’aider à bâtir un programme national de hockey… C’est pas mal celui que je choisirais, avec ses médailles d’or du côté masculin professionnel : en 2002, 2010 et 2014.
Du côté féminin, après avoir récolté l’argent aux Jeux olympiques de Nagano, en 1998, les Canadiennes ont entamé une séquence de 24 victoires d’affilée, étalées entre 2002 et 2018, en remportant la médaille d’or en: 2002, 2006, 2010 et 2014.
Dans la vie, il faut souvent se fier davantage aux actes qu’aux paroles. Ici, les résultats parlent d’eux-mêmes.
Je le répète souvent, mais voilà pourquoi j’aime autant le hockey: pas uniquement pour ce qui se passe sur la glace, mais pour toute l’entraide qui s’enclenche, pour que, justement, il puisse y avoir un match.
À plus petite échelle, je ne peux m’empêcher de penser au covoiturage, entre les parents d’une équipe mineure, ou le souper spaghetti, au sous-sol de l’église, pour financer un tournoi à l’extérieur.
Ultimement, cette même solidarité implique deux pays qui vont, un jour, s’affronter.
À l’heure où on se parle, peu importe le fuseau horaire et même le continent, la Fédération vient de tenir son premier gala annuel ainsi que sa première assemblée générale.
C’est sûr que nous ne sommes pas rendus à entendre l’hymne national libanais à la suite d’un match de hockey de calibre international, mais c’est certainement un pas dans la bonne direction. Un pas, aussi petit puisse-t-il être, est toujours bien mieux que quelqu’un qui stagne.
De plus, des études financières et de faisabilité sont déjà amorcées pour le projet d’une surface de jeu glacée au Liban….
Rappelez-vous: ce n’est pas parce qu’elle est surabondante, ce matin, que c’est pareil partout.
Comme l’a mentionné à juste titre le président de la Fédération, Charles El-Mir :
« Il reste encore un chemin long et ardu, devant nous, mais, avec la croyance collective en notre but et notre mission, jumelée à cette passion qui nous pousse à représenter nos racines, je suis persuadé que nous pourrons surmonter n’importe quel obstacle. »
Aujourd’hui, je vous vois sourire en pensant à un duel opposant le Canada et le Liban, mais, pour remettre la chose en perspective, c’est exactement de cette façon que regardaient les Soviétiques l’équipe américaine, en 1980, juste avant les Jeux olympiques de Lake Placid.
Cette équipe qui a causé une surprise à l’ampleur dont on parle encore, lorsqu’elle a vaincu les joueurs de l’Armée Rouge…
… Et c’est un euphémisme de dire que les Européens entamaient le match en grands favoris!
On raconte notamment cette épopée, dans le film « Miracle », film mettant en vedette Kurt Russell, dans le rôle de l’entraîneur mythique Herb Brooks, qui a, par la suite, entraîné les Penguins de Pittsburgh et les Devils du New Jersey.
Aujourd’hui, vous souriez, mais qui sait de quoi demain sera fait…
Sinon, sans battre le Canada, aucune nation n’est à l’abri d’une surprise, car je me souviens, comme si c’était hier, d’un match disputé dans le cadre des Jeux olympiques de Sotchi, en 2014, où l’équipe de la Lettonie, menée par un gardien jusqu’alors inconnu, Kristers Gudlevskis, qui avait repoussé 55 tirs provenant des meilleurs joueurs au monde, avait finalement perdu par la marque de deux à un, en faveur des Canadiens…
Du Canada, pas de Montréal.
Le Canada avait passé le test, mais non sans une bonne frayeur au passage.
Le premier match de l’équipe arborant un chandail avec un glorieux cèdre du Liban a eu lieu en mai 2017, mais le reste de l’histoire reste encore à écrire, pour ce peuple combatif et ambitieux.
Tirage !
Pour avoir une chance de remporter un superbe chandail autographié de Ryan Poehling, consultez le lien ci-dessous :
Crédit image entête, FRÉDÉRIC GUINDON via JourdaldeMontreal.com
Sources: