La date limite, on se plaint de quoi ?

Marc Bergevin n’a pas la réputation d’être le DG le plus féroce à la date limite des transactions. Depuis son arrivée à Montréal, il faut dire qu’il a fait la majorité de ses échanges au cours de la saison ou durant l’été. Mis à part Thomas Vanek, les autres échanges conclus à la date limite ont impliqué des joueurs de profondeurs. On pourrait peut-être ajouter Jeff Petry à l’équation, puisque cet échange est survenu à quelques jours de la date limite de la saison 2014-15. Si les conditions étaient bonnes, s’il sentait qu’il était à un joueur d’avoir une équipe prétendante, peut-être que ce serait différent. Mais ce n’est pas le cas. Bref, il est clair que Bergevin n’aime pas surpayer à la date limite, et c’est encore vrai cette année avec l’acquisition de Jordan Weal, quelques jours après avoir rapatrié Dale Weise, et ajouté Christian Folin et Nate Thompson à son groupe.



Avant que la saison débute, la majorité des partisans et des experts ne voyaient pas le Tricolore participer à la grande danse printanière 2019.  Les plus positifs d’entres eux, incluant ma propre personne, les voyaient se classer tout près du tableau des séries, pour finalement les rater de peu. Quelques fans très optimistes les voyaient en séries – et d’autres à la Coupe -, mais ils sont rares.  Donc, nous pouvons affirmer aujourd’hui que la plupart des partisans et des experts sont sans aucun doute surpris du rendement de la Sainte-Flanelle.

Ces mêmes fans et experts, qui en début de saison étaient prêts à laisser partir Price et Weber pour une flopée de choix au repêchage afin d’avoir une MINUSCULE chance d’obtenir Jack Hughes, se plaignent aujourd’hui. Ils espéraient alors  tout simplement terminer au plus bas du classement, puisqu’il voyait l’équipe déjà très bas. Hier, ils espéraient voir le Canadien bouger pour, peut-être, prolonger un peu le parcours éliminatoire de l’équipe. Au moins, pour aider celle-ci à s’y qualifier.

Bergevin a pourtant répété à maintes reprises qu’il ne sacrifierait pas l’avenir de l’équipe, et ce, depuis son entrée en poste. Depuis le jour 1 de son mandat, il n’a jamais caché son aversion face à l’idée de sacrifier du futur pour des joueurs de location.

En point de presse, après la fermeture du marché des transaction, le DG du Bleu-blanc-rouge a même mentionné qu’il a reçu plusieurs offres qui impliquaient Romanov, Phoeling et même Kotkaniemi !  Comme il l’a alors si bien dit lui-même, les discussions ne se sont pas éternisées !



Même en sachant cela, les mêmes qui auraient aimé voir l’équipe terminer dans les bas-fonds sont aujourd’hui surpris de voir que Marc Bergevin n’a pas effectué de transactions majeures à la date limite. À en croire certains, il aurait fallut mettre la main sur Matt Duchene, Mark Stone, Wayne Simmonds, Sidney Crosby et Alexander Ovechkin, au minimum, pour satisfaire le fan moyen. J’allais oublier Derick Brassard ! Pour Duchene ou Stone, il aurait fallut payer le prix; à commencer par Jesperi Kotkaniemi. Pour les autres, il faut avouer que l’équipe n’est pas à un Simmonds – ou un Brassard – près du Saint-Graal. Évidemment, on aurait accueilli un Mikael Granlund à bras ouverts, mais le DG du Wild voulait Kevin Fiala. Le hic, c’est que Fiala ne jouait pas à Montréal…

D’ailleurs, je ne comprends pas vraiment qu’on puisse lui reprocher de ne jamais bouger, alors qu’il a transigé Alex Galchenyuk et Max Pacioretty durant l’été. À ces deux-là, au fil des années, on pourrait ajouter plusieurs noms, dont ceux de Mikhail Sergachev et de PK Subban. S’il y a une chose qui est bien certaine, c’est que Bergevin n’a pas peur de bouger. Il n’a pas peur de prendre des décisions impopulaires.

Personnellement, je crois que Marc Bergevin a très bien travaillé en cette dernière journée de transaction.  Il a su garder le cap qu’il s’était donné, c’est-à-dire de garder ses jeunes espoirs et de les développer à l’interne pour construire en misant sur l’avenir… un meilleur avenir !

Ça reste mon opinion, bien sûr, mais je crois sincèrement en cet avenir. Poehling, Suzuki, Ikonen, Ylonen, Olofsson, Brook, Romanov, Fleury et cie seront nos vedettes de demain qui viendront s’ajouter à nos jeunes d’aujourd’hui, Drouin, Domi, Danault, Mete et Kotkaniemi, alors eux-mêmes devenus de jeunes vétérans…

Marc Bergevin n’a pas laissé tomber son équipe. Il n’a pas laissé tomber les fans. Il a tout simplement refusé de laisser tomber son plan. À savoir, ne pas sacrifier son avenir pour un joueur de location.

Et vous, qu’en pensez-vous ?


En Prolongation
Marc Bergevin est un DG beaucoup plus actif que ce qu’on semble croire :




Crédit image entête, André Pichette/LA PRESSE

Marc-André Breault
 

%d blogueurs aiment cette page :