Je me souviens

« Je me souviens », c’est la devise du Québec. Mais est-ce qu’on se souvient vraiment du passé ?

1993, tout le monde s’en souvient, c’est encore relativement frais dans la mémoire collective des Québécois. Pour ce qui est de la conquête de 1986, plusieurs des fans d’aujourd’hui n’étaient pas encore de ce monde. Alors, je vais vous parler de 1986 de même que des années 2010 et 2014.



1986, si je vous demande ce que ça représente pour vous, le premier nom qui risque de sortir est celui de Patrick Roy. Mais c’était aussi une équipe bourrée de jeunes talents, dont Claude Lemieux, Richer, Carbo, Chelios. Des jeunes qui étaient alors entourés par d’excellents vétérans. Je pense entre autres à Larry Robinson, Bob Gainey, Bobby Smith et  Matt Naslund. Pour ce dernier, à 25 ans, il s’agissait déjà de sa 4e bonne campagne. Naslund a d’ailleurs atteint ses sommets en carrière durant cette saison-là (43 buts et 110 points). Bref, ce fut une excellente saison (40-33-7) sous l’égide de Jean Perron… Oui, oui, Jean Perron et ses perronismes. OK, Jacques Lemaire était le vrai maître d’œuvre derrière les succès de cette équipe, mais durant ces matchs il n’y avait pas de tablette pour corriger le jeu. Dans les faits, c’est Jean Perron qui la dirigeait cette équipe qui a terminé 6e en attaque et 4e en défensive sur les 21 formations de l’époque.

1986, c’est aussi l’émergence en séries du jeune Claude Lemieux, 20 ans, qui a compté 10 buts, dont 4 filets gagnants, en 20 matchs, après avoir pris part à seulement 10 matchs du calendrier régulier. Bobby Smith a également beaucoup contribué à l’attaque, en comptant 7 buts dont 3 gagnants. Pour sa part, Bob Gainey, qui était le capitaine et un exemple du jeu défensif, a lui aussi laissé sa marque avec ses 3 buts gagnants, en route vers une 23e conquête de la Coupe Stanley de la concession.

Si je vous parle de tout ceci aujourd’hui, c’est que je vois des similitudes entre notre équipe de 2018-2019 et celle de 1985-1986… Des bons jeunes, des bons vétérans et un bon entraîneur-chef. Un entraîneur qui est bien entouré, de surcroît.



Maintenant, qu’en est-il de 2010… Qu’est ce que cela évoque pour vous ? Probablement une Finale de Conférence, avec Halak – le MUR – mais aussi Hal Gill – la PIEUVRE -. À ce groupe, il faudrait ajouter Cammalieri et ses séries quasi-miraculeuses avec 13 buts (!), dont 3 gagnants, en seulement 19 matchs ! Cette équipe qui ne devait pas faire long feu, ayant terminé au 20e rang du classement général, a trouvé le moyen de mettre à bas les PUISSANTS Capitals, qui ont terminé la saison avec un impressionnant total 121 points, en 7. Durant ces 7 matchs, Halak s’est démarqué en effectuant pas moins de 217 arrêts en 231 tirs (.939).

Ensuite, après ce qu’on appelait une simple erreur de parcours de la part des Caps, les Pingouins allaient venir replacer les choses, eux qui venaient de soulever la Coupe Stanley l’année d’avant. Avec les Crosby, Malkin, Letang et Fleury, il n’y avait pas de place au doute. Cependant, le Canadien n’était pas du même avis. Victoire obtenue encore une fois en 7 matchs, les hommes de Jacques Martin ont même trouvé le moyen de planter les Pens par la marque de 5 à 2. De nouveau déterminant dans ce succès, Jaroslav Halak a fait 203 arrêts en 219 tirs (.927). Malheureusement,  Markov, alors incontestablement notre meilleur défenseur, a joué SEULEMENT 5 minutes du 1er match avant de se blesser. Il n’est pas revenu des séries…

Scénario considéré comme impossible quelques semaines plus tôt, le Canadien était rendu en Finale de l’Association de l’Est contre les Flyers, qui ont également connu un parcours surprise après avoir terminé la saison avec une maigre récolte de 88 points. Ces derniers ont pu profiter de l’aide du CH, qui s’est chargé des grosses équipes qui auraient autrement croisé la route des hommes de Peter Laviolette… Par contre, le conte de fée du CH a rapidement tourné au cauchemar lorsque leurs rivaux, Chris Pronger en tête, les ont défait en 5 matchs.

Peut-être que si Markov n’avait pas dû s’absenter, on aurait pu battre les Flyers… Après tout, on venait de battre les Capitals et les Penguins qui était pourtant bien plus forts que nous. Alors, pourquoi pas ? En l’absence de notre général à la ligne bleue, nos deux meilleurs défenseurs étaient Josh Gorges et Hamrlik. On ne sait jamais… Mais il faut admettre que ça faisait mal de jouer contre Pronger. Nos petits attaquants lançaient donc de loin et personne n’osait se positionner dans l’enclave, d’où la fameuse quote de Plekanec : « J’ai joué comme une fillette ». Après tout,  notre Top-6 était constitué de Gomez, Gionta, Cammelleri, Pleki, Pouliot et… Pyatt ! Ouf… comparativement à Danault, Gallagher, Drouin, Domi, Tatar et Byron… ou une éventuelle acquisition d’ici la date limite des transactions.



Alors, je me demande pourquoi on ne pourrait pas y croire pour cette année ? Pour ceux qui disent qu’il faudra encore patienter, après 2010, le Canadien est de nouveau passé bien près, en 2014, avant que Kreider ne vienne blesser Carey Price.

Le Canadien était-il vraiment supérieur en 2014 comparativement à aujourd’hui….OK, il y avait Pacioretty avec ses 39 buts en saison, avec David Desharnais comme 1er centre. À la date limite, Marc est allé chercher Thomas Vanek, un MERCENAIRE comme mon chum Max aime bien les appeler… ces joueurs de location qui se foutent bien souvent de l’identité de l’équipe où ils atterrissent. Ce qui compte pour eux, c’est le gros contrat qu’ils pourront signer après avoir connu des bonnes séries. Bref, malgré des performances inconstantes, Vanek a obtenu 10 points en 17 joutes éliminatoires. René Bourque, aussi incroyable que ça puisse paraître, s’est démarqué avec une production de 8 buts en 17 matchs. Encore là, un point en commun avec les deux autres parcours éliminatoires abordés plus haut, les jeunes Subban (24 ans), Gallagher (21), Eller (24) et Galchenyuk (19) ont pu compter sur la présence de quelques bons vétérans.  En plus de Markov, Michel Therrien pouvait miser sur l’expérience de Brière (le mal-aimé) et de Gionta. Ces deux derniers combinaient alors pas moins de 203 matchs éliminatoires…

Aujourd’hui, je crois que les astres sont alignés pour un autre long et surtout fantastique trip en séries. S’il n’arrive rien de malencontreux d’ici la date limite, il ne faut pas attendre. Parce qu’on ignore ce que le futur peut nous réserver. Après tout, qui sait si une fâcheuse blessure ne pourrait pas nous faire perdre un gros joueur (Carey Price, Shea Weber, etc) pour une longue période ? Si Marc Bergevin pouvait parvenir à mettre la main sur un bon gros attaquant et un défenseur mobile qui viendra renforcer notre groupe pour plusieurs années, l’avenir sera prometteur… et on pourra commencer à y croire, dès ce printemps.

– Par Roger Lang


En Prolongation
L’expérience Moravcik à Montréal Laval est terminée :


Crédit image entête, un extraordinaire montage Paint



Invité Spécial
 

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