Faut-il miser sur l’attaque ou un bon gardien ?
Est-ce que le CH préconise la bonne formule en établissant sa stratégie autour de son gardien ?
Eh bien, à vous d’en juger !!!
En attendant, voici des faits; l’an dernier, les Islanders de New York, menés par John Tavares et Matthew Barzal, ainsi que les Anders Lee, Josh Bailey et Jordan Eberle, ont terminé au 4e rang de la ligue en offensive. Par contre, ils ont fini 31e en défensive, alors qu’ils misaient sur Greiss et Halak dans les buts…
Ce même Greiss est de retour cette saison, pendant que Jaroslav Halak est étincelant avec les Bruins et remplacé par le prétendument faible Robin Lehner, rendu disponible après que les Sabres aient perdu confiance en lui. Cette année, c’est pourtant lui qui pète des scores avec les Islanders, alors que Thomas Greiss fait pratiquement aussi bien ! En l’espace d’un an, cette équipe est donc passé du 31e… au 1er rang des meilleures défensives de la ligue !
La réponse derrière cette énigme est nul autre que Barry Trotz et son système défensif ! Ainsi, malgré la perte de pas pire d’offensive, en John Tavares et même le défenseur Calvin de Haan, les Islanders forment aujourd’hui un meilleur club, tandis qu’ils misent un peu plus sur la défensive…
Maintenant, chez les Blues de Saint-Louis, après les acquisitions par voie du marché des joueurs autonomes de Tyler Bozak et Patrick Maroon, ainsi que la spectaculaire transaction amenant Ryan O’Reilly contre des joueurs plus secondaires comme Sobotka et Berglund, de même que l’espoir Nate Tage Thompson et une floppée de choix, on disait qu’avec une telle force de frappe à l’attaque ils étaient sensés être ferrés pour être un club prétendant à la coupe Stanley
…. mais jusqu’au 16 Décembre 2018, soit le premier match de leur nouvelle star dans les buts, le sensationnel Jordan Binnington, leur fiche était constituée d’un maigre 12 victoires contre 14 défaites et 5 autres en surtemps, pour un maigre total de 29 points en 31 matchs. Depuis que Binnington s’est amené en tant que dernier rempart de l’équipe, la fiche de celle-ci est de 27 victoires, 13 défaites et 3 défaites en prolongation. La réponse pour expliquer ce changement on ne peut plus drastique ?
C’est simple, la raison principale est évidemment Binnington et sa fiche de 19 victoires contre 5 revers dont 1 en prolongation, et surtout une moyenne de buts alloués de 1.79 et un pourcentage d’arrêts de .929… WOW !
Attardons-nous un peu sur les Flyers de Philadelphie, maintenant… Avec des gros canons offensifs tels que Giroux, Voracek, Couturier, Patrick, Van Riemsdyk et Simmonds, tout en ayant une jeune brigade défensive portée sur l’offensive, ils étaient pourtant dans le trouble avant l’arrivée de la jeune SENSATION Carter Hart. Avant que le portier de 20 ans, souvent considéré comme le dauphin de Carey Price, vienne les sauver, Philly revendiquait seulement 12 victoires, 15 défaites et 4 défaites en surtemps, pour un maigre 26 points en 31 matchs. Rien d’impressionnant, loin s’en faut…
C’est alors que s’est amené Carter Hart et, dès son arrivée, les Flyers se sont mis à gagner à un rythme effarant. Toutefois, au moment d’écrire ces lignes, ils ne sont malheureusement pas parvenus à se glisser dans le portrait des séries éliminatoires, avec un total de 37 victoires, 38 défaites dont 8 en surtemps, pour 80 points. Les espoirs ne sont pas encore tout à fait réduit à néant, avec seulement 5 points de retard sur le CH et le 8e et billets pour les éliminatoires, mais ils risquent néanmoins de manquer de temps. Qui sait si Carter Hart avait été rappelé 2 semaines plus tôt s’ils ne seraient pas en séries en ce moment même…
Encore une fois, on constate que là où l’offensive a fait patate, la défensive, via le gardien, est venue redresser la barre. Car il est évident que le point tournant dans la saison des Flyers fut l’arrivée de leur gardien surdoué.
Pour ce qui est du CH, malgré les exemples mentionnés plus haut, plusieurs rechignent à l’idée de faire d’un gardien la superstar de l’équipe. Mais est-ce que vous voyez une différence entre le CH sans Price au top ou avec Price le meilleur de sa profession comme les joueurs qui passent leur temps à l’affronter l’ont nommé ???
À l’autre bout, on a eu ceux qui ont flanché, malgré une excellente attaque, à cause des gardiens suspects et/ou des défensives sans structures…
Je pense entre autres aux Sabres, avec Eichel et surtout la saison exceptionnelle de Skinner, tout en ayant de bons défenseurs en Ristolainen et la future star Dahlin, qui en est a sa première année, avec 39 points chacun, en plus de McCabe et Montour… Cette équipe qui avait pourtant le vent dans les voiles, ratera les séries pour une 8e saison de suite ! Pourtant, à l’attaque, ils sont sensé être assez bien nantis. C’est en arrière et entre les poteaux que ça se gâte.
Les Panthers constituent un autre excellent exemple de la chose… Avec une attaque qui mise sur des joueurs comme Barkov, Huberdeau, Hoffman, Dadonov et Trocheck, on aurait pu s’attendre à beaucoup plus. Ce n’est pas qu’ils ont un mauvais gardien en Luongo, mais cette saison il semblerait que l’âge l’ait finalement rattrapé… Après tout, il aura 40 ans dans quelques jours. Cela dit, sa moyenne de buts alloués de 3.13 et son pourcentage d’arrêts expliquent en partie la 27e position de l’équipe en défensive malgré la 9e meilleure attaque de la ligue.
Donc, la morale de cette histoire c’est que tu as beau avoir de gros attaquants, tu te dois aussi d’avoir un gardien à point et un système défensif impliquant les 6 joueurs sur la glace pour avoir du succès. Je suis presque passé par-dessus l’Arizona qui tente actuellement de se placer en séries avec la 28e meilleure attaque… et la 9e meilleure défensive ! Ce qui m’amène aux Bruins, qui sont 3e en défensive, avec le tandem Rask-Halak, ou même Toronto qui ne serait peut-être pas là où ils sont en ce moment, malgré leur monstrueuse attaque, sans les performances d’Andersen : 2.72 et .918 de pourcentage d’arrêts. Des statistiques qui ont de quoi impressionner quand on constate qu’il a reçu le 4e plus grand total de tirs, derrière Hellebuyck (1841 tirs) des Jets, Carey Price (1810) et Markstrom (1799 tirs) des Canucks… Pour ce qui est de Frederik Andersen, il a fait face à pas moins de 1772 tirs.
Alors, je me pose la question suivante : Si on switchait Price pour un gardien qui a une année moyenne comme Bobrovsky (2.72 et .909 ), où serait le CH ? N’oublions pas qu’on parle d’un portier qui risque lui aussi de commander un salaire de 9M ou plus. Ou un gars avec un salaire normal comme Jake Allen (2.85 et .904) et son contrat de 4.35 M par saison ? Ok, en effectuant une transaction en ce sens, le CH mettrait probablement la main sur un attaquant de meilleur calibre, mais enlevons Domi et mettons Tavares… Est-ce que le CH serait vraiment mieux positionné au classement ? Demandons aux Islanders ce qu’ils en pensent ! Par exemple, si on avait accordé 20 buts de plus avec Allen dans buts, et fait peut-être 80 points au lieu des 67 de Domi, est-ce que l’équipe aurait des victoires en plus… ou des victoires en moins ?
Alors, mieux vaut-il miser sur une bonne attaque ou sur un bon gardien ? Les deux, évidemment… après tout, le Canadien marque près de 3 buts par match cette saison (2.99), mais il se porte bien mieux depuis que Carey Price s’est relevé. Donc, à mon sens, je crois qu’il n’y a absolument rien de mal à faire de ton gardien le visage de ton équipe.
Mention spéciale aux Penguins, qui ont repris du poil de la bête lorsque Matt Murray a retrouvé son chien (pas au sens littéral, je le précise) !
– Par Roger Lang
Crédit image entête, Getty Images via RDS.ca
