Golden Knights | Une approche non-conventionnelle !
Depuis le jour où il s’est vu accordé une franchise de la LNH, le propriétaire Bill Fowley et ses ouailles sont reconnus pour ne pas faire les choses de manière traditionnelle. La controverse ne fait pas peur aux représentants de la ville du vice, l’organisation y allant à plusieurs reprises de décisions plutôt risquées.
On peut penser à la façon dont on a géré l’arrivée en Amérique du Nord du premier agent libre sous contrat à Vegas, Vadim Shipachyov, au congédiement cavalier de leur premier entraîneur-chef Gerard Gallant ainsi qu’à la nomination publique de joueurs dont l’on désirait se départir suite à la signature d’Alex Pietrangelo à titre d’agent libre qui plaçait l’équipe en situation de dépasser le plafond salarial. Plus récemment, le visage de la franchise, le gardien Marc-André Fleury, gagnant du trophée Vézina la saison dernière, fut échangé contre une bouchée de pain. Aussi bien dire qu’on s’est débarrassé de lui, dans ce qui aura été un énième manque de respect à son endroit depuis l’embauche de Peter DeBoer à titre de deuxième entraîneur-chef des Knights.
Cette audace assumée se transpose également dans les décisions purement sportives. Après une première saison remplie de succès qui les a vu atteindre la finale de la coupe Stanley, les directeurs-généraux Mike McPhee et Kelly McCrimmon ne cachant pas leurs efforts pour greffer des joueurs étoiles établis à la formation du Nevada. Erik Karlsson, avant de prendre la direction de San Jose, est passé bien près de devenir un Golden Knights. Suite à cet échec, les Golden Knights redoublèrent d’agressivité dans les transactions leur permettant de mettre la main sur Max Pacioretty et Mark Stone de même qu’avec l’offre déposée à l’agent libre sans compensation Alex Pietrangelo. L’acquisition de Jack Eichel, il y a quelques jours, devient le plus grand élan visant le coup de circuit de la jeune histoire de l’organisation.
🎥 GM Kelly McCrimmon on the acquisition of Jack Eichel. #VegasBorn pic.twitter.com/i4D6urBw9u
— Vegas Golden Knights (@GoldenKnights) November 4, 2021
Un patron jusqu’ici pratiquement jamais vu commence à se déceler dans la construction de l’équipe de Las Vegas. Les hauts choix au repêchage ne sont que monnaie d’échange. En effet, qu’ils aient atteint la LNH ou pas, les choix de première ronde des Golden Knights ne semblent exister que pour faire partie de transactions spectaculaires. Cody Glass (2017), Nick Suzuki (2017), Erik Brannstrom (2017) et Peyton Krebs (2019) sont déjà tous partis sous d’autres cieux. On se rappellera qu’en 2018 Vegas ne possédait pas de choix de première ronde, l’ayant envoyé aux Red Wings de Detroit pour faire l’acquisition de Tomas Tatar. Brendan Brisson (2020) et Zach Dean (2021) doivent commencer à se demander s’ils débuteront leur carrière professionnelle dans l’organisation qui les a repêché. La haute direction semble avoir établi un plan de match voulant qu’acquérir un vétéran à l’impact connu est préférable que de vivre avec le potentiel qu’un n’espoir ne se développe pas comme prévu.
Cette stratégie particulière fait des Golden Knights un genre d’hybride entre les Maple Leafs de Toronto et le Lightning de Tampa Bay. Comme pour les premiers, Vegas se retrouve à dépenser une portion anormalement élevé de sa masse salariale sur quelques joueurs vedettes. Jack Eichel, Mark Stone, Max Pacioretty et Alex Pietrangelo occupent pas moins de 43% de la masse salariale de leur équipe. C’est habituellement une recette ayant connu très peu de succès. On doit impérativement souhaiter une hausse importante du plafond salarial de la ligue au cours des prochaines saisons. D’ici là, il est fort probable que cette formation qui évoluait avec moins de joueurs que la norme pendant une bonne partie de la dernière saison plutôt que de bouger afin de respecter le plafond salariale, ne contourne encore une fois les règles ou plutôt l’esprit de celles-ci d’ici la fin de la saison. Alors qu’il serait très simple de transiger un Evgenii Dadonov ou Reilly Smith, il ne faudrait pas se surprendre qu’on adopte la méthode du Lightning de Tampa Bay et de ne revoir Eichel ou Pacioretty par exemple, qu’une fois les séries éliminatoires amorcées.
Les partisans des Golden Knights peuvent néanmoins se réjouir, la direction du club ne recule devant rien pour s’octroyer un championnat !
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Crédit image entête, Twitter / Golden Knights de Vegas
