Entrevue exclusive avec Éric Gélinas

Tu as été repêché par les Devils du New Jersey en 2009, en 2e ronde avec le 54e choix au total.  Comment a été cette journée de repêchage ?  Étiez-vous sur place ?  Est-ce que toute votre famille y était ?

J’ai eu la chance d’avoir mon repêchage de la LNH à Montréal. Donc, oui, j’y étais présent avec plusieurs membres de ma famille et amis. C’était, honnêtement, une journée inoubliable et remplie d’émotion. De finalement être rendu à la porte de la LNH. Un rêve qui se réalisait, mais aussi un signe qu’il y avait beaucoup de travail à faire encore pour y arriver. Mais, pour moi, le repêchage est une marque de reconnaissance dans le cheminement qu’un jeune a à faire pour se rendre jusqu’au bout. À la suite du repêchage, en début de journée, tout le monde s’est réuni à la maison pour célébrer et ça été une journée que je n’oublierai jamais !

Tu as joué 189 matchs dans la Ligue nationale avec le New Jersey et le Colorado. Quel a été ton moment le plus mémorable durant ta carrière dans la LNH ?

189 matchs en 4 ans, courte carrière dans la LNH, mais quand même plutôt dur de mettre le doigt sur mon souvenir le plus précieux. Je te dirais que le feeling que j’ai ressenti à l’intérieur de moi à mon premier match était extraordinaire. J’avais aussi eu la chance d’avoir ma famille présente à ce match, ce qui a rendu ça encore plus mémorable. Il y a aussi mon premier but dans la LNH que je me rappelle comme si c’était hier.

Par la suite, tu es venu faire un essai à Montréal qui t’as permis de signer un contrat d’un volet avec le Rocket de Laval. Premièrement, peux-tu nous décrire ce que veut dire exactement un contrat d’un volet dans la Ligue américaine de hockey (LAH) ?

Un contrat d’un volet AHL veut simplement dire que je n’ai pas accès à être rappelé par le Canadien. Le plan était de renouveler mon contrat à Noël, sous forme d’un contrat à 2 volets, qui m’aurait permis d’être rappelé. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Le hockey est un business remplie d’imprévus et de choses incontrôlables en tant que joueur. C’est la vie. C’était très décevant puisque j’espérais du plus profond de mon cœur d’avoir ma chance avec le CH. Mais bon, j’en tire du positif de cette saison puisque j’ai eu la chance de jouer près de la maison.

Même si tu n’as pas joué à Montréal, as-tu senti une certaine pression en tant que Québécois dans le marché Montréalais ?

La pression était plus ou moins mise par moi de réussir. J’ai adoré la relation que j’ai eue avec le public.

Il y a eu des hauts et des bas dans ta carrière comme n’importe quel athlète. Sans donner de détails, tu as eu un peu de difficultés à être rémunéré avec ton contrat dans la Ligue continentale de hockey (KHL) avec le Slovan HC de Bratislava. Est-ce que tout est réglé au moment où l’on se parle ?

La saison dernière avec Bratislava a été dure mentalement à cause des problèmes monétaires et aussi en raison de l’équipe qui a connu une très mauvaise saison. Heureusement, le tout est en train de se régler. Il reste 3 mois à payer au moment où j’écris ce message. J’ai quand même eu énormément de fun, l’an dernier ayant mon frère avec moi tout au long de la saison. Une expérience de vie inoubliable.

Comment ça se passe maintenant avec ton équipe dans la SHL (championnat Élite de Suède de hockey) ?

La vie, ici en Suède, est vraiment agréable. Aucun problème d’argent… Et une bonne équipe. Tout est vraiment plaisant.


Pour ceux qui ne le savent pas, ton père Marc Gélinas a évolué dans l’organisation des Pirates de Pittsburgh au niveau mineur de la Ligue majeure de baseball (MLB) de 1976 à 1982 en tant que lanceur partant. Ton grand frère Karl Gélinas a été repêché par les Angels de la MLB en 2002 en tant que lanceur lui aussi. Il est maintenant lanceur-entraîneur avec les Capitales de Québec. Quelques questions me viennent à l’esprit. Pourquoi avoir choisi le hockey ?

Mon choix a été simplement basé sur l’action qui se passe dans chacun des sports à bas âge. Le baseball, quand tu es jeune, est très long et pas trop d’action. Le hockey ça bougeait et ça n’arrêtait pas.

Est-ce que le cheminement de ton père et de ton frère t’a inspiré pour croire en tes chances d’être repêché dans la LNH ?

J’ai utilisé mon frère et mon père tout au long de ma carrière comme espèce de mentors et coachs personnels. Ils ont vécu un parcours semblable dans un sport professionnel. Encore à ce jour, on échange plusieurs conversations par rapport à nos cheminements et à l’approche de situations qui se présentent dans notre vie.

Comment décrirais-tu la différence entre le cheminement d’un joueur de baseball comparativement à un joueur de hockey après l’année de son repêchage ?

Je dirais que le cheminement au baseball est beaucoup plus long et beaucoup plus coriace, dû au nombre de joueurs beaucoup plus élevé qu’au hockey. Reste que chaque sport a sa difficulté pour se rendre jusqu’au bout.

Il y a beaucoup de rumeurs à St-Jean-Sur-Richelieu sur un retour possible du hockey semi-pro de la LNAH. Est-ce que tu serais tenté de t’impliquer dans ce genre de hockey, que ce soit en tant que joueur, dirigeant ou investisseur ? 

J’ai été approché pour le projet de hockey LNAH à St-Jean-sur-Richelieu. Je crois que le projet est bien et que ce sera bon pour la communauté. Mon temps et ma carrière professionnelle, qui est loin d’être terminée, ne me permettent pas pour l’instant d’être impliqué. J’ai plusieurs années encore devant moi à jouer à haut niveau. Je ne me suis pas arrêté à penser à la question de mon implication dans cette ligue dans le futur, pour le moment.


On va terminer avec le plus important pour toi, maintenant. Depuis 3 ou 4 ans, tu as ta propre fondation : Fonds Gely-N-Ice.  À quoi sert cette fondation exactement ?

Avec les membres de la fondation, le but ultime est de redonner à la communauté où on a tous grandi d’une certaine façon. Je crois, personnellement, que le sport est vraiment important dans la vie des jeunes. Dans leur développement personnel. Ayant percé dans le hockey, et sachant l’impact que ça l’a eu dans ma vie, je trouvais que c’était une très bonne idée de redonner dans le sport qui a façonné la personne que je suis aujourd’hui. Surtout que ce sport est très coûteux. Donc, en résumé, le but de cette fondation est de donner la chance, que j’ai eu grâce à mes parents, à tous les enfants et les familles de la région qui n’auraient pas les moyens de se le permettre.

Es-tu fier des résultats de ta fondation jusqu’à maintenant ?  Et combien de jeunes avez-vous aidés jusqu’ici ?

La croissance de la fondation est graduelle et constante. Je crois qu’année après année on continue de se faire connaître et on reçoit de plus en plus d’applications. C’est un bon signe que le mot circule et qu’on puisse venir en aide à des familles. Ça change la vie de plusieurs enfants. On parraine en moyenne entre 15 et 20 enfants par année.

Merci beaucoup Éric !  Nous te souhaitons beaucoup de succès dans ta carrière et avec la fondation. 

On invite les gens à consulter la page Facebook Fonds Gely-N-Ice et le site internet gelynice.com.  Donnez généreusement !

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Crédit image entête, NHL.com




Marc-André Breault
 

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