Dominique Ducharme, le bouc émissaire du Tricolore…
Toute personne ayant un peu de vécu et d’expérience à son actif vous dira que dans la vie, le timing est souvent déterminant. En tant que chasseur, vous pouvez être le meilleur tireur, avoir le meilleur emplacement et la meilleure technique, votre timing doit être tel que l’animal soit là quand vous êtes là, qu’il ne capte pas votre odeur et qu’aucune distraction ne vienne l’effrayer. Pour obtenir un emploi, vous pouvez être le plus qualifié, le meilleur lors des entretiens, mais s’il n’y a pas de poste à pourvoir, ou s’il faut être bilingue et que vous ne l’êtes pas (zing), vous ne l’aurez pas. C’est la même chose dans le hockey.
Je ne peux m’empêcher d’avoir de la peine pour Dominique Ducharme, qui a pris le poste d’entraîneur-chef des Canadiens de Montréal en février de la saison dernière. Et honnêtement, son timing est complètement nul ! Je ne peux m’empêcher de penser que son bilan de la saison régulière a moins à voir avec ses qualités ou ses capacités d’entraîneur-chef qu’avec les circonstances. Et le juger sur sa fiche est, à mon humble avis, très injuste.
La dernière saison régulière
Comme tout le monde le sait, Ducharme était l’un des entraîneurs adjoints de Claude Julien au début de la saison. L’équipe a connu un départ de 7-1-2 lors des 10 premiers matchs, mais a connu une période de 2-4-2 (.375 pts%) avant que Marc Bergevin ne décide de congédier Claude Julien. Le besoin de gagner était élevé, car Bergevin avait signé des agents libres importants pendant l’intersaison et la pression de gagner maintenant était forte. Les Canadiens ont » bénéficié » d’une semaine entière de congé lorsque Joel Armia et Jesperi Kotkaniemi ont été testés positifs au COVID, et Bergevin a même laissé Julien en poste à ce moment-là.
Le 24 février, Bergevin a annoncé que Dominique Ducharme prendrait la relève comme entraîneur intérimaire pour le reste de la saison. Bergevin a expliqué qu’il aurait pu faire ce changement pendant cette semaine de congé, mais qu’il espérait que Julien et son équipe d’entraîneurs pourraient renverser la situation pendant cette semaine. Cela ne s’est pas produit.
De plus, les Canadiens ont dû rattraper le temps perdu dans un calendrier déjà très serré. La LNH a donc reprogrammé les matchs et l’équipe a dû se soumettre à une série incroyable, jamais vue auparavant, de 25 matchs à jouer en 43 jours. Ce calendrier ne laisse pratiquement aucun temps d’entraînement à Ducharme pour mettre en place son système, tout en entraînant une équipe fatiguée face à des adversaires plus reposés. En conséquence, l’équipe est décimée par les blessures. Malgré tout, Ducharme et les Canadiens ont réussi à s’accrocher à la dernière place des séries éliminatoires de la division canadienne.
Les séries éliminatoires
Ducharme a ensuite eu une semaine environ pour trouver un équilibre entre le temps d’entraînement nécessaire pour travailler sur le système, le repos de son équipe et la guérison des joueurs blessés avant la mise au jeu de la première série contre les Maple Leafs de Toronto, qui mènent la division. Mais au moins, ils affronteront enfin une équipe qui a le même temps de repos qu’eux entre les matchs, ce qui créera un terrain de jeu plus équitable.
Les joueurs blessés sont revenus (bien que certains ne soient pas totalement guéris, mais ce sont les séries éliminatoires) et après avoir été menés 3 à 1 dans cette série, les Canadiens ont complété la surprise en remportant les trois matchs suivants pour éliminer Toronto au septième match.
Les Canadiens se sont ensuite lancés dans une belle aventure, balayant les Jets de Winnipeg, ce qui leur a permis de se reposer un peu plus avant la série suivante. Lourds outsiders, les Canadiens ont ensuite battu les Golden Knights de Vegas pour atteindre la finale de la Coupe Stanley, avant de s’incliner face au Lightning de Tampa Bay, une équipe supérieure qui se trouvait avoir 18 millions de dollars de plus que le plafond salarial en raison des joueurs revenant de LTIR.
Mais cette poussée des séries éliminatoires, alors que Ducharme était sur un pied d’égalité avec les autres entraîneurs, avec un alignement plus complet, lui a valu un nouveau contrat de trois ans et le retrait de l’étiquette intérimaire de son titre.
Cette saison
Nous savons ce qui s’est passé jusqu’à présent cette saison, n’est-ce pas ? On a annoncé que Shea Weber avait des blessures qui menaçaient sa carrière. Nous savions que Carey Price avait besoin d’une intervention chirurgicale, mais quelques semaines avant l’ouverture du camp, il s’est inscrit au programme d’aide aux joueurs de la LNH et de la NHLPA pour dépendance à une substance. Joel Edmundson ne débutera pas la saison en raison d’une blessure au genou, tandis que Paul Byron sera également absent après avoir été opéré de l’épaule. Après un tiers de la saison, aucun de ces joueurs n’a encore joué un match.
Quelques jours avant l’ouverture de la saison, Mike Hoffman, qui venait de signer, s’est blessé et a manqué les premiers matchs. Il est revenu et, alors qu’il commençait à trouver sa touche, il s’est blessé à nouveau et a manqué encore plus de temps. Avec Carey Price déjà absent, Jake Allen a subi une commotion cérébrale et a manqué une semaine d’action, obligeant les Canadiens à faire jouer Samuel Montembeault et Cayden Primeau. Jonathan Drouin a manqué six matchs après avoir reçu une rondelle à la tête. Mathieu Perreault a dû subir une opération à un œil et a manqué 16 matchs. Jake Evans a manqué quatre matchs.
Pour aggraver les choses, les Canadiens ont appris la semaine dernière que Brendan Gallagher et Sami Niku avaient été testés positifs au COVID et qu’ils allaient manquer dix jours, complètement éloignés de l’équipe. Jeff Petry, dont on disait qu’il avait été blessé toute la saison, est finalement incapable de jouer et les Habs ont également perdu Josh Anderson, qui sera absent de deux à quatre semaines. En fait, les Canadiens avaient 44 millions de dollars de salaire hors de l’alignement lors du match contre les Predators de Nashville. C’est 54% de la limite de 81,5 millions de dollars du plafond de la LNH. On dit maintenant que Tyler Toffoli sera absent pendant plusieurs semaines et que Joel Edmundson, qui patinait, sera également absent à long terme.
En sécurité… Pour le reste de la saison
Lors de sa première conférence de presse, Jeff Gorton a déclaré qu’il n’y aurait pas de changement d’entraîneur cette saison. Dominique Ducharme semble être en sécurité pour le moment. Gorton a reconnu dès le départ que les Canadiens traversent une tempête irrégulière où tout va mal pour eux. Il est en train d’évaluer l’équipe, de parler à tout le monde et prendra des décisions en fonction de ses conclusions le moment venu.
Comme Alain Vigneault a été congédié à Philadelphie, de nombreux experts sur les médias sociaux se sont demandés si Gorton ne serait pas tenté de congédier Ducharme et de le remplacer par Vigneault, plus expérimenté. Ils citent le fait qu’ils étaient tous deux à New York avec les Rangers. Ce que ces personnes ont oublié, c’est que c’est Gorton qui a licencié Vigneault à l’époque. Changer d’entraîneur ne changera pas le résultat et pourquoi se précipiter, alors que vous n’avez même pas de directeur général en place, qui voudra avoir son mot à dire sur l’équipe d’entraîneurs ?
Ducharme n’est pas parfait, mais c’est un entraîneur intelligent avec beaucoup de potentiel. C’est encore un entraîneur débutant qui en est à sa première saison complète en tant qu’entraîneur-chef dans la LNH. Il prendra des décisions qui seront impopulaires auprès des joueurs, des fans et des membres des médias. Si nous sommes honnêtes, nous devons reconnaître que nous avons critiqué tous les entraîneurs et leurs décisions, qu’il s’agisse de recrues ou de vétérans. Malheureusement pour Ducharme, les fans et les médias lui jettent la pierre pour son bilan de la saison régulière depuis son arrivée. Ce n’est pas beau à voir. Ce qu’ils ignorent dans tout cela, c’est que la seule fois où il a pu travailler avec une équipe complète dans des circonstances plus normales, c’était pendant les séries éliminatoires.
– Par Cheering the logo
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