Dans les mots de Caro: De fille indifférente à mordue de hockey et rare femme relationniste

Si quelqu’un avait pu miser sur l’amour que j’éprouverais un jour pour le hockey, il y a 15 ans, je crois honnêtement qu’il serait millionnaire aujourd’hui vu les maigres chances qu’il y avait que cela se produise à l’époque.

Je me souviens encore des crises que je faisais quand c’était l’heure d’aller voir jouer mon frère Carl. Je disais à mes parents « On va voir juste sa ‘game’, hein? Pas celles de ses autres amis après? » Je détestais l’idée de devoir rester une seule minute de plus après que son match soit terminé. Un jour, j’ai appris à aimer regarder mon grand défenseur de frère bloquer les tirs devant son gardien. Je ne manquais pas un seul de ses matchs, mais toujours pas question de rester à une autre partie!

Je me souviens des métaphores de ma mère qui expliquait à mon frère que « Le ‘goaler’, c’est comme la reine de ton château, les chevaliers adverses ne doivent pas l’atteindre, c’est toi qui dois la protéger! » J’aimais bien cette idée…

Avec mon papa, Yves, qui a fini par me transmettre son amour passionné du hockey. – Crédit photo: Hugo Cotnoir

Jusqu’au jour où je me suis assise avec mon père pour regarder jouer les Canadiens de Montréal. J’étais tellement impressionnée, je ne pouvais pas croire qu’un joueur puisse continuer à jouer malgré les blessures qu’on lui infligeait.

Avec cette description, vous devinerez que mon joueur préféré, mon idole de tous les temps, est Steve Bégin, un joueur qui avait le cœur aussi gros que la patinoire. Un joueur qui a dû se battre très longtemps pour faire sa place et c’est probablement pour les mêmes raisons que je suis tombée en amour avec la LNAH.

Crédit photo: Brian Snyder – Reuters

Suivant absolument tout ce qui concernait les Canadiens de Montréal de 10 ans jusqu’à mon secondaire 5, j’ai obtenu le titre de « La plus grande fan » à maintes reprises dans mon album des finissants.

C’est en secondaire 4, dans un cours d’Éthique et culture religieuse, que tout a réellement commencé. « C’est quoi, le rapport? » me direz-vous. C’est simple: suite à notre étude de ce qu’est une religion, mon enseignante, elle aussi une amoureuse du hockey, nous a donné un travail d’équipe ayant pour titre : « Le CH, une religion? » À ce moment, j’ai demandé à Marie-Josée (Leclerc) si je pouvais le faire seule, ce travail. Je me souviens encore de sa réaction! « Bien sûr, ma belle, mais es-tu vraiment certaine que tu veux être seule? Tu devras faire le même nombre de mots quand même… »

Et moi de répondre : « Oh que oui je suis certaine, ne t’inquiète pas pour le nombre de mots! » Ce travail m’avait mérité une note parfaite, en plus d’une lecture de mon texte à la radio à Bonsoir les sportifs par Ron Fournier.

Crédit photo: Olivier Jean – La Presse

Suite à cela sont venues plusieurs opportunités. Steve Sauvé, journaliste mandaté aux parties du Condor de Kahnawake dans le Junior AAA, m’invita à passer le match avec lui sur la galerie de presse. Je me souviens de cette soirée comme si c’était hier. Il m’avait donné un calepin pour noter les informations importantes en me disant « Tu en auras besoin pour ta grande carrière qui ne fait que commencer ». Ce soir-là, j’avais écrit mon premier article et interviewé mon premier entraineur!

Cette année-là, en 2013, j’avais commencé à suivre la Ligue nord-américaine de hockey. Demeurant dans le coin de Valleyfield, mon père et moi allions voir les Braves, devenus les Prédateurs par la suite. C’est à l’aube de la saison 2015-2016 que je tentai ma chance pour devenir une journaliste de la ligue. Les Prédateurs de Laval m’ont donné ma première opportunité. Je fus nommée stagiaire aux communications, écrivant par la suite tous les communiqués de matchs.

Ma première entrevue filmée eut lieu peu avant Noël 2015 avec David Massé, alors populaire et respecté capitaine des Prédateurs, un gentleman qui a tout de suite accepté de faire l’entrevue avec moi et s’est montré très coopératif.

Vidéo: Keith Papineau – Prédateurs TV

Malheureusement, je n’ai pas terminé la saison au sein de l’équipe lavalloise en raison de quelques mésententes concernant la signature de mes textes.

Pour la deuxième moitié de la campagne, j’ai rencontré un homme qui allait devenir un très bon ami. Serge Côté, nouveau fan fini de la LNAH, débutait sa page Visibilité LNAH et m’offrait la possibilité de continuer ma passion de journaliste sportive. Francis Wathier, Bruno St-Jacques, Jérémi Janneteau, Loïc Lacasse, Marc-Olivier D’Amour, Sylvain Deschatelets, Adam Russo, Guillaume Decelles et quelques autres ont été les sujets de mes premiers portraits de joueurs. Par la suite, j’ai fait la rencontre de deux fans de la ligue qui voulaient partir un projet (qui fut de courte durée) appelé « Temps d’Arrêt ». J’ai donc écrit quelques chroniques et portraits de joueurs avec eux.

Comme j’étais devenue étudiante à temps plein au Cégep de Jonquière, ce sont les Marquis qui m’ont remarquée et qui m’ont donné ma chance comme relationniste officielle de l’équipe. C’est à ce moment que j’ai connu les interminables heures de bus du Saguenay jusqu’à Laval ou Sorel. Les nuits étaient courtes, mais pour moi rien ne valait plus que suivre mon équipe partout sur la route. Victoire par-dessus victoire, on en voulait toujours plus. Nous avons terminé la saison régulière avec 30 victoires en 40 matchs.

C’est là que j’ai connu mes premières séries éliminatoires, alors que mon équipe avait tout raflé, même cette fameuse Coupe!

Ces souvenirs resteront longtemps gravés dans ma mémoire. Voir ton équipe gagner la coupe lors de ta première saison, c’est impressionnant.

De retour au bercail après mes études, Jonquière décide de ne pas renouveler mon contrat afin de donner la chance à quelqu’un de la place. Ce fut un dur coup pour moi puisque c’était ma première année officielle; j’avais rencontré pleins de bons amis et en plus, j’avais soulevé la Coupe avec eux!

Ce sont Cindy Simard, Christian Lévesque, Michel Collin et Kévin Poitras (les propriétaires des 3L) qui m’offrirent donc la chance de continuer mon parcours, à Rivière-du-Loup cette fois! Je fus alors nommée Directrice des communications. J’étais invitée au camp d’entrainement et je savais déjà, à cet instant précis, que mon année serait incroyable! Ce fut clairement la plus belle année de mes trois ans d’expérience.

Ma deuxième famille. – Crédit photo: Christine Labrie – Montage Tigalop

Les 3L, c’est une famille pour de vrai. Je n’ai jamais vu une équipe aussi soudée que celle des Louperivois cette saison. On a vécu des hauts et des bas, mais chacun s’est battu jusqu’à la toute fin pour rendre son équipe encore meilleure. Je parle des joueurs, des thérapeutes, des proprios et de tout le staff qui les entoure.

Si j’ai écrit ce texte, ce n’était pas que pour vous parler de mon parcours, mais bien pour vous faire comprendre qu’être une femme dans un monde d’hommes, ça comporte souvent des embûches.

Malgré toutes celles que j’ai pu rencontrer, elles ne m’ont fait que grandir et c’est de cette façon que je suis devenue la plus jeune et deuxième femme relationniste de la LNAH. Je tiens donc à remercier tous les gens qui m’ont fait confiance.

Crédit photo: Hugo Cotnoir

Hockeyment vôtre,

Carol-ann Faubert

Création: Hugo Cotnoir

Serge Côté
 

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