Cayden Primeau | Laissons au temps le temps de faire son temps

Déjà, je vois des gens abandonner par rapport au développement de Cayden Primeau. La raison : de mauvaises performances au sein d’un club qui en arrache cette année. Calmos pepitos ! Ce n’est pas comme s’il avait Brayden Point, Steven Stamkos, Nikita Kucherov, Victor Hedman et Mikhail Sergachev (hic) devant lui pour l’aider. À la place, il a un Jeff Petry désintéressé, Chris Wideman, Mike Hoffman, Lukas Vejdemo sans oublier notre p’tit gars d’ici, Laurent Dauphin. Et comme auxiliaire, pour l’aider, ce n’est pas un vétéran de la trempe de Carey Price qui est là pour le supporter, ni même Jake Allen. En ce moment, Michael McNiven est celui qui occupe le poste de 2e gardien avec le CH.

Non, mais soyons francs. Le plan n’était pas de faire jouer le jeune Primeau à Montréal. Il devait dominer la LAH, pas se faire planter dans un environnement toxique dans la LNH.



Retournons à la fin du mois d’août avant que tout déboule. À une époque à laquelle Price devait être de retour rapidement devant le filet, que Jake Allen et Samuel Montembeault étaient en santé et qu’un certain Jeff Petry devait livrer la marchandise. À cette époque, on croyait la pandémie quasiment derrière nous, Marc Bergevin était toujours en poste et les partisans fêtaient encore le magnifique parcours de l’équipe lors des séries éliminatoires précédentes.

À cet instant, Cayden Primeau ne devait pas enfiler le chandail du CH. Pas dans le contexte qu’on connaît du moins.

Le gardien de but de 22 ans, oui 22 ans, amorçait sa troisième campagne chez les professionnels. Aucune n’a connu un déroulement normal de A à Z. À sa première année, nos vies ont été chamboulées au mois de mars. L’an dernier, nous connaissons tous les difficultés auxquelles les ligues sportives ont dû faire face. Cette année, ce n’est guère mieux. Bref, clairement pas la meilleure recette pour le développement d’un jeune cerbère.

Rappelons qu’avant les professionnels, Cayden Primeau a connu tout un parcours dans la NCAA après une saison difficile dans la USHL. Il a également très bien fait lors du Championnat du Monde junior de hockey sur glace de l’IIHF en 2018-19. Des statistiques très éloquentes qui lui ont valu des éloges de plusieurs têtes de hockey dans le milieu.



Rappelons qu’il y a un peu plus de 15 ans, un certain Carey Price enfilait le chandail de nos glorieux lors du repêchage de 2005. Choix assez critiqué à l’époque, le natif d’Anahim Lake aura mis du temps à s’établir comme le gardien élite qu’il était prédestiné à devenir. En fait, rappelons-nous de ces fameuses séries. Oui, vous savez très bien de quoi je parle : le printemps Halak. La fois où les fans souhaitaient se départir de Price pour conserver Jaroslav Halak. Oui, ce printemps où une maudite chance que ce n’était pas un partisan qui était à la tête de l’équipe.

Vous savez combien de temps Price a mis avant de connaître une saison respectable dans la LNH ? Je vous donne un indice : c’est lorsque Jaroslav Halak lui a chauffé le derrière. Brian Gionta, qui était le capitaine de l’équipe à l’époque, croit d’ailleurs que Carey Price ne serait pas le gardien qu’il est s’il n’avait pas eu à traverser cette adversité.

« Je l’ai déjà dit à quelques reprises. Carey avait montré son caractère lors de ce printemps même s’il ne jouait pas. Il ne boudait pas, il restait une pièce importante de l’équipe en travaillant fort lors des entraînements. Il a profité de cette expérience difficile pour catapulter son côté sérieux du jeu. Il était un très bon coéquipier. Je ne sais pas si Carey serait le joueur que nous connaissons aujourd’hui sans le printemps Halak de 2010. » – Brian Gionta, ancien capitaine du CH.



Attention, je ne compare pas Cayden Primeau à Carey Price. Je vous rappelle simplement qu’il faut laisser une chance au jeune homme de connaître une saison normale et de s’adapter. Le début de l’apogée de Price s’est produit à sa 4e année dans la LNH, alors qu’il était âgé de 23 ans. On parle ici d’un talent extraordinaire et du meilleur gardien de sa génération.

Dans le cas de Primeau, il n’a que 22 ans et, malheureusement, il n’a pas le talent élite de Carey Price. Il pourrait s’établir dans la LNH, j’y crois. Je doute qu’il le fasse avant deux ou trois saisons encore cependant. Il est certain qu’il a besoin d’une saison complète avec le Rocket de Laval et obtenir une cinquantaine de départs. Puis, une garde partagée du filet à Montréal ne pourrait que lui être bénéfique avant de prendre la relève totalement si la direction juge qu’il est en mesure de le faire.

Je vous le rappelle une dernière fois : laissons au temps le temps de faire son temps. Carey Price s’est établi à 23 ans et il était le 5e choix de son repêchage. Cayden Primeau a 22 ans, il n’a jamais vécu une année professionnelle normale et il a été le 199e à entendre son nom en 2017.

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Crédit image entête, Sportsnet.ca



Félix Gosselin
 

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