Bonne Saint-Jean !

Qu’on le célèbre ou non, que ce ne soit qu’un prétexte pour boire à en oublier son nom ou que ce soit réellement motivé par des aspirations sociopolitiques, aujourd’hui, c’est la St-Jean-Baptiste, la fête nationale des Québécois… Et des producteurs de houblon!

Vous me connaissez. Moi, j’ai encore un peu de mal, car même si vous me lisez, je n’ai pas la chance de tous vous connaître. J’espère que ça viendra un jour, maintenant qu’on peut recommencer à sortir et se voir, mais pour l’instant, je ne vous connais pas tous. Oh, je sais comment y remédier. C’est un truc qui remonte au Moyen-âge…

A.s.v., s.v.p.?



Haha, avouez que vous avez des images de Mirc et de votre première adresse courriel : »petite_pinote_rigolote1989@caramail.com ». Bon, ça y est, j’entends le bruit caractéristique de la connexion internet… Oh, j’entends une voix… Quoi? Débarque d’internet, j’ai besoin du téléphone?!

Bon, excusez ce léger détour d’une bonne vingtaine d’années. Je voulais juste en venir, avant de m’égarer comme lorsque je dois conduire sans mon G.P.S., que même si je ne vous connais pas, vous, c’est quand même mon 54e texte, vous connaissez mes habitudes et vous devez déjà me voir venir avec mes gros sabots. Je parle de la St-Jean… Dans un journal exclusivement dédié au hockey… Le sujet sera donc…

Quel aréna offre la meilleure poutine?

Non, je rigole, mais avouez que le sujet serait intéressant. En tout cas, si RDS se cherche un testeur de poutine d’aréna, je devrais pouvoir me libérer… Non, comme vous vous en doutiez, j’ai envie de vous parler des plus illustres Québécois qui se sont démarqués à travers l’histoire du circuit. Évidemment, ayant autant de structure qu’un enfant de quatre ans ayant englouti une cannette de Red Bull agrémentée d’une chaudière de jujubes, il se peut que je parte dans tous les sens… Et je crois que c’est parfait ainsi. Autant que, lorsque j’ai commencé à écrire pour le Hockey Herald, j’étais aussi insécure que si je devais couvrir un tournoi de hockey dans un camp naturiste…

Non, même RDS ne m’enverra pas là. Ce n’est pas la peine.

Je me revois encore rechercher l’approbation de tous et toutes. Je doutais de chaque mot, chaque syllabe, chaque idée en elle-même et en son fondement même. Honnêtement, je recherchais l’idée parfaite, celle qui plairait à tout le monde. À l’image de ceux qui attendent toujours le moment parfait, je n’aurais jamais écrit si je n’avais pas changé mon approche.



À ce propos, je tiens à remercier mes patrons, Tom et Félix qui, encore aujourd’hui, même après plus de 50 textes, me rassurent et me conseillent encore. Ça, par contre, à l’image de tous les sacrifices nécessaires pour accéder à la LNH… Et encore plus pour remporter la Coupe Stanley, vous ne voyez rien de ça. Vous ne voyez que le meilleur, le produit final: mon texte. Comme quand on voit des matchs à la télévision. On ne voit pas des entraînements à six heures du matin. On ne voit pas les heures passées en gymnase. on ne voit pas les étés, eux aussi passés sur la glace. On ne voit pas les joueurs qui vivent en pension dans une ville inconnue. On ne voit pas les parents qui ont deux emplois pour parvenir à payer l’équipement et les frais d’inscription. Non. On ne voit que le résultat final, celui qui fait rêver et qui donne la motivation et l’inspiration pour endurer tous les désagréments que je viens de mentionner.

À brûle-pourpoint, si on me parle de hockey et du Québec, je ne peux m’empêcher de penser en premier lieu à Maurice Richard, celui qui a démontré que les Canadiens-français pouvaient eux aussi dominer au hockey.

C’est ardu à imaginer aujourd’hui, mais à l’époque, les francophones étaient : écrasés, humiliés, rabaissés par les anglophones de toutes les façons possibles et imaginables. Les anglophones occupaient tous les postes de direction. Ils détenaient l’argent et la richesse. Qui-plus-est, ils n’avaient aucune vergogne à l’exposer et à exploiter davantage les francophones. Ce n’était pas correct, mais c’était comme ça. Parfois, des révoltes éclataient, mais étaient aussitôt réprimées de façon brutale. Aujourd’hui, pour la plupart, il existe des programmes sociaux, des organismes venant en aide aux plus démunis, des logements sociaux. À l’époque, les ressources étaient beaucoup plus limitées pour venir en aide aux plus démunis. Aujourd’hui, toutes les compagnies ou presque recrutent et personne ne semble vouloir de l’emploi. Jadis, il n’y en avait pas d’emplois. Les années 30, et jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, furent des années de misère et d’une crise économique sans nom. Les Canadiens-français n’avaient donc guère d’autres choix que de conserver leur emploi, aussi précaire puisse-t-il être.



Maurice Richard, quant à lui,  a insufflé de la magie. Il a incarné l’espoir. Il s’est posé en modèles pour tous les Québecois malmenés dans toutes les sphères de la société. Lorsqu’il marquait, il le faisait avec le poids de tout le Québec sur ses épaules. Ce n’est pas pour rien que, lorsqu’il a été suspendu pour avoir frappé un arbitre, il s’est déclenché une émeute monstrueuse qui, selon plusieurs, serait l’étincelle qui aurait mis feu au brasier que fut la révolution tranquille, soit cette quête active, parfois par la force, de la reconnaissance de la culture québécoise et francophone. En somme, les Québécois en ont eu assez d’être constamment écrasés et retardés de haut par les anglophones. En fait, ils ont voulu briser des barrières et être reconnus… Comme Maurice Richard, celui qui s’est battu, qui s’est tenu debout, celui qui n’a pas reculé.

Un autre thème auquel il faut s’attarder, lorsqu’on pense aux Québécois s’étant illustrés dans le monde du hockey est la période faste des gardiens de but québécois. À l’image de quand j’essayais de vous faire comprendre l’ampleur de la misère noire des années 1930, alors que, de nos jours, nous ne sommes somme toute pas si en peine, c’est dur à imaginer, mais jadis les meilleurs gardiens de but étaient Québécois.

Je n’oublierai jamais la finale de la Coupe Stanley de 2001, entre l’Avalanche et les Devils… Patrick Roy et Martin Brodeur, les deux cerbères comptant le plus de victoires dans l’histoire de la Ligue nationale. Martin Brodeur, le meneur à ce chapitre, en compte 691. Patrick Roy, quant à lui, en compte 551. Au troisième rang, qui retrouve-t-on? Eh oui, un autre Québécois : Marc-André Fleury avec plus de 500, car il a décroché sa 500e contre Montréal, et, au quatrième rang, que retrouve-t-on? Oui, oui, un autre Québécois, Roberto Luongo avec 489 Québécois.

Si les gardiens de but européens continuent de s’illustrer, comme Vasilevskiy de qui je viens tout récemment de vous parler ou comme Shesterkin qui a fait écarquiller bien des yeux, cette année, je ne serais pas surpris qu’un portier européen se glisse un jour dans cet impressionnant palmarès. À ce jour, Vasilevskiy compte 229 victoires, mais, s’il joue aussi longtemps que Mike Smith, il est loin d’avoir fini d’amasser des victoires!

À ce sujet, pendant mes recherches préliminaires dans le but de vous écrire un article étoffé, je suis tombé sur une statistique pour le moins amusante…

Ou pas.

En janvier 2009, Marc Denis, que nous sommes maintenant plus habitués de voir comme analyste à la télévision, a défendu le filet des Canadiens de Montréal, dans le cadre d’une cause perdante contre les Devils du New-Jersey. Savez-vous qui a été le gardien de but québécois suivant à défendre la cage du Canadien? Samuel Montambeault, 12 ans plus tard! C’est ironique, car à la base, les Canadiens étaient l’équipe des Canadiens-français et les Maroons était celle des anglophones…



Bon, je sais que maintenant, les groupes sociaux et linguistiques ne se limitent plus à anglophones et francophones, mais il faut admettre que le club a franchi tout un pas! Plus effarant encore, le 9 mai 2021, pour la première fois de l’histoire de la concession, les Canadiens ne comptaient dans leur alignement aucun joueur québécois. Pas un. Par la suite, je tiens à reconnaître que Bergevin s’est fait un point d’honneur de mettre en vitrine….ou en baie vitrée… Les talents d’ici, notamment en allant chercher : Paquette, Perreault, Montambeault et Savard….

Bon, ce ne fut pas concluant dans tous les cas, mais au moins, il a essayé quelque chose!

De plus, au cours du repêchage suivant, il est allé chercher un certain Joshua Roy. Il y a fort à parier que, même s’il ne travaille plus pour l’organisation, il doit être bien fier de lui et de son équipe de recruteurs.

Comme vous le savez, j’adore étayer mes dires de chiffres et de statistiques, car ces derniers sont objectifs et, à mon sens, plus crédibles que des simples présomptions. En 2021, Simon-Olivier Lorange écrivait :

« Ça fait 15 ans qu’un gardien de but québécois qui s’est pleinement établi dans le circuit a été repêché. Il y a 15 ans était sélectionné Jonathan Bernier par les Kings de Los Angeles, au 11e échelon. »

Cette année-là, neuf gardiens différents issus du Québec avaient obtenu un minimum de 30 départs. Au cours des années 2016 à 2020, au cours de trois séances de repêchage sur cinq, aucun gardien de but québécois n’a été repêché. Cinq cerbères de chez nous ont néanmoins été appelés en 2018 et 16 ont été réclamés, depuis 2011… Avec huit cinq uniquement en 2018. Plus encore, au milieu des années 60, 51.4% des départs étaient accordés à des gardiens québécois. Dans les années 70, après l’expansion de 1967, la moyenne se situe aux alentours de 30%. Au début des années 80, suite à l’association… L’assimilation?… De l’association mondiale de hockey et l’arrivée des premiers gardiens de but européens, comme Pelle Lindbergh. Un creux historique est observé entre 1988-1989, mais, par la suite, la moyenne remonte en 2002-2003, dans une ligue à 30 équipes, avec une moyenne impressionnante de 31.3%. Par la suite, ce sera la débandade avec une moyenne de 21.7% en 2007-2008 et une moyenne de 11.9% en 2012-2013. À l’image des records qu’on ne veut pas nécessairement battre, comme celui d’être le première formation à finir la saison au 32e échelon, un creux historique a été observé au cours de la saison 2019-2020 avec une maigre moyenne de 7%. Suite à cette saison noire pour les gardiens de buts québécois, Corey Crawford a annoncé sa retraite, ne laissant que Fleury et Bernier comme seuls Québecois occupant un poste régulier de cerbère.



Ce n’est pas si drôle, quand on s’y attarde, mais je me demande si la saison de misère du Canadien… Et surtout le rôle prépondérant imprévu à l’origine occupé par Samuel Montambeault va faire remonter cette moyenne. Lui qui s’emmenait comme troisième gardien de but a connu beaucoup plus d’action que prévu!

Si le sujet vous intéresse, j’ai d’ailleurs consacré un article complet à propos de l’état de la présence décroissante… Quasi-inexistante, devrais-je dire… Des gardiens de but issus de la belle province.

Si ça vous dit de vous rappeler de bons souvenirs… Non, pas ceux-là! Je vous ai laissé dans ma médiagraphie, un lien vers le palmarès des 10 meilleurs joueurs québécois à avoir évolué dans la Ligue nationale. Vous, quel est votre joueur ou gardien de but québécois a avoir jamais joué?

En terminant, le Québec et le hockey, pour moi, c’est tous ces grands noms qui ont brillé à travers toute la Ligue. C’est : Mike Bossy, Guy Lafleur, Yvan Cournoyer, Pierre Pilote, Gilbert Perreault, Rodrigue Gilbert, Maurice Richard, Mario Lemieux, Jean-Sébastien Giguère, Serge Savard, Patrick Roy, Jean Ratelle, Roberto Luongo et j’en passe des milliers d’autres. Le hockey et le Québec, pour moi, c’est un sentiment de fierté, de force, de puissance. Oui, même si la philosophie du « né pour un petit pain » est solidement ancrée, il y a un endroit où le Québec a longtemps dominé… Et, je l’espère…. dominera encore.

Le hockey et le Québec, pour moi, c’est éliminer les Golden Knights de Las Vegas le soir le la St-Jean et de célébrer le tout avec une grosse pizza, comme Phillip Danault… Et pourquoi pas une bonne 50 tablette!

Le hockey et le Québec, selon moi, c’est comme le chantait Loco Locass : »C’est plus qu’un sport, c’est une métaphore de notre sort. C’est ça qui nous rassemble. C’est ça qui nous ressemble. »

Le hockey et le Québec, selon moi, c’est les soirées à jouer dans la ruelle ou dans n’importe quelle surface suffisamment grande. Pour moi, c’est de jouer été comme hiver, jusqu’à ce qu’il fasse trop noiy pour voir la balle ou jusqu’à ce qu’on entende « Auto! »

Le hockey et le Québec, selon moi, c’est les samedis soirs avec mes cousins, avec nos chandails de hockey lettrés au nom de :Richer, Carbonneau et LeClair… Ouin, je sais, il n’est pas Québécois, mais il est cool quand même!



Le hockey et le Québec, pour moi, c’est toute une province qui vit au rythme de son équipe… Ou de n’importe quelle équipe! C’est de voir si un partisan est heureux des résultats de la veille, juste en jaugeant par son humeur, au petit matin.

Le hockey et le Québec, pour moi, c’est quelque chose qui va tellement plus loin qu’une rondelle de caoutchouc qui se fait malmener sur une surface glacée. Le hockey, ça rassemble… Autant que ça divise, ça rend euphorique autant que ça démoralise. Le hockey fait partie de notre culture et de notre ADN. Le hockey, c’est un peu nous. Nous, on est un du hockey qui sort de l’aréna, qui travaille et qui a une vie parallèle à celle qui de passe sur la planète Bettman.

Le hockey, ça se vit, ça se célébre, mais pour l’instant, c’est notre beau Québec, pas parfait, mais je ne le suis pas non plus….et j’ai quand même été fêté, ce mois-ci, alors pourquoi pas lui? Dans mon cas, comme dans celui du Québec, si on attend qu’il soit parfait, ou que je sois parfait… Ça risque d’être long!

En attendant qu’une des deux éventualités se produise….bonne fête, Québec!

Si vous buvez, ne conduisez pas. Vous risqueriez de rester au cachot pour plus de deux minutes.

Pour vous abonner au Herald, suivez ces liens : Facebook , Instagram et Twitter. Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager !




En Prolongation

Les meilleurs trios, mais pas ceux du McDo…


Crédit image entête, JEAN-CLAUDE TALIANA



Sources:

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89meute_Maurice_Richard

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/crise-des-annees-1930

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/revolution-tranquille

https://www.journaldemontreal.com/2021/10/14/ch-place-a-samuel-montembeault#:~:text=En%20date%20du%2014%20octobre,%C3%A0%20la%20position%20de%20gardien.

https://ici.radio-canada.ca/sports/1846265/hockey-marc-andre-fleury-plateau-500-victoires-canadien-blackhawks

https://www.nhl.com/fr/player/andrei-vasilevskiy-8476883

https://www.journaldemontreal.com/2021/05/10/une-premiere-en-112-ans

Joshua Roy repêché par les Canadiens

http://www.hockeylemagazine.com/fr/publication/nouvelle/top_10_meilleurs_gardiens_de_but_quebecois_de_lhistoire_impossible_de_departager_martin_brodeur_et_patrick_roy.html

https://www.lapresse.ca/sports/hockey/2021-01-16/la-lente-extinction-des-gardiens-quebecois.php

https://www.journaldemontreal.com/2020/10/06/les-quebecois-premiers-de-classe-depuis-50-ans

https://www.rds.ca/hockey/canadiens/l-historique-du-ch-au-repechage-1.2466187

David Leboeuf
 

%d blogueurs aiment cette page :