Anthony Duclair se dirige vers un plateau inattendu…

En 2013, avec leur 3e choix de 3e ronde, après avoir mis la main sur Adam Tambellini (65e) et Pavel Buchnevich (75e), les Rangers ont décidé de faire fi de sa réputation peu flatteuse et ont jeté leur dévolu sur Anthony Duclair avec le 80e choix au total.

Ailier gauche au talent certain, le principal intéressé aurait pu être réclamé beaucoup plus tôt, n’eut été de ses problèmes d’attitude bien répertoriés

Plus ou moins un an plus tard, Duclair a connu des débuts intéressants dans la grande ligue, à l’automne 2014, en récoltant six points à ses neuf premiers matchs chez les pros. Cependant, limité à un seul point – une aide – lors des neuf matchs suivants, les Rangers ont décidé de le retourner à son équipe junior.


Échangé aux Coyotes quelques mois plus tard tandis qu’il était en train de disputer un match avec les Remparts au Colisée Pepsi par un beau dimanche après-midi, dans la transaction qui amenait Keith Yandle dans la Grosse Pomme, Anthony Duclair s’est retroussé les manches pour essayer de faire payer cette décision aux Blueshirts. Attaché à cette équipe qu’il affectionnait particulièrement, le québécois n’avait en effet jamais vu venir cet échange.

Ainsi, à sa saison recrue, Duclair a bien répondu avec une très intéressante production de 20 buts et 44 points en plus de cumuler un différentiel de +12 en 81 matchs avec sa nouvelle formation. Malheureusement, ce départ en grandes pompes ne fut rien de plus qu’une grande chimère. L’année suivante, partageant son temps entre Glendale et Tucson, où est situé le club-école des Yotes, l’ailier a été limité à seulement 15 points, dont 5 buts et un différentiel cumulatif de -7, en 58 matchs avec le gros club, en plus de devoir se contenter d’une maigre production de 8 points en 16 matchs avec les Roadrunners.

Au cours des saisons suivantes, malgré quelques beaux flashs par-ci, par-là, Duclair n’a jamais été en mesure de répéter ses exploits passés et a roulé sa bosse en passant des Coyotes aux Hawks avant de refuser l’offre des Canadiens et de signer avec les Blue Jackets au cours de l’été 2018.

Puis, inclus dans la transaction qui permettait à Ryan Dzingel de rejoindre Matt Duchene à Columbus, il a enfin semblé trouver sa niche à Ottawa… En effet, pour le dernier droit du calendrier régulier de la saison 2018-19, parmi les joueurs qui ont changé d’adresse, c’est nul autre que ce même Duclair qui a maintenu la meilleure moyenne de points par match, légèrement devant Jordan Weal avec le Tricolore. Pas Stone, pas Duchene… mais bien Anthony Duclair et ses 8 buts et 14 points en 21 matchs avec les Sens ! Comme on dit, la 5e équipe est toujours la bonne. Ok, c’est beau… personne n’a jamais dit une telle chose.

Évidemment, ces performances ont suffit à convaincre Pierre Dorion de poursuivre l’expérience et d’offrir une prolongation de contrat d’un an/1.65M au principal intéressé. Et ce dernier n’a pas déçu ! À son 36e match de la saison 2019-20, dans une victoire de 5 à 4 en prolongation contre les Preds, Duclair a déjà inscrit son 20e filet de la campagne ! On parle pour parler, mais une fois transposée sur un calendrier complet de 82 matchs, il s’agit d’une production équivalant à plus ou moins 46 buts !


Mais attention ! À Ottawa, Duclair s’aligne avec une jeune formation qui est en plein milieu d’une énorme reconstruction. En plus de profiter d’un temps de glace accru, l’ailier peut également se permettre beaucoup plus d’erreurs que s’il s’alignait avec une équipe prétendante ou même avec une formation qui aspire tout simplement à participer aux séries… Ainsi, malgré un excellent rapport qualité/prix et bien que ses 26 points pour un peu plus d’un million fassent certainement pas mal d’heureux chez les poolers, il est encore beaucoup trop tôt pour parler d’une véritable éclosion dans son cas. Après tout, ce n’est pas un hasard si Duclair et Pageau sont les deux meilleurs pointeurs de leur jeune formation. Avec une autre équipe, en n’évoluant plus sur la première ligne, il est évident que les deux joueurs risqueraient de voir leur production respective chuter de façon conséquente. C’est n’est pas tout le monde qui produit autant que Tomas Tatar en jouant 15 min par match… 

Ceci dit, Duclair a eu 24 ans en août dernier… il est encore jeune, et il a amplement le temps de s’établir une bonne fois pour toute et de faire un trait définitif sur la réputation peu avantageuse qui lui colle à la peau. Et puis, inconstance ou pas, s’il parvenait réellement à s’approcher du plateau des 40 buts, ou même simplement à atteindre celui des 30 filets, personne ne pourra jamais lui retirer cet accomplissement. Je me souviens encore de Jonathan Cheechoo et de ses 56 buts. 

Quand même un peu dommage qu’il n’ait pas voulu venir rejoindre son pote Domi à Montréal :'(… même si je ne voulais pas de lui à l’époque ! Allez, c’est tout… à plus ! 

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Crédit image entête, Sean Kilpatrick/Canadian Press via CBC.ca



Tom L.D. MacAingeal
 

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