La beauté réside dans l’œil du spectateur

Ce matin, j’ai vécu un événement que je n’avais pas vécu depuis plus d’un an, si ce n’est pas un an et demi.

Non, je n’ai toujours pas réussi à compléter un sudoku…

Je suis retourné regarder du hockey en direct, dans un aréna, un vrai où il fait moins de 10 degrés d’un côté de la porte et 22 degrés de l’autre côté. Que j’aime le hockey d’été !

Moi qui ai assisté à des centaines de matchs de tous les niveaux en personne et des milliers en direct de ma télévision, je me suis surpris à être exalté comme un gamin… Sinon plus que mes enfants qui m’accompagnaient. Pourtant, je me revois me dire : « Voyons, David, ce n’est pas un match de la finale de la Coupe Stanley ». Rien à faire, je ressemblais à une trentenaire qui croise les Backstreet Boys, dans une allée du Maxi. Ben oui… Maxi !



En tant qu’adulte, je crois que c’est normal que j’essaie d’avoir le dessus sur moi-même, de ne pas ressembler à la même chose que si ma mère me lâchait à nouveau dans un Dollarama où tout coûte (pour vrai) un dollar, comme il y a vingt ans environ et que je voudrais tout acheter. OK, je l’avoue… J’ai encore ce problème sauf qu’il me coûte maintenant beaucoup plus cher. Rien à faire, je me revois trépigner et danser comme si j’étais figurant à « Bouge de là », à Musique Plus, au son des mêmes chansons d’amphithéâtre que lors des trente dernières années… Hormis quelques exceptions comme Gangnam Style. Une exception n’implique pas nécessairement qu’il s’agisse d’une nécessité, mais elle n’en demeure pas moins une exception.

Heyyyyyyyy, sexy laaaaady! Hop, hop!

Toutes mes excuses.



Le plus gênant pour un adulte comme moi qui veut avoir l’air un peu au-dessus de ses affaires est lorsque je croisais un joueur. Encore une fois, c’était sans espoir pour me contenir : mon sourire qui repoussait mes oreilles jusque sur ma tête, jusqu’à ce qu’elles se collent et forment un semblant de noeud papillon de Minnie Mouse. Peu importe qu’il s’agisse d’un joueur professionnel ou de ce qui est souvent qualifié de « ligue de bière », une fois que l’homme qui se cache sous le plastron enfile son uniforme complet, à mes yeux… Et à ceux de beaucoup d’autres jeunes ou moins jeunes… L’individu se voit affublé de la même aura de superhéros que Superman, lorsqu’il retire ses lunettes carrées pour enfiler son caleçon rouge par-dessus ses collants bleus. Il y a quelque chose de bien ancré dans l’inconscient collectif qui associe beaucoup les termes « joueurs de hockey » et superhéros.

Pour ceux que ça intéresse, j’ai assisté à un entraînement des Sharks de East Angus, une équipe de hockey senior A qui évolue au sein de la Ligue régionale de Hockey Senior A. Comme j’ai dit plus tôt, ce n’était pas un match de la finale de la Coupe Stanley, mais je m’en moquais éperdument. Quand j’ai vu les joueurs commencer à arriver, dont beaucoup qui étaient de l’alignement des dernières saisons, ou les gardiens de buts auxquels on aurait dû fournir un kart de golf pour voyager leur poche grosse comme une maison mobile, des individus que je pourrais très bien croiser à la caisse de mon travail, il n’y avait rien à faire pour que j’aie l’air d’un gars « qui en avait vu d’autres ». Je me revois sourire frénétiquement et rougir comme une tomate qui se décide enfin à mûrir. J’imagine que ça se produit un moment donné, dans la canne de conserve.

Le hockey a ce petit quelque chose d’indescriptible qui dépasse la science et la raison qui, le temps d’un instant, nous transforme en gamin ou en petite fille. Je ne ferai pas de blagues au sujet de Messmer, car je n’ai pas envie qu’il me transforme en poule, mais il y a beaucoup de magiciens beaucoup moins efficaces que le bon vieux hockey.



Je l’ai dit et je le répète : bien qu’on est loin d’un Centre Bell rempli à craquer de fans survoltés, le fait de pouvoir retourner dans un amphithéâtre, de vivre un match avec tout ce qu’il implique, la chance de pouvoir recréer cette microsociété qu’est une foule en liesse, l’occasion de pouvoir oublier, le temps d’une soirée, cette période grise, ça fait un bien que je ne pourrai jamais décrire objectivement ou quantifier. Peut-être que ces joueurs, de « ligue de bière », de « ligue de garage », de ligues semi-professionnelles ou pleinement professionnelles ne cachent pas vraiment des costumes en spandex dans leur poche de hockey, au cas où ils auraient à sauver le monde, mais dans un monde où la frustration est grande et où les déceptions sont présentes, leur pouvoir de nous faire décrocher de nos tracas mérite d’être reconnu.

Alors, chers concitoyens de tout horizon, je vous exhorte à ne pas lâcher (je ne sais pas quoi, mais ne le lâchez pas… Ça pourrait être fragile). Le « vrai » hockey, celui qui se vit en direct d’un banc aussi confortable qu’une gifle est de retour. Ce fut une longue traversée du désert, en ce qui a trait à notre beau sport national, mais nous y sommes. Je vois la ligne d’arrivée. En espérant que ce ne soit pas un mirage… Bien qu’il s’agisse d’une excellente tablette de chocolat. Bientôt, beaucoup de surfaces glacées vont ouvrir leurs portes, à l’instar du Centre Bell, et nous pourrons tous nous y retrouver… Oui, je sais, tout en suivant les mesures sanitaires en vigueur, mais je dirais que c’est de loin préférable à aucun hockey du tout… Ou une joute de 1993, car nous savons tous comment ça finit.

Encore une fois, je tiens à vous remercier de votre attention et de votre soutien. J’espère arriver à vous croiser, dans un aréna ou un autre, à la cantine ou appuyé sur la bande, pendant que mes enfants, juste à côté de moi, s’extasient devant la merveille divine qu’est une belle grosse Zamboni.

Pour vous abonner au Herald, suivez ces liens : Facebook , Instagram et Twitter. Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager !




En Prolongation

Cole Caufield, mes attentes envers lui..




Tirage !
Pour avoir une chance de remporter un superbe chandail autographié de Ryan Poehling, consultez le lien ci-dessous :


Crédit image entête, Eastangus.ca



David Leboeuf
 

%d blogueurs aiment cette page :