Maintenant, est-ce qu’on peut y croire ?

Je pense que je ne surprendrai aucun lecteur du Hockey Herald, mais… Le Canadien est toujours en lice pour remporter la Coupe Stanley, la consécration ultime du hockey professionnel nord-américain. Cependant, le cartésien et pragmatique…

Bon, ok, le pessimiste en moi a bien du mal à concevoir que Cole Caufield et Nick Suzuki pourraient parader en exhibant fièrement le précieux trophée, pendant qu’ils se tiennent au coeur d’un immense cortège tricolore qui déambule entre les chantiers routiers montréalais…

Pourtant, d’un point de vue purement mathématique, pour reprendre mes propres termes, non-seulement ils ne sont pas éliminés, mais ils ne tirent même pas de l’arrière! Si ce n’était pas de Chris Lee… Bon, je fais ce que je fais lorsque je boude mon GPS et je m’écarte.



Ma question est fort simple : pourquoi tant d’incertitude et de réticence de ma part, mais je suis persuadé de ne pas être le seul, à croire aux chances réelles chances du CH de gagner la Coupe Stanley

J’ai toutefois une petite hypothèse à ce sujet: Encore une fois, je ne surprendrai personne, mais le Canadien n’a pas gagné le précieux trophée depuis 1993, soit il y a 28 ans. Pourtant, chaque année, même parfois plusieurs fois par saison, des journalistes de tous les horizons ressortent des parallèles, des similitudes, avec des saisons glorieuses du Tricolore.

« Oh, il est arrivé la même chose hier qu’en 1986! Regardez Mario Tremblay! Il fait pareil comme Gallagher! Ça y est, c’est écrit dans le ciel! »

Après deux défaites : « On oublie la parade pour cette année! »

Par exemple, dans les dernières années, l’équipe montréalaise avait la bonne habitude de débuter la saison régulière avec une série impressionnante de victoires, comme le relate Joanie Godin, sur le site du Canadien de Montréal, quand elle traite de la saison de 2015-2016 où le CH avait commencé la saison avec neuf victoires d’affilée. Déjà, je m’en souviens, on anticipait la parade, ou comme on dit en anglais, que ce serait « a walk in the park ». Si le CH avait compilé une fiche de huit victoires et deux défaites, en novembre, il connaîtra une fiche de trois victoires et onze défaites, en décembre.

De mon côté, les rêves se sont évanouis, et comme chaque année, je me suis trouvé tellement ridicule de m’être emballé si vite. En même temps, nous l’avons vu avec l’histoire impliquant Jonathan Drouin… Les amateurs québécois sont souvent intenses et extrêmes, que ce soit dans la rage ou dans l’euphorie. Pour reprendre une autre expression de la langue de Shakespeare : deal with it.

Bon, ce qui est arrivé au prometteur attaquant québécois ainsi qu’à de nombreux autres joueurs est inadmissible, mais, dans la vie, rien n’est tout noir.



Imaginez un Centre Bell rempli à pleine capacité d’amateurs survoltés en liesse. Pour un joueur de hockey, ça doit être la consécration, la réalisation d’un rêve de ti-cul… Mais l’amateur capable d’exploser de joie est aussi capable d’exploser de rage. C’est un peu comme une flamme : va-t-elle illuminer ou tout brûler?

Malheureusement, on ne le sait jamais d’avance et parfois on s’y brûle. C’est ce qui s’est passé avec Jonathan Drouin.

C’est donc à la suite de cette recherche inlassable de repères historiques qui donnent confiance que j’ai commencé à devenir un sceptique, un pessimiste.

Si ça vaut pour les saisons glorieuses, ça vaut aussi pour les joueurs. Rappelez-vous du début de carrière de Carey Price où on calquait son début de saison avec le début de carrière du grand Patrick Roy. Mon dieu que je trouvais ce parallèle intimidant. Comment rendre un jeune cerbère nerveux? Pas mal comme ça…

Toujours est-il que, pour l’histoire qui nous intéresse, à partir de quand est-il légitime de croire que le Canadien peut aspirer aux grands honneurs?



Selon le site Moneypuck.com, le Canadien n’avait que 20.4% de chances d’accéder au troisième tour éliminatoire, et devinez qui est nez-à-nez avec l’équipe qui a réussi à éliminer la puissante Avalanche du Colorado que plusieurs voyaient au sommet… Comme il y a exactement 20 ans. S’il y a une chose à ne pas oublier, c’est que les chiffres… Ce sont des chiffres. Ce n’est pas la lutte, le scénario n’est pas écrit à l’avance.

Encore plus récent : il y a deux ans, les Blues de St-Louis ont remporté la Coupe Stanley, après avoir commencé l’année au 31e échelon du classement général, mais grâce à une poussée fulgurante de 30 victoires en 49 matchs, l’équipe menée par le prodigieux Jordan Binnington a réussi à se qualifier. Le reste appartient à l’histoire.

Comme le disait à l’époque Alex Pietrangelo, jadis membre des Blues mais aujourd’hui précieux atout des Golden Knights:

« Nous étions les négligés, dans cette série, et nous le savions. Personne ne nous donnait une chance de gagner, mais nous avons cru en notre groupe, et c’est tout ce qui compte. »

De 31e équipe au classement jusqu’au titre de champions de la Coupe Stanley, devant les puissants Bruins de Boston.



Cet exemple, à mon sens, est le meilleur qui existe pour prouver que, une fois qu’une équipe est qualifiée pour les séries éliminatoires, ce qui est le cas du Canadien, absolument tout est possible. Rappelez-vous de quand le CH était mené trois victoires contre une seule, lors du premier tour impliquant le Canadien et les Maple Leafs.

Et regardez qui est toujours debout, plus vivant et affamé que jamais. Regardez qui a balayé les Jets qui, de leur côté, venait de balayer Connor McDavid… Et ses coéquipiers… Car on me souffle à l’oreille qu’il a des coéquipiers… Regardez qui vient de chasser Marc-André Fleury, un gardien en lice pour le trophée Vézina remis au meilleur gardien du Circuit.

Le Canadien est là et il n’a pas volé sa place.

La question était donc : quand est-il permis de croire que le Canadien peut soulever la Coupe?

La réponse, à mon humble avis… Tout le monde est libre de croire en ce qu’il veut, car, chaque année, des surprises fusent de toute part, et de toute façon des sceptiques et cyniques, il y en aura toujours et c’est tant mieux ainsi. J’encourage donc tous les fervents amateurs, même les plus passionnés et les plus démesurés, à laisser leur passion les consumer tout entier.



Dans une période plus sombre, ou pour le moins complexe, c’est je crois nécessaire de croire, de rêver, et je n’entre pas dans le domaine spirituel. Ça fait un bien fou de retrouver le ti-cul en nous qui, après une séquence de presque deux victoires, se met à crier : » Ça sent la Coupe! » à qui veut l’entendre, même aux sceptiques comme moi.

Donc, ce soir, et jusqu’à la Conquête de la Coupe Stanley, car, oui, c’est plausible, je vous serai devant mon téléviseur en train de crier : » Ça sent la Coupe! »

Qui est avec moi ?

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En Prolongation

Cole Caufield est trop petit pour connaître du succès… Vraiment ?




Tirage !
Pour avoir une chance de remporter un superbe chandail autographié de Ryan Poehling, consultez le lien ci-dessous :


Crédit image entête, RDS.ca




Sources:

https://www.nhl.com/fr/canadiens/news/des-debuts-qui-entrent-dans-lhistoire-de-la-lnh-pour-les-canadiens/c-283191806

https://www.rds.ca/hockey/lnh/tout-pres-du-record-du-meilleur-debut-1.2682780?rds-amp

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Saison_2015-2016_des_Canadiens_de_Montr%C3%A9al

https://www.lapresse.ca/sports/hockey/2019-06-12/les-blues-champions-de-la-coupe-stanley



David Leboeuf
 

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