Rira bien qui rira le dernier…
Il y a quelques années, des partisans se sont moqués du directeur général des Canadiens, Marc Bergevin, quand il a dit, au cours d’une conférence de presse d’après-saison, qu’il voulait plus de caractère dans son vestiaire. Plus récemment, les mêmes partisans et quelques autres, contrariés par l’échange de leur joueur préféré pour un autre « en fin de carrière » disaient-ils, se sont encore plus moqués lorsque Bergevin a parlé de joueurs n’ayant pas la bonne attitude. Il a été tourné en dérision par ceux qui méprisent ses tripes, y compris quelques membres éminents des médias qui ont été surpris les culottes à terre par Bergevin lorsque le patron du Tricolore leur a retourné une question, exposant ainsi quel point ils étaient vides et faux.
P.K. Subban est parti. Alex Galchenyuk est parti. Max Pacioretty est parti. Les distractions sont parties. En regardant ce groupe, nous savions qu’il n’y avait pas la moindre chance qu’ils essaient de tanker pour une chance d’obtenir Alexis Lafrenière. En regardant ce groupe, nous savions qu’ils, tout comme leur DG, croyaient qu’en faisant les séries tout pourrait arriver. En regardant ce groupe, on voit qu’il déborde de caractère et de positivisme, avec des gars qui détestent perdre.
Bien que je ne sois absolument pas d’accord avec la décision de la LNH, les Canadiens ont la chance de participer aux séries éliminatoires même s’ils n’avaient aucune chance de les faire au moment où le hockey s’est arrêté en mars. Affrontant la cinquième meilleure équipe de l’Association de l’Est, après s’être départis de quelques joueurs à la date limite des transactions, les membres de cette équipe, menés Carey Price, Shea Weber, Jeff Petry, Ben Chiarot, Brendan Gallagher et Paul Byron (parmi d’autres), ont élevé leur jeu d’un cran pour prouver aux gens qu’ils avaient tort.
Appelez-les les underdogs, l’équipe Cendrillon, ou une équipe qui joue au-dessus de sa tête, les Habs n’ont pas eu beaucoup de difficulté à passer par-dessus Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Kris Letang et le reste des Penguins pour faire leur bout de chemin jusqu’aux séries. Les partisans et les médias appellent ceci une déception. Les joueurs dans le vestiaire des Habs ne croient pas que ce soit décevant. Ils croient en eux, en leur groupe. Ils y ont toujours cru. Ils croient que s’ils n’avaient pas traversé quelques mauvaises passes durant la dernière saison, ils auraient pu compétitionner pour la coupe Stanley. Ils y croyaient et ils y croient encore, c’est évident.
Approche professionnelle
Juste à voir comment ils se comportent hors glace, on peut dire que ce groupe est concentré et déterminé. Ils savent que c’est une seconde chance, une qu’ils n’auraient jamais obtenue sans le COVID-19. Cette équipe a complètement réduit au silence la grogne extérieure, les médias, les fans déçus, les Subbanistas. Ils se concentrent uniquement à la tâche. C’était les Penguins de Pittsburgh, c’est maintenant les Flyers de Philadelphie.
Brian Burke l’a dit. Don Cherry l’a dit. Les Pens étaient contre et nous voyons maintenant pourquoi. S’il y a une équipe à laquelle vous ne voulez pas faire face, une qui a causé toutes ces protestations, c’est le Canadiens de Montréal. Pourquoi? Une équipe avec Carey Price et Shea Weber n’est pas plaisante à affronter. Ajoutons Jeff Petry, Ben Chiarot et Brendan Gallagher et on obtient une équipe prête à aller à la guerre. Les fans minimisent ce facteur. Pas les joueurs.
Cette équipe est une entreprise, et c’est l’approche que les joueurs adoptent face à elle. Ils forment une équipe professionnelle où tous poussent dans la même direction, les jeunes comme les vieux. Les jeunes regardent les vétérans et aspirent à être comme eux. Nick Suzuki regarde Phillip Danault et veut devenir aussi efficace que lui défensivement en plus d’apporter son propre coffre à outils. Jesperi Kotkaniemi s’est démené à Laval pour s’améliorer, et il a travaillé tout aussi dur alors qu’il était tenu à l’écart par une blessure à la rate et il est un joueur différent du début de la dernière saison.
Est-ce que, sur papier, les Canadiens sont la meilleure équipe du tournoi de la coupe COVID? Il faudrait avoir une analyse très biaisée pour prétendre une telle chose. Mais peuvent-ils gagner malgré tout? Si vous questionnez les joueurs, si vous regardez leur approche face aux séries, ILS croient qu’ils le peuvent et ILS sont ceux qui jouent le jeu, et c’est tout ce qui compte, vraiment. Ça vaut ce que ça vaut; je crois personnellement que s’ils demeurent relativement en santé, ils auront une chance. Une petite chance, mais une chance néanmoins. Go Habs Go!