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Habstérix et le déclin de Carey Price

Ma carrière est un fardeau, mais je ne peux pas simplement me contenter de disparaître comme un pathétique loser fini. Plus souvent qu’autrement, je fais un fou de moi-même pour la 1000e fois, et ça ne faisait pas partie de mon plan initial. Je préférerais n’avoir à faire aucune sorte de présence publique et juste me cacher derrière les pochettes du CD. ~ Ariel Pink, multi-instrumentaliste américain




C’est la vie. Nous traversons tous des hauts et des bas toute notre vie et les meilleurs trouvent le moyen de rester au sommet plus longtemps, avec moins de périodes creuses. Le gardien des Canadiens de Montréal Carey Price a eu une carrière incroyable jusqu’à présent, une carrière qui a culminé au cours de la saison 2014-15 quand il a tout cassé à la cérémonie annuelle de la remise des trophées de la LNH. Alors âgé de 27 ans, le gardien de but a remporté quatre prix majeurs cette année-là. Price a reçu 139 votes de première place pour le trophée Hart Memorial Trophy contre seulement huit pour Alexander Ovechkin! Price a également remporté les trophées Ted Lindsay, Vézina et William Jennings, en plus d’être nommé sur la première équipe d’étoiles de la LNH. Une moyenne de buts alloués de 1.96 et un pourcentage d’arrêts de .933 étaient des chiffres exceptionnels qui lui ont valu de recevoir des honneurs tout aussi exceptionnels. La saison suivante, il a disputé seulement 12 parties avant de rater le reste du calendrier en raison d’une blessure.

En juillet 2017, avec une année restante à son contrat en cours, Price a apposé sa signature au bas d’une extension de d’une durée de huit ans qui allait lui rapporter 84 millions $, faisant ainsi de lui, et de loin, le gardien le mieux payer au monde. Mais l’argent vient avec des attentes… Si tu es payé comme le meilleur, tu es mieux de performer comme l’un des meilleurs. Jusqu’à tout récemment, il a pu jouer de son statut précédemment acquis pour passer au travers ses hauts et ses bas. Bien que Price ait rencontré quelques difficultés lorsque Shea Weber était blessé, il s’est remis à jouer beaucoup mieux avec le retour du Man Mountain.

Le déclin

Les difficultés de Price ont réellement commencé il y a quelques années. En 2017-18, il a terminé la campagne avec des statistiques inhabituelles pour lui : une moyenne de 3.11 et un décevant pourcentage de .900. Il a bien rebondi la saison dernière, mais il éprouve à nouveau des ennuis cette saison. Il est actuellement au 23e échelon parmi les gardiens partants pour la moyenne de buts alloués (3.01) et 22e pour le pourcentage d’arrêts (.902). Certaines personnes tenteront d’expliquer ces chiffres en discréditant le reste de l’équipe, en particulier les défenseurs, devant lui, mais quand on regarde plus loin que l’arrière-cour des Canadiens, on remarque que des gardiens de buts qui évoluent avec des équipes comparables ou pires maintiennent des meilleurs chiffres que celui qui a déjà été identifié comme étant le meilleur gardien au monde.

PLAYER TEAM GAA Sv.% CAP HIT
John Gibson 2.95 .906 $6.4M
Robin Lehner 2.92 .922 $5M
Mikko Koskinen 2.85 .912 $5.2M
Mackenzie Blackwood 2.83 .908 $697,500
Linus Ullmark 2.83 .911 $1.325M
Jacob Markstrom 2.66 .919 $4M
Carter Hart 2.61 .905 $730,833
Joonas Korpisalo 2.49 .913 $1.15M
Carey Price 3.01 .902 $10.5M

Cette baisse de production n’est pas sans inquiéter beaucoup de gens autour des Canadiens, car il n’en est qu’à la deuxième année de son contrat qui vient avec un cap-hit de 10.5 millions $. Rien pour aider, les performances de Price affectent évidemment sa colonne des victoires. Avec seulement 16 victoires en 35 parties, Price devrait revendiquer plus de victoires que cela, considérant que, parmi les gardiens susmentionnés, seul Lehner (3.13 buts pour par match) bénéficie d’un meilleur soutien offensif que le gardien des Habs (3.06).

Cayden Primeau

Bien que la place de Price dans la formation ne soit certainement pas en danger, tout le monde – moi inclus – a remarqué qu’un autre jeune gardien de but de l’organisation est, lentement mais sûrement, en train de tracer son chemin pour prendre ce poste. Quand il a été sélectionné en 7e ronde du repêchage 2017, Cayden Primeau était un projet à très long terme avant de pouvoir faire le saut dans la LNH. Mais depuis lors, sa progression fulgurante a fait de lui l’un des meilleurs espoirs de la LNH chez les gardiens de but. Bien qu’idéalement Primeau devrait passer une ou deux autres saisons dans la LAH avec le Rocket de Laval, le fils de 20 ans de l’ancien joueur de centre de la LNH Keith Primeau a déjà disputé deux parties avec les Habs au cours desquelles il a très bien paru, se méritant même sa première victoire dans la LNH le 11 décembre contre les Sénateurs d’Ottawa.

Cayden Primeau

Certains diront que Primeau est trop jeune pour immédiatement faire le saut dans la LNH, mais ils devraient se rappeler que Patrick Roy était lui aussi un projet à long terme lorsqu’on l’a repêché. Pourtant, il a eu un impact immédiat à sa toute première saison en 1985-86, à l’âge de 20 ans. Price a fait la même chose, mais il faut préciser qu’il était un haut choix de 1ere ronde. Quoi qu’il en soit, les bons gardiens peuvent jouer à ce niveau mais, comme pour tous les autres jeunes joueurs, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des difficultés au début.

Ultimement, les Canadiens n’iront nulle part sans un Price qui joue comme un gardien Top-10. À l’ère du plafond salarial, ils ne seront pas en mesure de signer tous ceux dont ils ont besoin pour faire d’eux une équipe prétendante, du moins pas sans larguer son contrat. C’est un fait.


Je sais que certains me verront comme un autre hater de Price qui crache son venin sur un pauvre joueur innocent mais si c’est ce qu’ils croient, ils ne pourraient pas avoir plus tort. Je suis un grand partisan de Carey Price (et je le suis toujours) depuis que les Canadiens l’ont repêché 5e au total en 2005. Je suis allé le voir jouer à Kelowna, en Colombie-Britannique, et je me suis rangé derrière lui lorsqu’il a traversé ses problèmes hors-glace et durant tout le long du débat Price vs Halak.

À ce jour, il demeure l’un de mes joueurs préférés des Habs, et je pense que c’est un individu exceptionnel. J’admire son comportement, son professionnalisme, son dévouement envers les Premières Nations et ce qu’il représente en temps qu’homme et en tant que joueur. Mais cela ne signifie pas pour autant que je ne peux pas voir la tendance dans laquelle il se trouve. En espérant, pour le bien de tous, qu’il finisse par retrouver son mojo, car ce n’est pas la première fois qu’il le perd. Autrement, Seattle, la ville natale de son épouse, pourrait venir frapper à la porte au prochain repêchage d’expansion. Go Habs Go!

Par Habsterix, The Instigator

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Crédit image entête, Habsterix.com



Invité Spécial
 

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