Les meilleurs trios, mais pas ceux du McDo…
Avouez, depuis le temps où je vous parle de ma vision du hockey et de tout ce qui y a plus ou moins rapport… Parfois, le lien est tiré par les cheveux…ceux qui ne m’ont pas encore abandonné…
Car il faut avouer que, de temps en temps, je fais comme quand je glisse sur une flaque de glace et je m’écarte. Toujours est-il que vous devez bien vous douter que je ne vais pas vous parler du McRibs ou du fameux sandwich au homard… Ou bien celui qui était tantôt approuvé par Daniel Brière, Brendan Gallagher ou Max Pacioretty…
Bien que la publicité où Pacioretty faisait goûter son hamburger de façon incognito à des amateurs des Bruins, avant de révéler son identité et de voir leur réaction (assurément mise en scène, mais bon) me fait encore sourire.
Non, ce soir, j’ai envie qu’on se remémore les plus grands trios de l’histoire de la Ligue. L’idée de sujet m’est venue, lorsque j’ai vu le nom de la « Kid Line », le trio formé par Alexis Lafrenière, Kaapo Kakko et Filip Chytil, les trois jeunes attaquants des Rangers de New-York qui ont connu des séries éliminatoires de rêve. Toutefois, je prends mon métier à cœur, donc je vous dresserai donc un portrait étoffé et complet des trios en vedette… Comme un trio une fois qu’on sort nos coupons!
En même temps, je ne veux pas vous écrire une encyclopédie complète. Je vais donc, exceptionnellement, diviser le sujet en deux textes comme la guerre des étoiles… Avant qu’ils décident d’en produire une douzaine!
Encore une fois, je tiens à rappeler que je ne suis pas la science infuse. Il est possible que j’en oublie ou que je ne connaisse juste pas. Si tel est le cas, parlez-moi des trios qui vous ont marqué, et si vraiment tel est votre désir… Bien on parlera aussi de ceux des chaînes de fast food!
Tout d’abord, je vous en ai parlé à quelques reprises, mais je suis un très grand amateur de Gilbert Perreault. Comme tellement d’autres comme: Pierre Pilote, Rodrigue Gilbert, Jean Ratelle, les frères Potvin, Marcel Pronovost et tellement d’autres joueurs québécois qui ne sont pas connus à leur juste valeur parce qu’ils n’ont pas évolué pour la Sainte-Flanelle. Jusqu’à un certain point, je crois que même des grands noms comme Mike Bossy, Luc Robitaille et Raymond Bourque ne sont pas aussi connus…
Surtout par les amateurs plus jeunes…
Qu’ils le seraient s’ils avaient enfilé l’uniforme tricolore. Et s’ils avaient enfilé ce maillot… Auraient-ils eu la même carrière? Je crois sincèrement que, lorsque Mike Bossy est décédé, beaucoup d’amateurs de hockey ne le connaissaient que vaguement et n’avaient aucune idée d’à quel point il était phénoménal. Ici, à Montréal, l’organisation a toujours pris un soin jaloux d’entretenir la flamme de la glorieuse histoire passée en n’hésitant pas à rappeler les plus hauts faits d’armes, de façon à ce qu’on n’oublie jamais que, il n’y a pas si longtemps, ce club qui vient de clore une saison de misère au 32e échelon, était une véritable dynastie et une puissance terrifiante. Malheureusement, lorsque des joueurs n’ont pas évolué à Montréal, leur légende n’est pas autant entretenue un peu partout dans les médias. C’est le cas de Gilbert Perreault… Membre de la French Connection.
La French Connection :
La French Connection, comme son nom l’indique, était composée de trois joueurs francophones : Gilbert Perreault, René Robert et Richard Martin… Ou Rick Martin… mais pas le chanteur de la Vida Loca!
Perreault a été le tout premier choix de l’histoire des Sabres de Buffalo, en 1970. Robert, quant à lui, il a été le premier choix de l’équipe, en 1971. Pour sa part, Martin a été obtenu par le biais d’une transaction avec les Penguins de Pittsburgh, vers la fin de la saison 1971-1972. Si les trois joueurs issus de la belle province…
Mais pas le restaurant…
Ils étaient bons individuellement, mais lorsqu’ils formaient un trio, ils devenaient tout simplement inarrêtables. Les trois coéquipiers sont demeurés ensemble de 1972 à 1979. Ensemble, au cours de cette période, ils ont amassé 638 buts, 1681 points en 1536 matchs. En voulez-vous de la constance, en voilà! Malheureusement, malgré leur efficacité qui passa à la postérité, ils ne parvinrent jamais à remporter la Coupe Stanley. Au cours des sept années où le trio est demeuré intact, Perrault a été le meilleur marqueur de l’équipe à cinq reprises. De leur côté, Martin et Robert ont mérité cet honneur à une occasion chacun. Selon The Hockey Writers : » cette ligne d’attaque est la plus électrisante et explosive de cette ère du hockey et un des meilleurs trios de l’histoire du hockey. Avec leur flair et leur créativité… Sans oublier leur moustache et leurs cheveux au vent… Ils étaient adulés et admirés par des amateurs de tous les âges. »
Si Buffalo pouvait compter sur la French Connection, les Red Wings des années précédentes, quant à eux, pouvaient compter sur…
La Production Line :
La Production Line, ou la ligne de production, comme le terme qu’on emploie dans une usine…
Plus spécifiquement dans une usine de fabrication voitures, car Détroit est la capitale de l’automobile aux États-Unis…
Il est, lui aussi, un des meilleurs trios de l’histoire de la Ligue nationale de hockey. Cette dernière était composée de : Gordie « Mr Hockey » à l’aile droite, Sid Abel au centre et Ted Lindsay à l’aile gauche.
Les trois membres de cette ligne invraisemblable sont aujourd’hui membres du Temple de la renommée. Plus encore, Howe est encore à ce jour le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la Ligue avec 801 buts. Le premier étant Wayne Gretzky avec 894 buts.
En 1947, Tommy Ivan remplaça Jack Adams, celui de qui le nom sera attribué au trophée remis au meilleur entraîneur du circuit, et il prit aussitôt la décision de réunir ses deux meilleurs éléments, Howe et Lindsay, autour du futur membre du temple de la renommée, Sid Abel.
En même temps, surtout après avoir vertement décrié cette pratique tout récemment (je ne compare pas cette ligne à celle de Auston Matthews et Mitch Marner), mais sous l’égide de Mike Babcock, c’était un non catégorique. Lorsque Sheldon Keefe est arrivé, ça allait de soi et, aujourd’hui, les deux coéquipiers cumulent des statistiques affolantes… Sauf en séries éliminatoires!
Dans le cas du mythique trio des Red Wings, la chimie à l’extérieur de la glace transparaissait pendant les matchs. Si Abel n’était pas aussi mobile et rapide que ses ailiers, ces deux derniers palliaient son manque de vitesse. De son côté, le centre compensait avec une extraordinaire vision du jeu. En 1947-1948, les trois membres du trio trônaient au sommet des pointeurs de la Ligue. En 1949-1950, ils étaient encore les trois meilleurs marqueurs… Mais, cette fois, c’était à travers toute la Ligue!
Vous savez que, surtout à l’époque où la Ligue ne comptait que six formations, il existait une grande rivalité entre les Canadiens et les Red Wings. Si les Wings terrorisaient les équipes adverses avec leur Production Line, à Montréal, pour organiser la riposte tous les partisans comptaient sur …
La Punch Line :
D’entrée de jeu, je tiens à briser un mythe : non, la Punch Line n’est pas formée de : Chris Nilan, Georges Laraque et Donald Brashear… Bien que les trois, comme des vendeurs de kool aid, ont bien su apporter du punch!
Ouch…
Non, c’est plutôt le 30 octobre 1943, le soir de l’ouverture de la saison 1943-1944, un vent d’optimisme soufflait sur Montréal, malgré que le dernier titre remontait à 1931, soit déjà 12 ans. Ce soir-là, le gardien ambidextre du Canadien, Bill Durnan portait une mitaine dans chaque main…
Mon dieu, dire que nous parlons encore de l’équipement de Vasilevskiy qui lui donnait l’air de cacher des friandises dans son manteau afin que ça coûte moins cher au cinéma…
C’est toutefois sans considération pour l’équipement du cerbère que, ce soir-là, l’entraîneur du Canadien, le légendaire Dick Irvin, uniquement sur la base de son intuition, réunit : Toe Blake, Elmer Lach… Et un certain Maurice Richard. Comme le dirait « l’autre’, c’est à ce moment que le jell-o a figé…
Bon, d’accord, personne ne dit ça.
Toujours est-il que, à la fin de la saison 1943-1944, le Canadien remporta la sixième Coupe Stanley de son histoire. Si les attaquants du célèbre trio faisaient la pluie et le beau temps, Durnan, dit le gardien aux deux mitaines, s’est avéré une révélation. À l’intérieur d’une carrière qui dura sept saisons, il remporta le trophée Vézina à six reprises. Son leadership a été tel que, au cours de la saison 1947-1948, il a été nommé capitaine de l’équipe.
Avant l’arrivée de Richard, Lach et Blake étaient déjà jumelés, mais ils l’étaient avec un certain Joe Benoît. Toutefois, Benoît a raté la saison 1943-1944, car il s’est bravement enrôlé dans l’armée, car à l’époque, la deuxième guerre mondiale faisait rage. Pendant ce temps, Irvin avait aimé ce qu’il avait vu du Rocket, au cours du camp d’entraînement. Il poussa même l’expérience jusqu’à placer la recrue, Maurice Richard, à droite même s’il était gaucher. Lorsqu’on l’interrogea à ce sujet, l’entraîneur répondit : » Un attaquant, c’est un attaquant. Il doit être capable de jouer à toutes les positions de la ligne d’attaque. Vous allez voir; il va bien se débrouiller. »…
« Bien se débrouiller », c’est un euphémisme!
Richard marqua 544 buts. Les trois joueurs de la Punch Line sont tous intronisés ainsi que Durnan. Blake a été admis au Temple comme joueur, même s’il s’est surtout fait connaître comme l’entraîneur qui a mené l’équipe à huit conquêtes de la Coupe en 13 saisons.
Lach, Blake et Richard ont terrorisé leurs adversaires pendant plus de quatre saisons. Ce fut le meilleur trio de la décennie, dans le monde du hockey. À titre d’exemple, au cours de neuf matchs éliminatoires, en 1944, ils ont amassé un total cumulatif de 48 points. Encore à ce jour, c’est un record qui tient toujours. En 1944-1945, les trois coéquipiers ont fini la saison comme étant les meilleurs marqueurs… De la Ligue! Cette année-là, le Rocket a marqué l’imaginaire avec ses 50 buts en 50 joutes. Lach, de son côté, a dominé la Ligue avec 80 points.
À l’intérieur de ce trio, Richard était la bougie d’allumage et avait un flair sans pareil pour trouver le fond du filet. De son côté, Lach était un travailleur acharné et un excellent fabricant de jeu. Quant à lui, Blake excellait dans le positionnement, et il n’abandonnait jamais ses coéquipiers.
Malheureusement, le trio fut dissout au cours de la saison 1947-1948, lorsque Blake fut blessé. C’est en remplacement de Blake que le cerbère, Durnan, le remplaça comme capitaine et c’est cette blessure, une fracture à la cheville, qui mit fin à la carrière de joueur de Hector « Toe » Blake. Force est d’admettre que, par la suite, il s’est également admirablement bien débrouillé comme entraîneur.
C’est donc sur ce trio ayant marqué l’histoire du hockey que je vous laisse… À l’image des pauses publicitaires qui permettent de soulager une vessie malmenée. Je vous retrouverai donc avec le même bonheur de l’autre côté de la cassette. Veuillez maintenant tourner la cassette audio du côté B.
(Son de clochette qui rappelle à bien des lecteurs que nous n’avons plus 20 ans haha)
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En Prolongation
Crédit image entête, NHL.com
Sources:
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Pierre_Pilote
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Rodrigue_Gilbert
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Jean_Ratelle
https://www.lapresse.ca/sports/hockey/2022-03-16/l-ancien-defenseur-des-islanders-jean-potvin-meurt-a-72-ans.php
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Marcel_Pronovost
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Gilbert_Perreault
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Production_Line_(ice_hockey)
https://www.985fm.ca/nouvelles/sports/479761/il-n-etait-plus-arretable-jacques-lemaire
https://www.nhl.com/fr/news/la-punch-line-a-permis-aux-canadiens-de-revenir-au-sommet/c-319534214
https://www.sportsnet.ca/nhl/article/carried-by-kid-line-rusty-rangers-beat-rested-lightning-in-game-1/