Les femmes et le hockey
Ce n’est pas la Saint-Valentin, là!
Le but de cette journée est de souligner, à l’échelle mondiale, les réalisations: sociales, économiques, culturelles, politiques et je rajouterais…
Les réalisations sportives, car, oui, il y en a plusieurs.
Lorsqu’on parle du monde du hockey, oui, je pense, comme tout le monde, à Manon Rhéaume, la première femme à avoir pris part à un match préparatoire de la Ligue nationale de hockey, mais, plus encore, je pense à Chantal Machabée qui, depuis plus de 35 ans, couvre les sports, dans un monde où l’homme est en très grand avantage numérique.
En même temps, le travail abattu n’est pas que strictement sportif, car il est aussi social. À l’image de Maurice Richard qui a prouvé que les canadiens-français étaient, eux aussi, capables de se démarquer dans un monde uniquement anglophone, de son côté, Chantal Machabée a prouvé que les femmes, elles- aussi, peuvent nous parler de sports.
Que ça déplaise ou non, aux plus misogynes qui, par-dessus le marché, se targueront d’être puristes.
Des portes, à l’image des personnages, dans le film » Monstres Inc », elle en a fracassé. Une des plus importantes fut abattue, en 1989, alors qu’elle devint la première femme à présenter un bulletin de nouvelles sportives, et ce fut à Sports 30, le même que je regardais, en mangeant mes céréales, avant de partir pour l’école, sans me douter qu’une page venait d’être écrite, et je ne parle pas des prouesses de Patrick Roy.
En 2004, 15 ans plus tard, notre même reporter qui n’entendait pas à se faire dire de retourner à ses casseroles est devenue la première femme à animer la télédiffusion du match des Canadiens de Montréal.
Elle qui a cumulé les rôles, tant devant que derrière la caméra, est retournée, en 2012, à la couverture des matchs de la Sainte-Flanelle, comme Beat Reporter.
Un beat reporter ou, dans la langue de Molière, un « journaliste spécialisé », est un journaliste qui rassemble les informations à propos d’un secteur donné, mais qui n’est pas celui qui écrit l’article.
Dans la même veine, je m’en voudrais de passer, sous le silence, le brio d’une autre femme reporter, et j’ai nommé : Marie-Claude Savard.
Cette journaliste qu’on peut, quant à elle, écouter sur les ondes d’Énergie et voir, à Canal Vie, a réussi, et ce n’est pas rien, à remporter, en 2005, le prix Métrostar, l’ancêtre des prix Artis, pour la meilleure animatrice d’émissions de sports.
Un peu plus tôt, je parlais des valeurs sportives et sociales qui sont irrémédiablement liées, eh bien, Marie-Claude Savard, elle que je connais aussi pour ses entrevues bien bâties, a présenté, en 2020, la série documentaire de quatre épisodes « Les Intouchables » où elle abordait: la drogue, les femmes, l’argent et l’homosexualité.
Quand on parle d’aspect social, en voilà tout un pan.
De son propre aveu, elle affirmera : » J’avais envie d’aller plus loin. Je voulais poser les vraies questions. »
Je l’ai dit à maintes reprises, le hockey, c’est tellement plus que ce qui se passe sur la glace. Qu’on déifie ou non les hommes et les femmes qui en font leur gagne-pain, ces joueurs et joueuses ont aussi: leurs combats, leurs démons et leurs luttes à mener, et je trouve intéressant qu’on s’y attarde, avant de vivre une autre hécatombe, comme en 2011.
… Et toutes celles plus silencieuses dont on ne parle pas.
Puisqu’on est dans le vif du sujet, je m’en voudrais de ne pas mentionner l’apport colossal de la cerbère canadienne, Kim St-Pierre.
Celle qui a pu goûter à la médaille d’or, en: 2002, 2006 et 2010 a été retenue, comme personnalité qui a le plus inspiré les adolescents, en 2020, dans le cadre du gala Mammouth, sur les ondes de Télé-Québec.
Si elle s’est fait offrir pareille fleur, c’est probablement grâce à son intronisation au Temple de la Renommée du Hockey.
Pas mal, pour une jeune femme qui, à 18 ans, croyait que sa carrière était terminée, car elle n’arrivait jamais à percer l’alignement d’Équipe Québec. Finalement, elle qui avait joué pendant toute sa carrière avec des hommes, a été repérée, au cours d’un match qu’elle disputait, par un représentant de l’Université McGill.
C’est ainsi que s’est opérée sa transition vers le hockey féminin, et le reste de son parcours appartient à l’histoire. Celle qui s’est récemment jointe à l’équipe d’experts de RDS, porte alors en elle un puissant message d’espoir, au même titre que les Blues de Saint-Louis, en 2019, qui sont passés de bons derniers au classement général à champions de la coupe Stanley.
Celle qui a décidé, à huit ans, de troquer son ensemble de patineuse artistique pour celui d’une gardienne de but est aujourd’hui détentrice de nombreux records, chez les gardiennes de but canadiennes, entre autres: pour le nombre de matchs joués (83), le nombre de victoires (64) et les jeux blancs (29).
Aujourd’hui, celle qui a marqué l’imaginaire collectif et assurément inspiré de nombreuses de nouvelles gardiennes de but, des cerbères qui, peut-être, un jour, fracasseront ses records, travaille pour BOKS Canada, un organisme qui offre des ressources gratuites, afin de s’assurer que les élèves demeurent actifs.
En somme, la jeune femme qui pensait devoir accrocher ses jambières est aujourd’hui une source d’inspiration, pour les jeunes québécois, canadiens et de par le monde. Voilà qui est franchement impressionnant, quand on pense que ces mêmes ados, qui lui ont rendu hommage, lors du Gala Mammouth, n’étaient, dans plusieurs cas, même pas nés, lorsqu’elle a défendu la cage de l’unifolié.
Afin que personne n’oublie jamais son parcours, ainsi que son legs, au monde du hockey, elle est désormais une immortelle de ce sport qu’elle a tant chéri, et chérit encore.
Selon les dires de la lauréate: » Je faisais du patinage artistique, puis j’ai vu Patrick Roy jouer, et j’ai commencé à penser à être gardienne. »
J’ai personnellement un respect sans bornes, pour ces femmes de tout horizon qui ne se demandent pas : » En tant que femme, puis-je caresser ce rêve? » ou « Est-ce qu’une femme peut faire ça? »
Non.
À limage des femmes, ces pionnières racontées, à l’intérieur du présent texte, beaucoup de jeunes filles ne se sont pas demandé si elles pouvaient: elles ont juste foncé, puis l’histoire s’est écrite, à grands coups de pinceaux…
Avec quelle couleur?
Une teinte de courage foncé, une grande quantité de détermination sans aucune paillette, on saupoudre d’abnégation, sans aucun flafla…
On rajoute une pincée de force de caractère et, le plus important: on n’arrête jamais de peindre.
Au besoin, il faut redoubler d’ardeur. Un jour, la fresque du hockey comportera des femmes, au premier plan, mais, pour ce faire, beaucoup d’entre elles auront tout donné, pour se mettre en lumière
En terminant, oui, l’histoire du hockey féminin s’est écrite, avec des : Chantal Machabée, Marie-Claude Savard, Kim St-Pierre, Manon Rhéaume, Danièle Sauvageau, Danielle Goyette, Marie-Philip Pouli et des centaines d’autres…
Et que dire de Hayley Wickenheiser, qui est actuellement la directrice adjointe au développement, chez les Maple Leafs de Toronto?
Vous ne le saviez pas, n’est-ce pas?
Moi non plus, avant de faire mes recherches, dans le but de rédiger un article cohérent et étoffé. Comme quoi ce ne sont pas toutes les barrières qui tombent avec fracas.
Saviez-vous aussi que cette même Wickenheiser a été la première femme à être une joueuse dans les réputés jeux vidéo « NHL »?
Oui, oui… EA Sports… It’s in the game!
Malgré toutes ces femmes qui ont consacré une grande partie de leur vie à prouver au monde entier, même ceux qui, devant leur journal, commencent leur phrase par « J’suis pas sexiste, mais… »
S’il n’y a pas personne pour défrayer les coûts, pour: les frais d’inscription, les coûts liés aux déplacements, l’équipement qui, chaque année, doit être renouvelé, car, un joueur de hockey, ça grandit vite.
S’il n’y a pas cette petite maman qui a peur de conduire, mais qui transporte trois joueuses au tournoi Léandre-Cayer, à Rock- Forest, en Estrie…
Si personne n’est là, papa ou maman, pour entretenir cette flamme tantôt vorace, tantôt fragile, qu’est l’amour du hockey, eh bien, fort peu de brasiers vont survivre longtemps.
S’il n’y a personne, pour donner de son temps au souper spaghetti visant à amasser des fonds pour l’équipe de hockey locale…
Oui, je sais que beaucoup de papas font, eux aussi, tout ça, mais, ici, aujourd’hui, je tiens à rendre hommage aux femmes, aux mamans qui, dans l’ombre, ou sur un siège hostile d’aréna, gardent intacte la magie du hockey, et, ce, année après année.
À l’image d’un triomphe en finale de la Coupe Stanley, cette douche de Gatorade à l’orange est pour vous.
Tirage !
Pour avoir une chance de remporter un superbe chandail autographié de Ryan Poehling, consultez le lien ci-dessous :
Crédit image entête, NHL.com
Sources: