La faiblesse de Claude Julien: faire des ajustements
Entraîner, peu importe le sport, n’est pas quelque chose de facile. Vous essayez de tirer le meilleur parti d’athlètes différents de vous. Entraîner le hockey est encore plus difficile, car vous avez un mélange de compétences et de personnalités de joueurs qui gagnent souvent plus d’argent que vous. Vous devez non seulement trouver des systèmes, mais aussi trouver des moyens pour les joueurs que vous entraînez d’y adhérer. Ensuite, vous devez essayer de garder 20 à 22 millionnaires heureux, tout en localisant les boutons sur lesquels pousser pour les garder motivés et qu’ils performent au sommet de leurs capacités. Ensuite, lorsque vous parvenez à faire tout cela, vous avez des adversaires qui utilisent des vidéos et des tactiques pour briser et gêner ce que vous avez mis en place avec votre propre équipe. Les bons entraîneurs trouvent des moyens de faire des ajustements à ce que font leurs adversaires pour neutraliser leur équipe. Certains y parviennent mieux que d’autres.
Claude Julien a de l’expérience. En fait, il en a beaucoup. Il a même remporté une coupe Stanley avec les Bruins de Boston au championnat en 2011. Dire qu’il n’est pas un bon entraîneur serait de mauvaise foi. Il sait ce qu’il fait. Mais à quel point sait-il s’adapter? Dans quelle mesure est-il doué pour ajuster ses stratégies lorsque les équipes parviennent à briser son système? C’est peut-être l’une de ses plus grandes faiblesses.
Qui peut oublier quand les Canadiens ont disputé huit matchs sans victoire la saison dernière? Comme s’il ne suffisait pas de prendre neuf matchs pour revenir dans la colonne des victoires, le Tricolore l’a fait deux fois cette saison, se dirigeant tout droit vers une exclusion des séries éliminatoires. Les Red Wings de Detroit feraient cela et vous diriez que c’est par manque de compétences. Mais le Tricolore avait suffisamment de talent pour éviter de se retrouver dans cette position. Les équipes s’étaient adaptées à eux et ils ne pouvaient tout simplement pas trouver des moyens de comprendre comment contrer leurs adversaires.
Cette saison
Après un excellent début de saison, l’équipe est au milieu d’une séquence de deux défaites consécutives, et sa dernière victoire a été loin d’être convaincante contre les modestes Sénateurs d’Ottawa. Ironiquement, c’est contre les Sénateurs qu’ont débuté les ennuis avec la troupe de Julien. Le Tricolore volait, la meilleure équipe offensive de toute la LNH, lorsque le personnel d’entraîneurs des Sens a trouvé comment les arrêter. C’est ce que font les bons entraîneurs. Non seulement Julien n’a pas trouvé de moyen entre les périodes pour contrer son adversaire, mais il a été incapable de trouver une solution à temps pour le match suivant et dans un effort moins qu’impressionnant, les Canadiens ont réussi à récolter les deux points malgré tout.
Depuis, ils ont perdu contre les Maple Leafs de Toronto et les Oilers d’Edmonton. Pire encore, ils ont été blanchis par la défense d’Edmonton et… Mike Smith ! C’est dire à quel point ce personnel d’entraîneurs est incapable de s’adapter. Chaque équipe perdra des matchs et la plupart devront faire face à l’adversité dans une saison. Mais votre travail en tant que coach est de préparer votre équipe. Bien que personnellement je n’accepte pas que les entraîneurs aient à motiver ses joueurs (qui devraient être capables de le faire eux-mêmes), c’est le travail d’un entraîneur de leur fournir des moyens d’attaquer, avec des plans de match contre chaque équipe. Il semble que le plan de match de Julien soit le même à chaque match. Travailler dur. Mais vous pouvez travailler dur et mal travailler en même temps.
Carey Price
Lorsque votre équipe est en difficulté, il est essentiel que vos meilleurs joueurs, ceux qui profitent le plus de l’espace de plafond de l’équipe, intensifient leur jeu et aident l’équipe à sortir du trou. À l’heure actuelle, chez le Tricolore, on n’assiste pas à cela. Carey Price est le gardien de but le mieux payé de la LNH et à l’heure actuelle, il est loin de se comporter comme le meilleur. Chez les gardiens cumulant quatre victoires cette saison, seul Darcy Kuemper (11) a disputé plus de matchs que Price (8) pour y arriver. Même son remplaçant, Jake Allen, a quatre victoires en 6 matchs.
Chez les gardiens avec au moins six matchs, Price est 27e en pourcentage d’arrêts (0,896) et 22e en moyenne de buts alloués (2,84). Allen, dans la même équipe, affiche un pourcentage d’arrêts de 0,933 (2e) et une moyenne de buts alloués de 2.01 (5e). Les fans trouvent rapidement des excuses en ce qui concerne leurs joueurs préférés, mais il n’y a aucune excuse pour ce type de performances lorsque vous portez un plafond de 10,5 millions de dollars sur vos épaules, soit 12,9% du plafond disponible de l’équipe.
Les centres
Est-il possible que les Canadiens commencent à ressentir l’effet d’avoir une trop jeune ligne de centre? Avec Phillip Danault très sous-performant cette saison, le temps semble avoir révélé l’ inexpérience de Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi au centre de la formation. Jake Evans va bien, tout compte fait, mais il est un centre de quatrième ligne, au mieux troisième.
Il semble de plus en plus évident que Danault aurait dû accepter l’offre des Canadiens pendant la saison morte, car il ne se rend certainement pas service, en ce moment, pour un meilleur contrat. Il a même pu réduire l’offre des Canadiens avec son jeu jusqu’à présent cette saison. Bergevin pourrait être tenté de rechercher de l’aide immédiat si les jeunes ne continuent pas de s’améliorer.
Ensemble
Marc Bergevin a fait un travail formidable pour constituer cette équipe, mais c’est à son personnel d’entraîneurs et à ses meilleurs joueurs de faire ce pour quoi ils sont payés. Si cela ne se produit pas dans le filet, les Canadiens ont une option à Allen. Si cela ne se produit pas derrière le banc, peut-être qu’il faudrait adopter une approche plus progressive et moderne. Dominique Ducharme a peut-être ses propres idées et moyens de mettre l’équipe sur la bonne voie. Go Habs Go!
Par JD Lagrange
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