Hommage à l’ennemi
Lundi dernier, partout dans le monde, se tenait la journée mondiale du compliment. Cette initiative a vu le jour aux Pays-Bas, en 2003. Aux dires de ses initiateurs, cette dernière se veut la plus positive de l’année.
Eh bien voilà qui tombe à point!
Dans cette période creuse où les tensions sont amplifiées, par la vitre d’un écran, au même titre que la loupe qui focalise la lumière du soleil, pour griller un grain de popcorn… Ou autres… C’est selon.
Comme cette journée se veut la plus positive de l’année, j’ai envie de me lancer un défi: puisqu’il faut être positif, eh bien soit!
Je vais, aujourd’hui, rendre hommage à l’équipe qui me fait le plus rager, et j’ai nommé… Les Bruins de Boston.
Juste en guise de rappel, je tiens à vous répéter ce que je vous ai déjà dit: je ne les déteste pas pour leurs performances, car, année après année, ils offrent à leurs partisans une solide machine de hockey.
Non, je les hais… Parce qu’on ne peut aimer passionnément les Canadiens ET les Bruins. À un moment donné, il faut faire un choix, et j’ai fait le mien.
Il en va de même, pour la série Harry Potter: tu ne peux pas appuyer Harry… Et celuidontonnedoitdirelenom…
Non, non, je parle très sérieusement, quand je parle de la grande équipe qu’est celle du Massachusetts.
Les Bruins, c’est 97 ans d’histoire. J’espère, pour eux, qu’ils pourront fêter leur centenaire, comme il se doit, avec: un match des étoiles, une séance de repêchage et un film relatant leurs grands moments… Et j’espère que Bobby Orr va tenir un rôle, comme Jean Béliveau l’a fait pour celui en l’honneur du CH!
Chers ennemis jurés, merci de faire monter l’intensité, dans le prélart, chaque fois où vous affrontez le tricolore. À l’image de quand je grimpe le thermostat pour faire dégeler mon bacon sur la plinthe, il y a quelque chose qui ne s’explique pas quand les deux rivaux s’affrontent.
Même au premier match du calendrier, même lorsqu’une des deux équipes est déjà éliminée, et que dire des matchs de séries éliminatoires?!
Lorsque la planète Boston heurte la planète Montréal, ça fait toujours des flammèches.
Certains essaient de nourrir une rivalité, avec Ottawa, parce qu’on s’est affrontés quelques fois en rondes éliminatoires…
Oui, oui, avec l’histoire du morse aux yeux globuleux, je sais…
Mais, savez-vous quoi? Ce n’est pas pareil. J’ai beau essayer de détester Thomas Chabot, mais…
Je ne suis pas capable. Il a vraiment l’air d’un bon jack. Je suis persuadé qu’il serait le premier à venir m’aider à monter mon barbecue que j’ai reçu par la poste.
Brady Tkachuk, disons que c’est un peu plus facile, mais, encore là, ce n’est pas une hargne qu’on entretient, de génération en génération, depuis près de 100 ans.
Un peu à l’image d’un verre d’eau, quand j’ai envie d’une bonne cannette froide: ce n’est pas pareil…
Les Bruins, merci, pour tous les grands joueurs que vous avez réussi à dénicher, mais surtout, à former.
J’ai dédié un texte complet, à Raymond Bourque, donc je crois que ça se passe de commentaires, mais merci, bien évidemment, pour Bobby Orr.
Orr, une merveille canadienne a été découverte par Boston, à l’âge de 12 ans. De 1968 à 1975, il a remporté, à huit reprises, et ce, de manière consécutive, le trophée Norris remis au meilleur défenseur du circuit. Ce joueur légendaire a révolutionné la position de défenseur, en lui apportant un rôle notamment offensif. Il a même réussi à remporter, à deux occasions, le trophée Art Ross remis au meilleur pointeur de la ligue.. Et il est le seul défenseur à avoir accompli l’exploit.
Quand je pense au gros « B », je revois aussi Gerry Cheevers qui a, lui aussi, révolutionné la position de gardien de but, en n’ayant pas peur de sortir de son demi-cercle pour défier les attaquants et couper les angles de tirs. Cet homme n’avait pas froid aux yeux, et toute la planète hockey en redemandait. Tout ça, sans parler de son masque qui a marqué l’imaginaire collectif.
Dans une période historique plus près de nous, j’aime à me rappeler l’incroyable Tim Thomas qui, lui aussi, ne semblait pas utiliser un style en particulier…
Hormis celui de Dominik Hasek…
Mais, peu importe comment il a fait, mine de rien, il a mené ses coéquipiers à la consécration en leur permettant de soulever la Coupe, le Saint-Graal du hockey.
J’aimerais bien dire « Ouin, mais il avait une équipe, devant lui! »
Oui, j’en conviens, mais, Tim Thomas, c’est, oui, une Coupe en 2011 mais c’est aussi: deux trophées Vézina, en 2009 et 2011, un trophée Conn Smythe, deux palmes du meilleur pourcentage d’arrêts… En 2009 et 2011. C’est aussi deux participations au match des étoiles, et sa place sur la première équipe d’étoiles en 2009.
Rendu-là, je crois qu’on se moque de comment il les bloque, les rondelles.
Dans un autre ordre d’idées, je tiens à rendre hommage, à l’équipe domiciliée au TD Garden pour Patrice Bergeron. Ce gars-là fait rayonner le Québec, comme peu d’autres le font, actuellement, et, même, je crois qu’on peut placer son nom dans la grande lignée de joueurs québécois qui ont marqué l’histoire du plus beau sport au monde.
Patrice Bergeron, même si ce n’est pas le joueur le plus exubérant, c’est un euphémisme de dire qu’il fait le travail, avec ses 869 points en 1089 matchs.
Patrice Bergeron, c’est aussi quatre trophées Frank J. Selke remis à l’attaquant qui excelle le mieux en défensive à travers la ligue.
Patrice Bergeron, c’est aussi, bien évidemment, une Coupe Stanley qui fête, cette année, son dixième anniversaire.
Depuis peu, Patrice Bergeron… C’est aussi le Capitaine de cette redoutable formation.
On s’acharne beaucoup, sur le cas de Trevor Timmins – et le but n’est pas de valider la légitimité de la chose – , mais, en 2003, ce fut, lors de son entrée en scène, selon les dires de plusieurs, un des pires repêchages, dans l’histoire des Glorieux.
Pourquoi je vous en parle? Parce que c’est lors de ce repêchage que Bergeron fut repêché… Au 45e rang.
Juste pour votre curiosité, cette année-là, Timmins a jeté son dévolu, au 10e échelon, sur un certain Andrei Kostitsyn. À la défense de la direction du CH, il est vrai que le Biélorusse s’était particulièrement illustré, lors de son passage chez les juniors. Tous les espoirs étaient donc permis.
Là où le bat blesse, c’est lorsqu’on regarde qui le CH a repêché, au 40e échelon, donc à un moment où Bergeron n’était toujours pas fixé à propos de son avenir.
C’est à cet instant que le Tricolore a sélectionné… Cory Urquhart
… Qui?
Co-ry Ur-qu-art!
… Connais pas!
Ben oui, franchement, il possède un restaurant végétalien à Halifax!
Ah, OK, lui!
Bon, en même temps, je fais mon fin finaud, et n’importe qui en ferait autant: surtout 18 ans plus tard.
Sans compter que, lors d’un repêchage, vous avez le choix entre des centaines d’athlètes, tous fringants et imposants, de partout dans le monde.
Moi, ma femme m’envoie magasiner des tampons, et je me trompe à coup sûr, donc je vais me garder une petite gêne avant d’envoyer qui que ce soit au bûcher.
Bref.
Tout ce long préambule, non pas pour nous rappeler les frères Kostitsyn, mais pour saluer le travail de la formation américaine qui a su reconnaître le potentiel du jeune Bergeron, mais, plus important encore, ils ont su le développer et l’entourer savamment.
Au-delà des joueurs ayant marqué l’histoire de cette équipe faisant fièrement partie des « Original Six », et j’en ai omis d’innombrables, dont Cam Neely…
On s’entend que, quand tu peux omettre un joueur qui totalise 694 points, en 726 matchs… C’est que tes affaires vont rudement bien!
Au-delà de ceux qui ont saigné pour défendre leur uniforme noir et jaune, je tiens à vous rappeler un chandail que, sincèrement, j’ai adoré… Et que j’adore encore, et j’ai nommé: leur chandail jaune avec une tête d’ours.
Ça, bien avant le « reverse retro » où, un peu comme dans un « 5 à 7 », tout le monde est un peu plus décontracté, ça prenait de la gueule, et, ça, je respecte ça.
En somme, malgré le différend irréconciliable qui divise les partisans de Montréal et de Boston, je sais reconnaître, aujourd’hui, car une fois n’est pas coutume, que la formation bostonnaise est une redoutable machine de hockey. Ce, depuis longtemps, et, même avec le départ de Chara, l’avenir semble toujours autant prometteur.
Bon, maintenant que c’est fait…
BOOOOOOOOOOUUUUUUHHH
Je rigole.
Longue vie à votre club afin que cette rivalité, qui est exactement l’essence du hockey, soit éternelle, cette rivalité qui nous garde sur le bout de notre siège, qui nous fait passer par toute une gamme d’émotions. Cette rivalité qui arrive à nous faire oublier nos soucis quotidiens, le temps d’un match.
Ça, ça n’a pas de prix.
Santé!
Tirage !
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Crédit image entête, Len Redkoles/Getty Images via BlackNGoldHockey.com
Sources: