Habstérix | Au-delà du hockey
Au Canada et dans de nombreuses autres régions du monde, nous grandissons en regardant le hockey. C’est un sport oui, mais c’est aussi une passion, un mode de vie. Ceux qui ont la chance d’y jouer ou ont des enfants qui y jouent vous diront qu’une saison de hockey accapare beaucoup de votre de temps, le temps de vos parents aussi. Combien d’autres sports vous demandent de passer autant de temps avec vos coéquipiers? S’habiller et se déshabiller avant et après chaque pratique, avant et après chaque match, partager du temps ensemble et se faire des amis pour la vie. La camaraderie, les rires, les taquineries, les blagues, les pleurs… et même les combats. On entend souvent dire qu’une équipe de hockey est comme une famille. On en aime certains, d’autres pas tant. Mais, au final, on trouve un groupe qui partage la même passion, poussant tous dans la même direction afin de vaincre les adversaires.
Ça ne pourrait pas être plus évident qu’au niveau pro. Dans la LNH, la saison débute avec le camp de développement pour les plus jeunes. Plus tard, il y a le camp des recrues pour ceux qui ont des chances d’obtenir une invitation au vrai camp d’entraînement. Ensuite, ces jeunes retournent soit au junior, au camp d’entraînement de la LAH ou, pour les rares élus, une invitation à rejoindre les grands, les stars de l’équipe. Une chance de “rejoindre le show”. Pendant tout ce temps, ils partagent le vestiaire et font des activités ensemble sur et hors la glace. Dans l’adversité, ils apprennent à se connaître. Ils doivent établir des relations dès le début de leur carrière. Mais encore une fois, il y a le côté business aussi, et c’est ce que les partisans – et certains membres des médias – ne voient pas, ou ont tendance à trop souvent l’oublier ou l’ignorer.
Vous voyez, ces gars ont aussi une vie à l’extérieur de la patinoire. Ils ont des familles, des proches, beaucoup ont des enfants qui ont leurs propres activités, souvent en dehors du hockey. Les joueurs partagent des amitiés qui se transposent hors de la glace. Les femmes et les petites amies des joueurs passent aussi beaucoup de temps ensemble et nombre d’entre elles nouent des liens et deviennent amies. Pour ceux qui ont des enfants, c’est une autre dynamique. Les enfants établissent des relations avec les autres joueurs de l’équipe. De nombreux enfants de joueurs sont liés avec les enfants d’autres joueurs. Ils se voient aux matchs disputés à domicile. Ils ont des rendez-vous, passent des nuits blanches ensemble, tout comme nos enfants. C’est une famille élargie.
Tout récemment, j’écoutais Brendan Gallagher parler à propos des enfants de Jeff Petry, et combien il passait beaucoup de temps avec eux. À ce jour, Gallagher est célibataire et n’a pas d’enfant. Les Price, Weber et Petry sortent ensemble non seulement durant la saison, mais aussi durant l’été à Kelowna, en Colombie-Britannique. Ils y sont rejoints par un autre bon ami et sa famille: l’ancien cœur et âme des Habs et voisin de Carey Price à Kelowna, Josh Gorges, qui a fait le voyage à Montréal ce weekend pour pouvoir assister à un match et voir ses buddies des Canadiens.
Le business du hockey
Mais alors, un côté plus laid du hockey se pointe le bout du nez. Les joueurs savent dans quoi ils s’embarquent lorsqu’ils choisissent de faire carrière au hockey. Ils connaissent les risques de blessure, le temps qu’ils devront passer loin de leurs proches et, avec lui… l’anxiété de séparation qui vient avec le risque d’être échangé ou de voir un ami quitter l’équipe. C’est facile pour nous de rester assis et dire, “Hey, c’est pour ça qu’ils sont payés autant” mais ce n’est pas facile pour les joueurs. Parfois, il n’y a même pas besoin d’avoir un échange pour qu’ils ressentent cette pression, cette anxiété. L’été venu et à la date limite des échanges, les rumeurs affluent et même si les joueurs essaient d’ignorer ces rumeurs, ils en entendent parler. Les membres de leurs familles en entendent parler. Leurs femmes et leurs enfants en entendent parler aussi.
Ilya Kovalchuk’s face after showing up his kids is hilarious pic.twitter.com/GUqPIjCxuI
— Mollie Walker (@MollieeWalkerr) February 11, 2020
Il suffit de demander à Gorges combien il était défait d’avoir à quitter l’organisation. Ou vous pouvez demander à Dale Weise comment il s’est senti après avoir été échangé à Chicago. Plus récemment, on pourrait demander à Nate Thompson – surnommé “Uncle Nate” par ses coéquipiers – ce qu’il pense après avoir eu à quitter Montréal. Avez-vous déjà lu le livre de Chris Nilan? Sinon, faites-le. Découvrez à quel point il a été affecté de quitter les Canadiens. Demandez-leur quel genre d’impact cela a eu sur eux, mais aussi sur leurs familles.
Il n’y a pas longtemps, Ilya Kovalchuk parlait d’un rare et exceptionnel esprit d’équipe et de la proximité des joueurs des Canadiens. Il en parlait comme d’une famille. Et on a pu voir le DG Marc Bergevin l’accommoder en lui donnant le choix de sa destination. Un tel geste peut contribuer à inciter les joueurs à rejoindre l’équipe ou non, et Kovy semble sincère en disant vouloir revenir la saison prochaine. Qu’il passe de la parole aux actes, ça reste à voir, mais les joueurs apprécient ces petits gestes.
On a pu voir Bergevin faire ce genre de choses à plusieurs reprises depuis qu’il s’est amené à Montréal. Le dernier était avec Tomas Plekanec, en lui offrant également le choix entre quelques équipes, avant de le ramener afin qu’il puisse terminer sa carrière dans l’uniforme des Canadiens. Vous voyez, le DG était autrefois un joueur, et il sait ce que ces gars ont à traverser. Oui, le hockey est aussi un business, mais on parle d’êtres humains qui ont des sentiments et des besoins. N’oublions jamais cela. Go Habs Go!
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Crédit image entête, Habsterix.com