Dans le senior A, ça sent la Coupe !
Je n’ai pas souvenir de vous avoir abordé le sujet, mais hormis mon emploi d’assistant-gérant dans un Ultramar que j’adore, en plus de mon emploi de chroniqueur ici, au Hockey Herald, sans oublier ma vie de mari et de père de trois magnifiques enfants plein de vie, je donne aussi de mon temps à l’équipe de hockey senior A de ma région, les Sharks de East Angus. La formation, qui m’est très chère, évolue à l’intérieur de la Ligue Régionale de Hockey Senior A. Cette semaine, dans le cadre de mon texte hebdomadaire, j’ai envie de vous emmener dans mon univers. Êtes-vous prêts ? Tout le monde a fait son petit pipi ? Super, alors on part ! C’est parti mon kikito !
Tout d’abord, avant d’aborder les séries éliminatoires, qui débutent à l’intérieur de ce circuit qui m’est cher, commençons par le commencement : qu’est-ce la Ligue Régionale de Hockey Senior A? Il s’agit d’une ligue de hockey de niveau senior A composée de dix équipes : le Dynamik service agricole de Coaticook, champion du calendrier régulier, le Desjardins Wild de Windsor, le DLC de La Guadeloupe, le Gentilly-Ford de St-Pierre-les-Becquets, les Cougars de Warwick, le JB de Daveluyville, le Sauro de Lac-Mégantic, le Courteau de Trois-Rivières, les Nordik Blades de Val-des-Sources et finalement, l’équipe pour laquelle je travaille, les Sharks de East Angus.
Bien que, à l’image de tous les autres circuits sportifs à l’échelle planétaire, le calendrier régulier fut malmené par les nombreuses restrictions sanitaires en vigueur, à un moment ou à un autre, il s’est néanmoins clos il y a quelques semaines. Vaut mieux tard que jamais, comme dirait l’autre. En guise de préambule aux séries éliminatoires, il s’est tenu une ronde suicide, entre la huitième position, les Nordik Blades, et la neuvième place, les Sharks. Bien que l’équipe de East Angus ait entamé cette ronde sur les chapeaux de roues, en allant jusqu’à enlever les honneurs du premier match, au domicile de leurs adversaires, ces derniers ont vite fait de renverser la vapeur, en remportant de façon sans équivoque les deux matchs suivants, dont la deuxième partie disputée à l’aréna Robert-Fournier de East Angus. Bien que, comme tout le reste de mon équipe, j’aurais apprécié que notre parcours se poursuive, je n’ai pas été déçu par le spectacle, par l’émotion, par l’énergie, par l’intensité déployée. Tous les joueurs, peu importe à quelle équipe ils appartenaient, ont laissé leur cœur sur la glace. C’est ce que j’aime autant de cette ligue : le coeur qui est laissé sur la glace, l’intensité. Chaque joueur joue comme si c’était son dernier match. S’il est vrai que tous les joueurs ont un autre métier, il n’en paraît rien, une fois que la rondelle tombe sur la glace.
Évidemment, si vous êtes aussi habiles que moi, tout en tenant pour acquis qu’il reste huit équipes encore en lice, vous aurez compris que les partisans de hockey du Québec auront quatre séries différentes à se mettre sous la dent. Examinons-les une à une. À tout seigneur tout honneur, commençons par les champions de la saison régulière, le Dynamik service agricole de Coaticook qui affrontera les tombeurs de East Angus, les Nordik Blades de Val-des-Sources. Bien qu’une équipe trône au sommet du classement, et que l’autre ait du passer par une série préliminaire pour y parvenir, bien malin est celui qui pourrait deviner l’issue de cette série. Les amateurs de hockey le savent : bien souvent, les séries éliminatoires ne se déroulent pas du tout comme lors du calendrier régulier. Si vous avez des doutes, je vous conseille d’en parler aux partisans des Maple Leafs… Sinon, vous souvenez-vous des nombreuses fois où le Canadien se faufilait en séries éliminatoires de justesse, par la porte d’en arrière, et, au premier tour, retrouvait les puissants Bruins qui étaient qualifiés depuis longtemps puisqu’ils étaient premiers au classement. Encore une fois, je le répète : les matchs disputés en saison régulière ne voulaient plus rien dire. Souvent, contre toute attente, les Canadiens on-ne-peut-plus négligés renversaient les puissants Bruins qui peinaient à comprendre ce qui venait de se produire, un peu comme le directeur général des Leafs, au printemps dernier. Dans le cas qui nous intéresse, celui de Coaticook qui affronte Val-des-Sources, peu importe leur rang au classement, les Nordik Blades ont donné bien du fil à retordre à leurs rivaux, lorsqu’ils se sont affrontés, le 10 décembre dernier, puisque cette rencontre s’est soldée par un pointage de cinq à quatre. Dans un contexte d’une telle parité, imaginez lorsque le désir de vaincre s’en voit décuplé, lorsque l’après-saison débute. Si vous vous trouvez dans le coin de l’une des deux villes, en fin de semaine, je vous invite à consulter la page Facebook d’une des deux équipes pour les heures et les dates des matchs à venir. Je vous garantis que vous ne serez pas déçus du spectacle. Peut-être que, comme moi, l’issue du match vous attristera, mais, si vous aimez le jeu: passionné, physique, des petits bijoux offensifs, des gardiens de buts qui réalisent des miracles et des arénas à l’ambiance survoltée, non, vous ne serez pas déçus.
En deuxième lieu, intéressons-nous à la série quart de finale opposant les Cougars de Warwick au Courteau de Trois-Rivières. De leur côté, les Cougars sont les champions en titre de la Coupe Action maisons, en quelque sorte la Coupe Stanley de la LRHSA. En fait, ils l’ont gagnée, il y a trois ans, mais, l’an dernier, encore en raison des restrictions sanitaires, la saison fut complètement annulée. Il y a deux ans, lors de la saison 2019-2020, les séries éliminatoires, à l’image de tous les autres circuits sportifs à l’échelle mondiale, ont été interrompues. Toutefois, dans le cas de la LRHSA, celles-ci n’ont jamais été reprises ou complétées. Il faut donc remonter jusqu’en 2019, afin de voir la Coupe être octroyée Personne n’a donc pu leur ravir « leur » titre, pendant trois ans. En même temps, il ne s’agit pas non plus d’une équipe Cendrillon ou d’une surprise. Depuis nombre d’années que la formation warwickoise se tient dans le haut du classement général. De leur côté, l’équipe trifluvienne en est à ses premières armes, dans cette région. L’an dernier, elle était connue sous le nom du Boum de St-Boniface. À l’image des Nordiques devenus l’Avalanche, le déménagement ne semble pas les avoir gênés outre mesure. Mine de rien, ces derniers ont réussi à marquer 75 buts en 16 matchs. Amateurs de jeu offensif? Vous serez servis! D’autant plus que, à ce chapitre, l’équipe coaticookoise est aussi première de classe, avec une fiche, au terme de la saison, de 102 buts marqués contre 56 buts encaissés. Le Dynamik service agricole arrive donc par la grande porte, mais il ne faudra pas pour autant qu’elle regarde qui que ce soit de haut. Connaissant l’entraineur chef, Michel Fillion surtout pour son excellente réputation à travers la Ligue et pour les résultats de son équipe qui parlent d’eux-mêmes, je n’ai nul doute qu’il affrontera l’équipe adverse, quelle qu’elle soit, avec le même sérieux et la même intensité. La relâche n’est que pour les écoliers. Sur la glace, il est maintenant l’heure de passer aux choses sérieuses.
Troisièmement, les amateurs de hockey pourront assister à la ronde éliminatoire mettant aux prises les deux nouvelles équipes de la Ligue, soit le Sauro de Lac-Mégantic et le DLC de La Guadeloupe. Avant cette année, le circuit comptait huit équipes. À l’image de la LNH, la Ligue a, elle aussi, misé sur l’expansion. Il y a fort à parier qu’elle ne regrette pas son choix.
De son côté, d’aussi loin que je me souvienne, Lac-Mégantic a toujours été une belle ville de hockey. Je me souviens d’avoir suivi les matchs du Turmel de Lac-Mégantic, l’équipe ayant jadis fait la pluie et le beau temps, à travers six ligues différentes de hockey senior. En effet, la redoutable concession fit ses débuts, en 2001, et, à l’aube de la saison 2018-2019, en raison de divergences d’opinions, la formation fut retirée de la ligue où elle était affiliée. Au fil de son parcours durant 17 ans, elle remporta sept championnats de saison régulière et huit championnats de séries éliminatoires. Je ne suis pas doué en mathématiques, mais ça fait une excellente moyenne au bâton. C’est donc avec le couteau entre les dents que l’équipe à l’impressionnante feuille de route s’est amenée dans le paysage de la LRHSA.
De son côté, la formation de La Guadeloupe n’entend pas rougir, devant son opposant, ni devant qui que ce soit. De son côté, l’équipe a dû s’armer de patience et travailler dur, car, dans le but d’être admise au sein de la ligue, d’importants travaux de rénovation ont été effectués à l’aréna où le DLC joue à domicile. De leur côté, les propriétaires ont dû se montrer patients et persévérants. Lors de son expansion antérieure, la Ligue Régionale avait refusé la candidature de La Guadeloupe et avait accueilli le Desjardins Wild de Windsor et le Boum de St-Boniface, aujourd’hui le Courteau de Trois-Rivières. Le conseil d’administration composé de : Stéphane Turgeon, Éric Drindle, Jean-François Garnier, Steve Goulet, Émilie Larivière et Miguel Goupil, suite au précédent refus de la Ligue et suite aux réfections apportées à l’aréna, a déposé une seconde demande qui, cette fois, fut acceptée. J’ai encore espoir de façon naïve qu’il en soit de même avec les Nordiques, mais, ça, c’est un tout autre dossier.
Lorsque les deux belligérants se sont affrontés, le 19 novembre dernier, l’équipe méganticoise a raflé les honneurs du match, au terme d’une victoire de six à quatre remportée à domicile, mais, au risque de me rappeler, les séries éliminatoires sont complètement une autre saison, ce qui donne parfois lieu aux plus beaux des contes de fées, comme le parcours imprévu des Canadiens de Montréal, les derniers à se qualifier pour « la valse du printemps » jusqu’en série finale de la Coupe Stanley.
Dans le cadre du quatrième et dernier duel, celui-ci opposera le Desjardins Wild de Windsor au JB de Daveluyville. À l’occasion de cet affrontement, les amateurs de buts et de prouesses offensives ne seront pas en reste. En effet, l’équipe windsoroise, après 16 joutes, affiche 89 buts au compteur. De son côté, le JB cumule pas moins de 85 buts.
Dans le cas présent aussi, cette série me fait vibrer la fibre nostalgique, lorsque je pense au club de Windsor, équipe que j’allais voir, lorsque j’étais un gamin qui découvrait le plus beau sport au monde. À l’époque, la concession portait le nom des Papetiers de Windsor, en raison de la papetière Domtar qui a élu domicile, à Windsor… En 1848. Encore à ce jour, l’industrie des pâtes et papiers est le plus grand employeur de la ville, et ses retombées économiques sont estimées à plus d’un milliard de dollars. L’équipe, jadis affublée d’un ours rugissant tenant un bâton de hockey, a effectivement existé de 1996 à 2003. Toutefois, à partir de 2001, suite à un changement de propriétaires, elle prit le nom du Lacroix de Windsor. En 2003, et suite à l’exil des Castors de Sherbrooke, désormais les Maineiacs de Lewiston, les joueurs de Windsor sont devenus le Saint-François de Sherbrooke… Jusqu’au retour du hockey junior majeur, à Sherbrooke, en 2011. En 2011, on annonça la création du Phoenix de Sherbrooke et le retour du hockey à Windsor, avec la naissance du Wild de Windsor. Après un exode de huit ans, le hockey était de retour, tant à Sherbrooke, pour le hockey junior, qu’à Windsor, avec le retour du hockey senior. En somme, tout est bien qui finit bien.
Lorsque ces deux clubs de sont rencontrés, en octobre dernier, le Desjardins Wild avait remporté les deux points, suite à un match âprement disputé qui s’est conclu par le pointage de trois à deux, mais … Je dis bien « mais »… Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, depuis. Une des deux formations pourrait très bien se voir surprise par le courant de cette même eau. Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort, car, à l’image d’un solide plaquage, parfois elle frappe fort.
C’est donc en tant qu’amateur passionné de hockey, et non en tant que membre du personnel d’une des équipes que je suivrai attentivement ce qui se passera, au cours des prochaines semaines. Je me promets bien d’aller faire un tour aux matchs qui se dérouleront en Estrie….et pourquoi pas, puisque c’est à nouveau possible, un voyage de hockey vers les destinations les plus éloignées. On a tellement été longtemps sans pouvoir assister en personne à des vrais matchs de hockey, avec tout ce que ça implique, pourquoi ne pas en profiter. Après tout, avant d’être un membre des Sharks, j’étais… Et je suis toujours… Un amoureux fou du plus beau sport au monde.
À tous les partisans et les amateurs de partout, peu importe pour quelle équipe vous vous rendez à l’amphithéâtre, je vous souhaite d’excellentes séries éliminatoires.
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Crédit image entête, via latribune.ca
Sources:
https://liguehockeyregionale.com/
https://www.facebook.com/Nordik-Blades-LRH-976939889016574/
https://www.facebook.com/Dynamik-Service-Agricole-de-Coaticook-LRH-1379124692187764/
https://echodefrontenac.com/archives/sports/le-turmel-senior
https://www.facebook.com/profile.php?id=100047938965960
https://www.facebook.com/hockeymineur.lacmegantic.5
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Papetiers_de_Windsor
https://www.domtar.com/fr/qui-nous-sommes/tous-nos-emplacements/usine-de-windsor
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Saint-Fran%C3%A7ois_de_Sherbrooke
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ph%C5%93nix_de_Sherbrooke
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Maineiacs_de_Lewiston
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