LNAH | Des vautours
Des vautours.
Encore une fois, il a fallu qu’un geste déplorable commis par quelques individus vienne salir l’image de toute la LNAH. Est-ce que la ligue est parfaite? Non. Est-ce que la sécurité aurait pu faire quelque chose à ce moment-là? Oui, sans aucun doute. Est-ce que la ligue aurait pu agir plus rapidement? Peut-être. Mais pour un événement isolé, événement que je condamne au plus haut point et qui, en 2019 , des choses de la sorte ne devraient plus arriver, on fait le procès de la ligue, de ses joueurs, de ses dirigeants. Encore ce matin, les journalistes parlent d’une ligue de goons et de lutte. On attend toujours qu’il se passe quelque chose pour frapper sur la ligue comme des vautours. Nous sommes en 2019. La ligue a évolué. Les débordements et les matchs de 4 heures ne sont plus monnaie courante comme au tournant des années 2000. Est-ce qu’il y a encore de la bagarre? Oui, mais il y en a dans les tous les circuits de hockey. Quand Nicolas Deslauriers jette les gants au Centre Bell, à ce que je sache, les gens se lèvent d’un bond et c’est probablement un des moments du match où les gens font le plus de bruit. Mais il n’y a pas que ça. Regardez les background hockey des joueurs évoluant dans la ligue et vous verrez que le talent est plus que présent. Des joueurs ayant joué dans la Ligue nationale, des joueurs ayant eu des carrières dans les circuits professionnels européens et des joueurs qui ont frôlé la Ligue nationale en évoluant dans les ligues pros aux États-Unis composent la grande majorité des équipes.
Ce matin, j’ai entendu une dame au micro de Paul Arcand affirmer qu’on devrait empêcher les enfants d’assister aux matchs et complètement rabaisser les fans de la ligue en doutant de leur quotient intellectuel et de leur éducation. Je veux bien croire que certaines personnes qui assistent aux rencontres ne sont pas les crayons les plus aiguisés de la boîte mais la généralisation dont elle fait part inclut tous les gens qui gravitent autour de cette ligue. À ce que je sache, il y a des comptables, des étudiants en finances, des agents correctionnels, des ingénieurs, des vendeurs d’assurances et j’en passe qui évoluent dans la Ligue. Et on pourrait faire le même exercice et retrouver les mêmes professions parmi les spectateurs qui assistent aux rencontres. De généraliser la petitesse d’esprit des gens ayant été racistes à toutes les foules et les joueurs et dirigeants, c’est un manque flagrant de recul.
Maintenant que la ligue a fait part de ses intentions pour tenter d’empêcher que des situations semblables se reproduisent, que peut-elle faire? Au niveau de l’image, il faut absolument que la ligue fasse la promotion de ses joueurs. Il y a beaucoup de belles histoires de persévérance et de joueur-étudiant qui mériteraient d’avoir de l’exposure. Aussi, je comprends que les bagarres créent des clics mais il faudrait aussi s’assurer que les images disponibles de la ligue ne soient pas que des combats. Les matchs sont web diffusés à 90%, il serait facile de faire des montages de beaux jeux. La LNAH, ce n’est pas que des goons, mais ce n’est pas non plus du hockey dénué d’émotion et de robustesse. La LNAH, c’est un mélange de robustesse, d’émotion et de talent. C’est la 3e ligue au Québec au niveau du calibre de jeu derrière la LNH et la AHL.
Je ne suis peut être pas le plus objectif lorsqu’on parle de la ligue mais je n’accepterai pas qu’on continue de salir une ligue et ses joueurs qui méritent beaucoup plus de respect que ce qu’elle reçoit. Les joueurs vont à l’école ou travaillent à temps plein et viennent nous donner un spectacle à chaque fin de semaine. Ils ne font pas ça pour l’argent, sinon peu de joueurs formeraient les équipes. Même chose avec les passionnés qui sont entraîneurs ou qui font partie des organisations en travaillant dans l’ombre. Oui, la ligue a son passé disons assez mouvementé, mais justement, c’est du passé. Pour tous les joueurs qui match après match se donnent et offrent un bon spectacle à un prix raisonnable (ce qui est rendu rare, de nos jours) je ne peux qu’être désolé de voir que malgré toute l’évolution du niveau de jeu et de la ligue en général, on continue de la regarder de haut… ça m’écoeure.
Tommy Guillemette Lavallée, amoureux de la LNAH.
Crédit image entête, Pixabay