1er Juillet, ça prend parfois un peu de chance…
Le 1er juillet dernier, Marc Bergevin a tout essayé pour amener du renfort afin de permettre à son équipe d’être mieux équipée pour lutter pour une place en séries. On sait qu’il s’est mis le nez dans le dossier Matt Duchene et aussi dans celui de Jake Gardiner. Apparemment, il aurait aussi tenté son coup avec Anders Lee. Si ce dernier a décidé d’accepter l’offre de son équipe (7M par saison pendant 7 ans + NTC), les deux autres ont profité de leur autonomie pour choisir une autre destination.
Duchene a décidé de s’envoler vers Nashville, un endroit où il possédait déjà une maison, afin d’apposer sa signature au bas d’un contrat de 7 ans qui allait lui rapporter 8M par saison. Si les Preds n’avaient pas été dans le dossier – en ne parvenant pas à transiger PK Subban, par exemple – il semblerait que le joueur de centre aurait pu envisager de signer à Montréal.
Huit mois plus tard, alors que le dernier droit du calendrier régulier est déjà bien entamé, l’ancien des Jackets, des Sens et des Av’s revendique 12 buts et 39 points en 61 matchs. Au cours de ses six dernières parties, Duchene a produit une seule aide, étant utilisé à peine un peu plus de 14 minutes lors de son dernier match. Son temps de glace est d’ailleurs passé de 18-19 minutes par match depuis le début de sa carrière (à une ou deux exceptions près) à une moyenne de 16:56 avec les Preds. Et ça continue de descendre.
Aurait-il mieux produit à Montréal ? L’attaque en arrache à Nashville, mais Duchene avait déjà montré des signes de ralentissement à Columbus (12 points en 23 matchs) après une saison du tonnerre à Ottawa (27 et 58 points en 50 parties). S’il s’est bien repris en séries (10 en 10), un doute important subsistait… Était-il en train de jouer pour un contrat ? Une chose est sure, à l’heure actuelle, il n’en donne pas pour son argent.
Regardons maintenant du côté de Jake Gardiner. Si on savait déjà que son jeu défensif était déficient, le fait de voir un défenseur gaucher avec des upsides offensifs intéressants disponibles sur le marché des joueurs autonomes justifiait de tâter le terrain. Toutefois, après son séjour de huit saisons à Toronto, Gardiner ne voulait plus rien savoir des marchés canadiens. Il a donc choisi d’accepter l’offre des Canes : 4.05M par saison pour 4 ans. En plus d’un gênant différentiel de -22, l’arrière de 29 ans a été limité à 19 points en 64 matchs jusqu’à présent. Au cours des deux derniers matchs, Rod Brind’Amour l’a utilisé avec parcimonie en l’envoyant sur la glace pour tout juste un peu plus de 12 minutes à chaque fois.
Moins d’un an plus tard, considérant les difficultés défensives du Tricolore, on peut dire qu’on l’a échappé belle…
Et Anders Lee dans tout ça ? Lou Lamoriello était dans une position difficile. Après avoir échappé John Tavares sur le marché des joueurs autonomes en 2018, les Isles ne pouvaient pas se permettre de perdre un autre attaquant de la même manière. Le vieux DG a donc sorti le chéquier et lui a accordé 49M sur 7 ans. Malheureusement, après avoir marqué 40 buts en bénéficiant du talent de Tavares à sa dernière saison avec l’équipe en 2017-18, Lee a vu sa production chuter à 28 filets la saison dernière. Cette année, revendiquant 19 buts et 40 points après 64 matchs, le nouveau capitaine de l’équipe se dirige vers une récolte de 24 buts. Il aurait pu aider le Canadien, mais pas à 7M+ millions par année.
Il y a quelques années, Marc Bergevin a déposé une offre juteuse à Milan Lucic. Le gros ailier a accepté moins d’argent de la part des Oilers afin de rejoindre Peter Chiarelli à Edmonton. Difficile de trouver un meilleur exemple…
Constat : Marc Bergevin a raison. Le 1er juillet est un véritable piège, un terrain miné pour les 31 – bientôt 32 – DG de la ligue. On aurait pu ajouter plusieurs noms, les exemples sont légion. Karl Alzner n’est-il pas la cible de prédilection lorsque vient le temps d’attaquer Bergevin ?
En somme, je pense qu’on peut dire que Marc Bergevin a eu de la chance. John Tavares et Artemi Panarin ? Deux noms à ajouter à longue liste des joueurs qui ne veulent pas venir à Montréal. Certes, on aimerait pouvoir amener une vedette de ce calibre à Montréal mais quand on regarde la liste des noms ci-haut, on pourrait conclure que la mauvaise réputation de la ville qui pousse plusieurs joueurs à refuser de venir n’a pas que du mauvais…
Bergevin a eu de la chance, et je crois qu’il le sait. Pour cette raison, déjà pas très friand du 1er juillet, il risque de se montrer d’autant plus vigilant au cours des prochaines années. Cet été, l’exercice devrait être facilité par le fait qu’il n’y aura pas grand-chose d’intéressant sur le marché.
En Prolongation
Quand on regarde ça et qu’on scrute la signature de Ben Chiarot, un joueur méconnu à Montréal avant sa signature, je pense qu’on peut dire que les meilleurs onguents se trouvent parfois bel et bien dans les petits pots. Encore qu’il ne me viendrait pas forcément à l’esprit de qualifier Chiarot de petit !
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Crédit image entête, PC via RDS.ca