Trevor Timmins, l’homme de la situation ?

La question se pose, et on l’entend souvent entre les partisans de hockey à chaque approche d’un nouveau repêchage. Prenons le temps de connaître monsieur Timmins et d’analyser ses années dans la LNH.

Trevor Timmins a débuté sa carrière avec les Sénateurs d’Ottawa de 1992 à 2001-2002.  De 1999 à 2002, il était responsable du département du recrutement.  Il est arrivé à Montréal lors de la saison 2002-2003 et s’occupe du recrutement depuis ce temps-là.  Il occupe présentement un poste de directeur général adjoint depuis la saison 2017-2018.

Mathias Brunet a écrit un excellent texte que vous pouvez prendre le temps de lire et constater pourquoi il n’est pas si mauvais que ça.

Personnellement, je crois que Timmins n’est peut-être pas le meilleur, mais il n’est pas le pire, loin de là.  Les prochaines années vont nous démontrer ce qu’il peut dénicher. Il a connu, selon moi, 2-3 bons derniers drafts et Marc Bergevin est en train de lui accumuler beaucoup de munitions pour les prochaines années.  Je vous partage deux entrevues rapides avec des gens qui ont côtoyé Timmins ou ont une opinion à partager sur ce dernier.



Entrevue d’un ancien dépisteur pour la LHJMQ :

Pour mettre les gens en contexte, quel rôle aviez-vous au sein d’une organisation de hockey ?

Recruteur et recruteur avancé !  Dans le fond, j’étais éclaireur au niveau Bantam et Midget et je donnais mes observations aux organisations.

Pour quelles équipes avez-vous évolué ?

De 1985 à 1992, j’ai travaillé pour les Tigres de Victoriaville et les Cataractes de Shawinigan.  J’ai aussi fait une demi-saison en 1998 avec les Titans d’Acadie-Bathurst.

Vous m’avez déjà parlé que vous aviez rencontré Trevor Timmins. En quelles circonstances et quel était son rôle et son équipe à cette époque ?

C’est lors de son séjour avec les Sénateurs d’Ottawa, où il était coordonnateur en chef pour le recrutement.  Il est venu voir des matchs juniors.

Que pensez-vous du travail de monsieur Timmins ?

Pour le peu que je connais de lui, il connaît la « game ».  Il est fort sur les petits détails à ce qu’on m’a dit et il est très méticuleux. À l’époque, on n’avait pas internet comme aujourd’hui.  Tout ou presque était fait à la mitaine.  Il était souvent accompagné quand on le voyait et ils prenaient beaucoup de notes.  Pour moi, c’est un gars qui connait son job et qui a énormément d’expériences.

Merci monsieur de nous avoir partagé votre expérience et vos souvenirs. 




Entrevue avec Marco D’Amico :

Les gens qui vous suivent sur Twitter, vous connaissent surtout pour vos opinions au sujet des jeunes joueurs. Pour mieux vous connaître, quel est votre « background » hockey. Qu’avez-vous accompli avant aujourd’hui ?

Honnêtement, je n’avais pas vraiment de « background«  hockey avant l’âge de 18 ans. Je savais comment patiner et je jouais au hockey avec mes chums l’hiver, mais mon père me poussait plutôt vers le soccer comme sport de choix (primordialement à cause du coût et aussi à cause de la politique autour du hockey à Montréal/Laval).

J’ai beaucoup suivi le hockey junior durant ma jeunesse par contre. Ma mère, ayant déménagé à Halifax en Nouvelle-Écosse, me laissait me promener le soir et je me retrouvais assez souvent devant le Halifax Metro Centre (présentement le Scotiabank Centre) et je prenais mon argent de poche pour acheter un billet à 20$ pour voir des gars comme Voracek, Marchand, MacKinnon et Drouin jouer à chaque fois que je visitais ma mère.

C’est vraiment là, durant ces matchs électrisants, que j’ai commencé à croiser des recruteurs de la LNH et les entendre parler de ce qu’ils recherchaient chez les jeunes joueurs qu’ils surveillaient. Ça m’a vraiment ouvert les yeux. Je ne nommerai pas de nom, mais à l’âge de 17 ans, un dépisteur d’une équipe canadienne de la LNH se donnait (sic) d’avoir le siège à côté de moi et a été très humble avec moi. Il a répondu à toutes mes questions, m’a donné des trucs du métier pour mieux comprendre le côté développement de hockey et m’a même donné son avis sur plusieurs jeunes qui n’étaient même pas au match.

Ce fut un moment tournant pour moi. Je suis retourné à Montréal cette semaine-là avec une toute nouvelle approche quant à l’évaluation d’un jeune joueur de hockey et aussi sa projection professionnelle. J’ai commencé mon blogue de Scrimmage and Stats et j’ai subitement commencé à écrire des articles pour le fun sur les joueurs ou les tendances qui m’intéressaient.

Durant ma maîtrise, j’ai eu le plaisir d’utiliser ma passion pour le sport afin de compléter un mémoire sur le développement de marché, mais cette fois-ci, avec le Soccer en Chine. Je sais, totalement différent, mais pas entièrement déconnecté. En même temps, la LNH commençait à se baigner un peu dans le marché chinois et je me suis vite retrouvé dans l’entourage du Canadien afin d’en savoir plus sur leurs initiatives en Chine (ils venaient d’y envoyer un troupeau d’anciens joueurs, dont Patrice Brisebois). Durant ce même moment, mon oncle m’a appelé pour me dire que Georges Laraque était passé à son garage (En un seul mot : Montréal Auto Prix) et il lui avait parlé de moi et mes qualifications en termes de statistiques avancées et analyses.  Il m’a texté le numéro de Georges, et, une semaine plus tard, j’étais au 91.9 Sport avec Stéphane Gonzalez et BGL (Big Georges Laraque) pour ajouter à la discussion concernant l’actualité hockey, ainsi que le soccer et spécialement pour discuter d’espoirs et du repêchage.  J’ai fait ceci pendant un peu plus d’un an, me donnant l’opportunité de rencontrer Pierre Houde en personne; un de mes plus grands idoles. Ce fut vraiment une expérience incroyable.

Pouvez-vous nous parler de ce que vous pensez du travail de Trevor Timmins ?

Je crois que Timmins a le travail le plus dur de tout le marché de la LNH car les partisans surveillent beaucoup son travail pour des sélections qu’il a ou n’a pas fait. C’est vrai qu’il n’a pas déniché des stars, et je concède que ce dernier a une stratégie de repêchage plutôt réservée (cherchant le joueur le plus probable de se rendre à la LNH et non celui avec le plus haut plafond de potentiel) et ceci a nuit grandement.

Cette stratégie, vue assez souvent entre 2003 et 2014, m’a un peu énervé initialement, mais j’ai vite compris que c’est le développement qui est le plus gros bout du travail. Le fait que le CH ne pouvait pas vraiment attirer de gros joueurs, ou même des joueurs moyens, durant la saison morte, faisait en sorte que les jeunes devaient vite remplir des trous qu’ils n’étaient peut-être pas prêts à remplir.

On voit un changement dans sa stratégie récemment, et j’aime beaucoup mieux ce que je vois en termes d’importance au repêchage du côté de l’organisation. On commence finalement à lui donner des armes avec des fonds pour organiser des « combines«  de recrutement privé à Montréal et en Suède, afin d’avoir encore plus de données sur les joueurs moins connus (n’ayant pas été invités à la combine officielle de la LNH), il a fait un gros changement de recruteurs et dispose en plus d’un psychologue sportif pour mieux isoler les joueurs aux problèmes de caractère.

Les outils et la structure y sont. Joël Bouchard, un des meilleurs sinon le meilleur jeune entraîneur en provenance du Québec, s’occupe des jeunes en ce moment à Laval et le club dispose de beaucoup de profondeur en attaque. Je crois qu’on verra un grand changement de rythme en terme de bons coups de la part de Timmins dans les 2-3 prochaines années.

Maintenant que vous avez une chronique sur Hockey Herald et avec le podcast de Hockey Sans Limites (HSL), pensez-vous pouvoir bien informer les gens au sujet des joueurs appelés à être repêchés ?

Je l’espère en tout cas ! Je sais que les insuccès du CH font en sorte que les partisans du Québec sont un peu plus intéressés par le hockey amateur, et j’essaie d’apporter le plus de détails possible quant aux talents et la projection d’un jeune au prochain niveau.

Personnellement, j’aime parler d’espoirs et de potentiel, mais rien n’est garantie dans le domaine. Par contre, c’est aussi pourquoi je fais des analyses aussi développées (mon dernier texte était au-delà de 15 milles mots) afin de donner le meilleur portrait d’un jeune possible.

Combien de matchs de hockey estimez-vous écouter par année ?

Ouh la la… Facilement 200 matchs de hockey, je dirais peut-être 300.  La fin de semaine, j’en regarde 2-3 par jour, ainsi que le matin avant le travail ou durant mon heure de dîner (une période ici ou là).  En fait, je mange du hockey, ça me passionne au-delà de la partisanerie envers le CH et j’adore voir le cheminement des jeunes joueurs et de les voir évoluer et grandir.

J’adore pouvoir dire : Lui, je l’ai vu venir, et de loin!

Merci monsieur D’Amico de nous avoir partagé un peu de votre passion.  Vous allez surement éclairer plusieurs autres partisans sur nos jeunes espoirs.


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Crédit image entête, DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC via TVASports.ca

Marc-André Breault
 

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