Habstérix | Top Cheese, édition janvier 2020
Voici un retour sur les différents sujets qui ont pu toucher les Habs alors que l’équipe sort tout juste d’une seconde séquence de 8 défaites de suite et que leurs espoirs de participer aux séries s’amenuisent rapidement. La pause du Match des Étoiles arrive, du 19 au 26 janvier, dans un événement au cours duquel le capitaine des Habs, Shea Weber, représentera le Bleu, Blanc, Rouge. Sentez vous libre de partager cet article sur les réseaux sociaux et n’hésitez pas à écrire vos commentaires, qui sont bienvenus comme toujours.
Juste comme les partisans se disaient que les choses ne pouvaient pas aller plus mal après avoir vu l’équipe passer au travers une séquence de huit matchs sans victoire, ces derniers en ont traversé une autre quelques semaines plus tard. Bien qu’ils ne soient pas encore mathématiquement éliminés, cette dernière série de revers semble avoir scellé le destin des Canadiens. Au moment d’écrire ces lignes (le 14 janvier), ils étaient à sept points de la dernière Wildcard. Avec cinq équipes placées entre eux et cet objectif – espérant que chacune d’entre elles traversent des difficultés – et devant obligatoirement coller une longue série de victoires pour maintenir leurs espoirs des les dépasser. Histoire de bien compliquer les chose, ils devront traverser la prochaine semaine, et peut-être plus, sans Jonathan Drouin et Paul Byron, et peut-être même sans Joel Armia (revenu au jeu contre les Flyers) et Brendan Gallagher aussi.
Il y a de nombreuses raisons qui expliquent la chute des Habs, mais les blessures, combiné avec le reset de l’équipe, en sont deux causes majeures. Le club-école des Canadiens, le Rocket de Laval, a aussi eu à composer avec sa part de blessures, limitant les possibilités de rappels avec les Canadiens, et la plupart de la profondeur de l’équipe joue encore dans le junior, les collèges américains ou dans les ligues européennes. Par conséquent, ils sont indisponibles à court terme. Tous ces facteurs mis ensemble ont forcé Marc Bergevin à transiger pour Marco Scandellan et à mettre Ilya Kovalchuk sous contrat alors que l’équipe était moribonde.
Parlant de reset, il est parfaitement clair que les partisans et les médias ne sont pas sur la même page, ou q’ils ne comprennent pas tout à fait la différence entre un reset et une reconstruction, et tout ce que ça implique. Le reset des Canadiens s’est fait durant l’été 2018, quand Bergevin a eu une rencontre avec Geoff Molson, changeant de stratégie pour rajeunir l’équipe et cumuler les choix et les espoirs, tandis qu’il allait tout de même tenter d’ajouter de l’aide dans l’optique de conserver une groupe compétitif. À ce moment-là, M.Molson aurait pu congédier son DG, mais il s’est rangé derrière son nouveau plan, comprenant parfaitement que ce serait tumultueux et que les partisans et les médias ne seraient pas contents. Pour cette raison, le travail de Bergevin n’est pas en danger… bien qu’il devrait peut-être l’être.
Ce qui nous amène à M.Molson et les critiques dont il est la cible par certains des partisans, qui, une fois encore, témoignent de leurs capacités de compréhension limitées et de leurs pauvres connaissances au niveau de la direction. Ces experts clament que Molson devrait engager un VP des opérations hockey, affirmant qu’il n’en connait pas assez sur la game… Mais EUX savent tout, n’est-ce pas. Le fait demeure que Geoff Molson descend d’une famille dont les membres ont toujours entretenu des liens serrés avec les Canadiens. Il est un grand homme d’affaires qui comprend très bien le hockey et quand il a besoin d’aide, il n’a pas peur de consulter, tel qu’il l’a fait en demandant conseil à Serge Savard avant d’embaucher Bergevin. Non, l’équipe n’a besoin de personne d’autre. Bergevin et lui sont en contact quasi-hebdomadaire et il est bien au fait de ce qui se passe au sein de son organisation.
Bergevin et son équipe de dépisteurs professionnel(s) vont se rencontrer durant la pause du Match des Étoiles et ils décideront de la voie à emprunter à la prochaine date limite des transactions. Dans l’état actuel des choses, on peut affirmer sans trop craindre de se tromper qu’ils risquent de se positionner en tant que vendeurs, ce qui signifierait qu’ils ajouteront quelques pièces supplémentaires à leurs 11 choix au prochain repêchage et à leur banque d’espoirs de qualité. Mais qui risque de s’en aller? À mon humble avis, les futurs joueurs autonomes de l’équipe seront rendus disponibles sur le marché, et au moins trois d’entre eux devraient susciter un certain intérêt: Ilya Kovalchuk, Marco Scandella et Nate Thompson pourraient tous apporter beaucoup à une équipe prétendante, tandis que Dale Weise coûtera bien moins cher tout en demeurant néanmoins une addition de profondeur intéressante en regard de son expérience en séries.
À propos de Nate Thompson, si vous l’avez manqué, voici une grande interview où il parle de lui et de son combat contre la dépendance aux drogues et à l’alcool. J’aime définitivement ces histoires de réussite…
De retour à Kovalchuk, plusieurs d’entre nous, moi inclus, avions des réserves lorsque les Habs ont annoncé sa signature. Il débarquait avec la réputation d’avoir mauvais caractère et de ne pas toujours être le plus gros travailleur. De surcroît, son expérience à Los Angeles fut tout sauf bonne. Mais depuis qu’il a signé à Montréal, il est tout simplement impressionnant. Il joue de grosses minutes, offre un bel effort, un grand esprit sportif et nous savons à quel point il est talentueux, même à 36 ans.
Depuis qu’il a rejoint la formation, il mène l’équipe, à égalité avec Tomas Tatar, avec quatre points en cinq matchs (maintenant rendu à 7 en 7). Son temps de jeu moyen tourne autour de 20:12 minutes par match. Il a aussi distribué huit mises en échec, ce qui le classe 3e parmi les attaquants, derrière Artturi Lehkonen et Dale Weise. Les fans des Habs ont une longue histoire d’amour avec les joueurs russes et ils l’adorent, comme nous avons pu le constater avec les encouragement qu’il reçoit à chaque fois qu’il touche la rondelle. Et il semble les aimer en retour. Dommage qu’on n’ait pas pu lui mettre le grappin dessus plus tôt, n’est-ce pas?
L’arrivée de Marco Scandella, qui a pris la place de Mike Reilly dans l’alignement, a solidifié la ligne bleue des Canadiens. Scandella a jusqu’à présent disputé six matchs avec sa nouvelle équipe (maintenant rendu à 8), n’obtenant aucun point tout en enregistrant un temps de glace d’environ 19:25 minutes par match, bon pour le 4e rang chez les défenseurs. Ses 12 mises en échec égalisent le total de Shea Weber, seulement trois coups d’épaule derrière Fleury et Petry. Il a connu un seul match un peu plus difficile, lorsqu’on l’a jumelé à Weber pendant que Ben Chiarot était blessé.
Scandella et Kovalchuk constituent de parfaits exemples d’une bonne gestion des effectifs par les Canadiens et Marc Bergevin. Kovalchuk n’a rien coûté et il a accepté un contrat à deux volets qui lui rapportera 700 000$ (au pro-rata de la balance du reste de la saison) pour jouer à Montréal. Dans le passé, le DG des Habs a cédé un choix de 5e ronde pour acquérir Reilly en provenance du Wild du Minessota. Il a non seulement récupéré un choix de 5e ronde en retour de ce dernier mais il a également reçu du renfort pour Laval en Andrew Sturtz. Par la suite, il a eu à céder un simple choix de 4e ronde pour mettre le grappin sur le montréalais Marco Scandella, un vétéran établi qui venait avec certains attributs intéressants pour l’équipe. S’il le désire, à la date limite, Bergevin pourra transformer ces deux morceaux en quelques bons choix et/ou des espoirs. Ce qui démontre que, parfois, ce qui apparaît comme de petits mouvements peut se révéler très important pour une organisation, et ces deux coups pourraient même s’avérer carrément brillants.
Personnellement, je crois que Scandella sert également de police d’assurance pour les Canadiens au cas où l’espoir Alexander Romanov décidait de rester plus longtemps dans la KHL. Nous savons que Bergevin a fait le voyage en Russie pour parler avec Romanov et son père, il y a quelques semaines, et, bien que le DG des Canadiens ait qualifié l’échange de positif, mentionnant que le robuste défenseur désirait jouer dans la LNH, il sait très bien que rien n’est joué tant que Romanov n’aura pas apposé sa signature au bas d’un contrat. Nous devrions avoir une meilleure idée de l’avancement du dossier quelque part en Mai. S’il ne vient pas, Scandella pourrait recevoir une offre des Habs en Juillet.
Je me suis fait demander qui je voyais partir et à quel degré j’y croyais. Comprenez bien qu’il s’agit d’un simple guess de ma part, je n’ai pas d’information privilégiée à cet effet. Donc, la voici, la liste des joueurs qui pourraient être échangés à la date limite, et les chances que ça se concrétise:
- Kovalchuk: 97%
- Thompson: 90%
- Scandella: 70%
- Weise: 60%
- Byron: 50%
- Tatar: 15%
- Petry: 5%
- Domi: 3%
- Weber: 1%
- Price: 1%
La raison pour laquelle je ne crois pas que Tatar et surtout Petry ne seront pas échangés, c’est parce que les Habs traversent un reset et non pas une reconstruction. Laissez-moi clarifier le tout. Dans un reset, tel qu’expliqué dans un autre article, l’équipe tente de rester compétitive et l’objectif demeure de faire les séries. Les Canadiens ne disposent d’aucun joueur NHL ready pour prendre les grosses minutes et s’acquitter de la production de joueurs comme Tatar et Petry. En plus de cela, ils cadrent extrêmement bien avec la chimie du reste de l’équipe et font figure de leaders à leurs façons pour leurs jeunes coéquipiers. Enfin, Tatar vient avec un cap-hit de seulement 4.8 million$ et Petry 5.5 millions$. Vous ne pouvez certainement pas trouver un tel rapport qualité/prix via le marché des joueurs autonomes, et c’est tout aussi peu probable d’y parvenir grâce à une transaction. Dans le cas de ces deux-là, une décision sera prise à la date limite de la saison prochaine… à moins que quelqu’un ne vienne frapper à la porte de Bergevin avec une offre que ce dernier ne pourra pas refuser, ce qui me semble à nouveau fort improbable.
Cale Fleury commence à attirer les regards à travers la LNH avec ses habilités physiques. Plus tôt cette saison, Chiarot s’est fait interviewer par rapport à Fleury, et il a décrit ce dernier comme étant un jeune qui appartient à la vieille école, amenant non seulement de la rapidité mais aussi de la robustesse. Chiarot a ensuite précisé que ce mélange était assez rare chez les espoirs modernes. Il suffit de demander à Milan Lucic ce qu’il en pense…
Bien que nous aimions rire des anciens et actuels joueurs des Bruins de Boston, Brad Marchand a fait quelque chose que je n’avais encore jamais vue, dans une séquence qui est rapidement devenue virale sur Twitter. Au 5e tour de la fusillade, Marchand devait marquer; sans quoi les Flyers allaient remporter le match. On ne sait pas trop si son nez lui bloquait la vue, mais il a à peine lécher (la pognes-tu?) la rondelle dans sa tentative complètement ratée. Ça ne pouvait pas mieux tomber!
Avant la pause du Match des Étoiles, les Canadiens recevront la visite des Blackhawks de Chicago (défaite 4-1), puis s’envoleront vers Philadelphie afin d’y affronter les Flyers (victoire 4-1) avant de revenir à la maison pour y recevoir Max Pacioretty et les Golden Knights de Vegas, et ainsi compléter cette séquence de quatre matchs en six soirs. Nous allons alors devoir passer plusieurs jours sans match puisque les Habs ne joueront pas avant lundi, le 27 janvier, alors qu’ils accueilleront les Capitals de Washington au Centre Bell. Go Habs Go!
Pour vous abonner au Herald, suivez ces liens : Facebook et Twitter… Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager !
Crédit image entête, Habsterix.com