La « montée » des salaires dans la LNH
Tandis que l’ouverture du dernier marché des joueurs autonomes approchait, de plus en plus les spéculations concernant la nature des salaires qui seraient alors octroyés aux différents joueurs disponibles allaient bon train (tchou, tchou). Les discussions tournaient surtout autour du futur revenu qu’empocherait John Tavares puis, entre temps, des nouveaux contrats de John Carlson et Drew Doughty, à qui il restait cependant encore une année à sa dernière entente.
Finalement, Tavares encaissera 11M par année pour les 7 prochaines campagnes, alors que Carlson s’est entendu sur les termes d’un nouveau pacte qui lui rapportera 8M par saison pour les 8 prochaines années, et Doughty a accepté une prolongation de contrat qui lui offrira 11M pour les 8 campagnes subséquentes à la prochaine saison… À Los Angeles, on s’est assuré d’éviter de se faire « Tavareser » en perdant un joueur étoile sur le marché des joueurs autonomes pour RIEN ! On s’entend que perdre John Tavares, à 27 ans (!), aux mains des Leafs, est autrement pire que de laisser aller un Andrei Markov de 38 ans vers la Russie ? Un premier échec pour Lamoriello, après un beau repêchage et la signature de Barry Trotz. Cela dit, Lamo ne saurait totalement prendre le blâme pour une cause visiblement perdue d’avance. Bref…
Maintenant, est-ce que ces beaux salaires de 8 et 11M sont vraiment si énormes ? Sur papier (et dans la réalité, hehe), oui ! Mais quand on s’attarde aux termes qui régissent le système du plafond salarial, on constate rapidement que ce n’est rien de nouveau… De ce que je crois comprendre, le salaire d’un seul joueur ne peut pas dépasser 20% du plafond salarial de l’équipe, au moment de signer sa nouvelle entente.
Ainsi, quand on regarde le nouveau contrat de Tavares; 11M, sur un plafond de 79.5M, représente seulement 13.84% de la masse salariale instaurée pour la prochaine saison. Et, au gré des saisons, alors que le plafond poursuivra perpétuellement son ascension, l’impact net diminuera de façon proportionnelle. Actuellement, le salaire annuel maximal permis serait de 15.9M par an !
13.84%, si on recule au plafond d’il y a 5 ans (2013-14), ça représente 8.9M. Au moment de l’instauration de la masse ? 5.4M ! Quant au 8M de Carlson, on parle de plus ou moins 10% de la masse de la prochaine saison… Donc l’équivalent de 6.4M il y a 5 ans (il empochait alors 3.97M par campagne… ce qu’on pourrait qualifier d’aubaine) ! Pour ce qui est de savoir si 14% (ou même 10; ne parlons même pas du fameux 20%…) représente une trop grosse portion pour un seul joueur, ça c’est une autre histoire !
Alors, si 8 et 11M sont bel et bien des chiffres impressionnants, ça ne date pourtant pas d’hier… En fait, les salaires des joueurs ne font que suivre la montée des revenus de la Ligue nationale. Après tout, si les fameux revenus augmentent, c’est d’abord et avant tout grâce aux joueurs (et à Bettman, n’en déplaise à ceux d’entres nous qui ne sont pas ses fans...). Les propriétaires ne sont donc pas plus fous qu’avant. Même que, en se fiant aux trois dernières journées, alors que seulement 4 contrats de plus de 5 ans ont été consentis (incluant le pacte de Tavares), les DG semblent peut-être enfin commencer à comprendre certaines choses. Je vous laisse sur ces quelques impressionnantes gaffes, remontant à l’été 2016 :
Bref, les gros salaires vont tout simplement de pair avec les gros revenus d’une ligue en santé.
Ailleurs dans la LNH
Si tout ceci est véridique, merci Bergevin de ne pas avoir embarqué dans cette folie…
Marc Bergevin said he was asked for three first-round picks for O’Reilly. Thought he was joking. Pretty sure he wasn’t.
— Eric Engels (@EricEngels) July 2, 2018
Crédit image entête, HabsetLNH.com