Un soupçon de Drouin

Comme beaucoup d’entre vous, je n’ai jamais caché mon aversion pour la situation Drouin au centre, chez le Canadien. J’ai souvent répété que j’aimerais voir Jonathan Drouin à l’aile de Galchenyuk. Mais je ne suis pas celui qui décide… j’aurais tendance à dire : heureusement… Puis, je vous en glissais un mot hier, via les propos de Dylan Larkin qui dressait un parallèle entre sa situation et celle de Drouin, ainsi que l’intriguant tweet de JD. Lagrange qui comparait alors les productions de Ryan Johansen et de Jonathan Drouin. Un est considéré comme étant un premier centre, tandis qu’on juge le rendement de l’autre comme étant nettement insatisfaisant. Pourtant le premier est un centre naturel, et le second est 2 ans plus jeune…

Pour en revenir au modèle Larkinl’attaquant des Wings a inscrit 2 points hier, dans la défaite des siens contre le Tricolore, portant ainsi son total à 62 points en 81 joutes, alors qu’en récoltant une aide sur le 31e but de Gallagher, Drouin a obtenu son 45e points. Rien d’étonnant pour le Québécois, au premier coup d’oeil, mais quand on se réfère à son âge (23 ans), ainsi que le fait qu’il soit toujours en plein apprentissage de sa nouvelle position, c’est déjà un peu mieux. Drouin est également l’attaquant du CH qui a terminé la partie d’hier avec le plus de temps en possession de la rondelle, derrière les arrières Jeff Petry et David Schlemko.

Maintenant, si 45 points en 76 parties (0.59 PpM) n’impressionne toujours pas, on peut rapidement s’apercevoir que c’est moins alarmant que ce qu’on pourrait croire en comparant avec le premier centre des puissants Preds… En effet, avec 53 points en 78 parties (0.68 PpM), Ryan Johansen (25 ans) n’est pas si loin que ça devant Drouin, en regard du facteur âge, de la puissance offensive de leur équipe respective, ainsi qu’en tenant compte du fait qu’un des deux évolue à une position qui n’était à prime abord pas la sienne. Si en plus on s’amuse à comparer le salaire des deux joueurs (Drouin empoche annuellement une moyenne de 5.5M vs 8M pour Johansen…), on découvre une situation encore plus intéressante. Certainement, on peut tempérer le facteur âge, en arguant qu’à 23 ans Johansen concluait sa 3e campagne de 60 points ou plus, mais bon… Il ne s’agit pas de descendre Johansen, mais de nuancer la saison actuelle de Drouin.  

En plus de s’être franchement amélioré au cercle des mises en jeu, depuis quelques semaines, on remarque assez facilement que Drouin commence à se sentir de plus en plus à l’aise au centre (malgré, bien sûr, des séquences plus difficiles), comme en font foi ses 12 points récoltés au cours de ses 13 dernières rencontres… dont 5 points à ses 5 dernières parties. Si 13 matchs ne font pas une saison, il s’agit tout de même de la meilleure séquence de l’attaquant, depuis ses 11 points à 15 premiers matchs dans son nouvel uniforme. En ce qui concerne les mises au jeu, bien qu’il ait terminé la dernière joute avec seulement 33% de réussite, on peut voir une belle tendance se dessiner, alors qu’il termine régulièrement en haut de 45% depuis mi-Février… vous pouvez consulter ses chiffres en suivant ce lien : ICI

En bref, si je suis toujours convaincu que le talentueux attaquant du Canadien évoluerait mieux à l’aile – où il se déplace avec autant d’aisance et de facilité que mon pote Kevin lorsqu’il m’affronte à NHL -, je pense qu’on commence à voir le Jonathan Drouin de plus en plus à l’aise au centre que nous vantait récemment Claude Julien. Quoi, ce coach d’expérience de la Ligue nationale, en saurait plus sur le hockey que nous… Sorcellerie !

Dans un monde idéal – sans doute le même monde que celui imaginé par Bergevin, mais pas forcément celui de Julien -, j’aimerais bien voir Drouin évoluer sur le flanc d’un Tavares, ou d’un Stastny, ou de n’importe quel espèce de solution un tant soit peu potable au centre… Mais, dans le cas contraire, j’admet volontiers que je commence à me sentir de plus en plus confiant à l’idée de le voir évoluer encore à cette position la saison prochaine, dans l’optique où on ne trouverait pas d’autre solution… Enfin, j’avoue ne pas l’avoir mesuré moi-même, mais je trouve très drôle que le petit Drouin ait subitement grandi, alors qu’il est listé comme mesurant 6’00 et faisant osciller la balance à 203lb sur NHL.com et RDS.com, alors qu’on parlait plutôt de 5’11 et 185 lb à son arrivée à Montréal… taille et poids toujours à jour sur Eliteprospects.com, d’ailleurs.

J’ignore si le Canadien essaie réellement de grossir ses joueurs pour intimider les autres formations, mais je doute qu’un adversaire, qui a d’ore et déjà affronté Drouin, y aille d’un : « Oh shit, il a grossi de 20lb et grandi d’un pied, je suis mieux de me tenir tranquille ce soir ! » s’il en vient à consulter la fiche de celui-ci… Au moins, ils ne l’ont pas subitement transformé en droitier, hehe… 

Je termine en soulignant la part qu’à eu à jouer Drouin dans les récents succès de ses coéquipiers, alors que ses ailiers Byron (20) et Gallagher (31) ont tous deux franchi des plateaux importants au niveau des buts inscrits… et ce n’est pas fini; on se donne rendez-vous demain pour le dernier match du Canadien, alors que le Tricolore ira affronter les Leafs à Toronto. On aura droit à un dernier soupçon de Drouin, avant de devoir patienter jusqu’à l’automne prochain.

 

 


Crédit image entête, Getty Images

Tom L.D. MacAingeal
 

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