Un petit tour du côté de la KHL

Généralement, ce qui se passe dans la Ligue continentale me laisse assez indifférent. Une fois les deux équipes de tête passées – le SKA et le CSKA -, ce n’est pas très impressionnant. Voir toujours les mêmes équipes gagner, c’est quelque peu ennuyant… pas là qu’on risque de voir une équipe d’expansion se rendre en Finale, hehe. Je sais que durant la dernière décennie, les Pens, les Hawks et les Kings n’ont pas laissé grand-chose aux autres, mais bon… Par exemple, le meilleur pointeur de l’Ak Bars, 4e formation au classement régulier la saison dernière, est un certain Jiri Sekac.

Sekac, HockeyDb.com

Un autre exemple ? Chez le Metallurg, 7e au classement 2017-18, le 3e meilleur pointeur est Wojtek Wolski, 32 ans. Il faut dire que 28 de ses 40 points ont cependant été obtenus avec le Red Star de Kunlun… Les deux premiers pointeurs du Mettalurg ? Matt Ellison, un Canadien de 34 ans, et Sergei Mozyakin, un Russe de 37 ans ! Si Sekac et Woslki ne sont pas vilains pour autant, il n’en demeure pas moins qu’ils ne sont plus/pas de calibre pour la LNH. Encore un autre exemple ? Chez le Traktor, 6e l’année dernière, le 2e pointeur est Gilbert Brulé…

Brulé, HockeyDb.com

Le reste de cette ligue est surtout constitué de mercenaires russes qui sont retournés chez eux pour l’argent – en Radulov et Kovalchuk, on vient de ramener les deux plus intéressants -, de vétérans qui ne perceront jamais la LNH, et de jeunes qui s’en viendront sous peu. Si j’aime scruter les performances des espoirs comme Ilya Samsonov (Metallurg, repêché par les Capitals en 2015; 1ere ronde, 22e) et Eeli Tolvanen (Jokerit, repêché par les Predators en 2017; 1ere ronde, 30e), cette ligue n’est tout de même pas très palpitante à suivre. À ce groupe, on peut ajouter les joueurs américains qui viennent s’y échouer pour mourir.


Alors, quand je lis que des joueurs comme Maxim Talbot et David Desharnais s’éclatent en matchs préparatoires, je m’en fiche un peu. Tant mieux pour eux, s’ils rencontrent du succès cette année… je suis toujours (ou presque) heureux pour les québécois qui percent la scène internationale. Cela dit, si Max Talbot parvient à tenir son bout dans la KHL, depuis deux ans, il n’en demeure pas moins qu’il est là parce qu’il n’arrivait plus à suivre le rythme dans la LNH. D’ailleurs, à sa première année avec le Lokomotiv, ce même Talbot a terminé au 3e rang des pointeurs de sa formation, avec 36 points.

Talbot, HockeyDb.com

De quoi tempérer un peu les performances du vieillissant Andrei Markov… Rappelez-vous également de ceci, avant de dire « Ah, je le savais, le Canadien aurait dû faire une offre à Emelin !!! », si le gros arrière connait du succès à Omsk. 

Non, ce qui m’intéresse le plus, quand je vois ce genre de nouvelles, ce sont les résultats de Bob Hartley. Au moment de son premier exil, à Zurich en 2011-12, je n’étais pas son plus grand fan. Cependant, ce qu’il est parvenu à faire avec les Lions là-bas, à savoir remporter le championnat, m’impressionne encore aujourd’hui. Sur le coup, ça a suffisamment impressionné les dirigeants Nord-Américains pour qu’on le ramène dans la LNH, après une seule année. Quoique, son bon ami, Jay Feaster, lui aurait probablement quand même fait une offre, nonobstant les résultats de ce dernier en Suisse. Rappelons-nous que Marc Bergevin tentait également de l’amener derrière son banc. On ignore encore aujourd’hui pourquoi les Flames ont décidé de se départir de Bob, mais voilà qu’après 2 saisons loin de la glace, Hartley a choisi de retourner en Europe. Malgré, l’intérêt d’une certaine équipe de la Ligue nationale, il était rendu-là dans sa carrière, parait-il. Le « là » est expliqué au bas de cet article. Avec l’Avangard, l’entraîneur hérite d’une formation de milieu de peloton. Au moins, ils pourront miser sur l’ajout d’Alexei Emelin (plus Kris Versteeg), hehe.



Bref, je ne suis pas inquiet… après avoir mené la Lettonie en quart de finale du dernier Championnat du monde de hockey, le récipiendaire du Jack Adams 2014-15 fera encore parler de lui, peu importe les éléments qu’il aura sous la main. Le Franco-Ontarien sait non seulement comment faire produire ses joueurs vedettes, mais également comment développer les jeunes. En plus de tout ça, Hartley a toujours su soutirer un petit quelque chose de plus des joueurs un peu plus marginaux. De sorte qu’il attirera encore une fois l’attention des différents DG de la LNH. Ainsi, il pourrait bien faire un autre retour dans un avenir rapproché. À condition qu’on le laisse travailler comme il se doit :

« En Lettonie, on me laisse coacher. Une situation qui devient de plus en plus difficile dans la Ligue nationale. On entend parler que des coachs reçoivent le line-up, 2 heures avant le match, d’en haut. C’est ces gars-là qu’il faut que tu fasses jouer… j’en suis plus là dans ma carrière » – Bob Hartley, extrait de «Jean-Charles en Liberté» via RadioEGO

 

… J’espère que le message passera, car Bob Hartley est assurément un « plus » pour la LNH. En ce moment, il est un plus pour la KHL. I love Bob.




Crédit image entête, Getty Images



Tom L.D. MacAingeal
 

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