Un bon bilan pour Bergevin ?

À vous d’en juger, mais je suis d’avis que, sans être le meilleur directeur général que nous ayons eu, Marc Bergevin a un bilan assez positif. Le meilleur DG depuis Serge Savard, sans aucun doute, selon moi.

Si on parle des résultats et qu’on observe seulement le fait que l’équipe n’a pas fait les séries très souvent ces dernières années, il reste néanmoins que le plan de Bergevin, dès son arrivée à Montréal, était de bâtir par le repêchage et le développement des joueurs. Il a souvent joué avec ses choix. Tantôt il va en chercher et quelquefois, il les utilise pour ajouter des joueurs. Dernièrement, il a réussi à cumuler 11 choix en 2018, 10 choix en 2019 et il dispose, au moment où j’écris ce texte, 13 choix pour 2020 à Montréal.


Commençons d’abord par son curriculum vitae avant d’être notre nouveau dirigeant.

Marc Bergevin a été un joueur de la LNH, repêché par les Blackhawks, qui a évolué dans les années 80-90 et même 2000. Il a cumulé 1191 matchs avec 36 buts et 145 passes pour un total de 181 points en tant que défenseur gaucher. Endossant l’uniforme de huit clubs différents au cours de sa carrière, il a même eu l’incroyable chance de jouer pour les défunts Whalers d’Hartford, aujourd’hui devenus les Hurricanes de la Caroline.

Après sa carrière comme joueur, Bergevin a été engagé par les Blackhawks de Chicago pour la saison 2005-2006. Il y débute en tant que dépisteur au niveau professionnel et devient par la suite directeur des dépisteurs. En 2008, il est nommé assistant-entraîneur à Joel Quenneville. Puis, à l’été 2009, il accepte le poste de directeur du personnel et deux ans plus tard, il devient l’assistant au directeur général. Il évolue ainsi durant 6 saisons dans l’organisation des Blackhawks, et prend de l’expérience durant une saison en tant qu’assistant-DG avant de joindre le Tricolore. C’est donc dire que nous avons obtenu un jeune directeur général avec peu d’expérience à ce poste, mais une bonne expérience générale de ce qu’est une organisation en ayant occupé plusieurs postes au sein de son ancienne organisation.

Maintenant, place à SON organisation !

Marc Bergevin est secondé en 2012 par Rick Dudley.  Il engage plusieurs personnes pour s’entourer en espérant que ce soit les meilleurs.  Il engage Michel Therrien en tant qu’entraîneur chef.  Il engage aussi Sylvain Lefebvre, un ami de Marc, en tant qu’entraîneur chef du club école les Bulldogs d’Hamilton.  Bergevin a remanié son groupe.  Rick Dudley a été congédié ainsi que Lefebvre.  Maintenant, il fait confiance à Trevor Timmins en tant que directeur général adjoint et il engage Joël Bouchard comme entraîneur-chef à Laval.  Depuis la nomination de Timmins comme assistant directeur général, le tricolore a connu d’excellents repêchages.  Le déménagement de l’équipe à Laval aide aussi l’équipe pour le rappel des joueurs.  Il engage Dominic Ducharme en tant qu’assistant entraîneur pour aider Claude Julien qui sera, selon moi, le prochain entraîneur chef.  Plusieurs changements qui vont aider l’avenir de l’équipe.  Pour plusieurs personnes, il a été lent avant de congédier Lefebvre, mais maintenant, il a fait le bon choix.  Bouchard est un excellent formateur pour les jeunes et il peut faire une bonne différence pour nos espoirs.

Parlons maintenant de ces échanges. 

Ses premiers échanges se font en 2013. Je ne commencerai pas à parler de tous ses échanges, mais je vais vous énumérer ses bons coups. Ou les plus marquants, pour ceux qui ne seraient pas d’accord.

En 2014, il fait l’acquisition de Dale Weise en échange de Raphael Diaz. Nous reparlerons de Dale Weise plus tard, dans un autre bon échange, mais il faut reconnaître qu’il a donné de fiers services à l’organisation.

Il obtient aussi Thomas Vanek et un choix de 5e ronde en cédant Sebastian Colberg et un choix de 2e ronde. Vanek viendra aider le CH à se rendre en séries, où il ne parviendra malheureusement pas à exercer un impact significatif.  Néanmoins, on peut dire qu’il n’aura pas coûté cher pour un joueur de location.

En 2015, il obtient un excellent défenseur Top-4, en Jeff Petry, en échange d’un choix de 2e tour et un choix de 4e tour. Petry est encore avec l’équipe et il a connu ses meilleures saisons avec Montréal.

En 2016, l’un de ses meilleurs échanges survient alors qu’il cède Dale Weise et le vétéran Thomas Fleischman aux Blackhawks de Chicago en retour des services de Phillip Danault et d’un choix de 2e tour qui deviendra Alexander Romanov. Phillip Danault qui est, selon moi, un bon 2e centre ou excellent 3e centre, est présentement notre centre #1 et fait un bon travail dans les circonstances. Pour ce qui est de Romanov, on espère le voir débarquer en Amérique dès la saison prochaine. Voilà que Weise, précédemment obtenu pour un Diaz qui n’évolue même plus dans la Ligue nationale, devient Danault. Au cours de cet été, Bergevin y va avec une de ses plus controversées transactions en envoyant le chouchou de la foule Pernal-Karl Subban aux Prédateurs de Nashville en échange d’un vétéran très respecté dans la LNH; Shea Weber et son tir dévastateur. Même si plusieurs doutaient fortement de cet échange, aujourd’hui, on peut affirmer que Bergevin a réussi son coup. On espère tout de même que Subban redevienne le défenseur qu’il peut être, lui qui n’est actuellement plus l’ombre de lui-même avec les Devils du New Jersey.


En 2017, Bergevin décide de bouger avec de très bons échanges en allant chercher Dwight King, Steve Ott et d’Andreas Martinsen. Malgré le flop qui s’est ensuivi, au moins, on peut dire qu’il n’a pas payé très cher pour acquérir ces joueurs.

L’été suivant, le DG conclut un nouvel échange qui est, encore à ce jour, quelque peu controversé. MB échange son  jeune défenseur Mikhail Sergachev aux Bolts pour un jeune ailier québécois : Jonathan Drouin. Cette saison, avant sa blessure, Jonathan Drouin était probablement le meilleur attaquant de l’équipe. Pour ma part, je suis content de cette acquisition, mais je donne un match nul dans cet échange.

En 2018, c’est une grosse année pour notre directeur général. Plusieurs échanges, certains – encore une fois – controversés et d’autres petits trocs qui vont mener à d’autres transactions encore.

En fin de saison, le DG réussi à envoyer Tomas Plekanec à Toronto et obtient en retour Rinat Valiev, Kerby Rychel et un choix de 2e ronde. Plekanec resignera quelques semaines plus tard avec le CH pour avoir son 1000e match en carrière dans l’uniforme du CH, avant d’annoncer sa retraite et de s’exiler en Europe, où il joue toujours.

N’oublions pas l’acquisition de Mike Reilly contre un choix de 5e ronde. Ce dernier vient tout juste de nous rapporter un autre choix de 5e ronde, en plus d’un joueur de la LAH.

Puis, une fois l’été venu, Bergy a eu un entre-saison fort occupé. Une autre controverse envoie Alex Galchenyuk en Arizona contre un Max Domi, qui vient alors de marquer un maigre 9 buts dont 4 dans un filet désert. La suite est passée à l’histoire; Max Domi connait sa meilleure saison en carrière, à sa première année avec le Tricolore, grâce à une récolte 72 pts. Cette saison, malgré une baisse de régime pendant quelques matchs, Domi connaît une autre bonne campagne. Après tout, 33 pts en 45 matchs c’est loin d’être vilain. En tout cas, c’est toujours mieux que ses années en Arizona. Ou que Chucky, qui est devenu un Pingouin depuis !

Il fait ensuite un échange spécial, qu’il faut prendre le temps de bien décortiquer pour en voir l’avantage. Il met la main sur Joel Armia, Steve Mason, un choix de 7e ronde 2019 et un choix de 4e ronde 2020 en retour de Simon Bourque. Le contrat de Steve Mason sera racheté et il ne jouera plus dans la LNH. De son côté, Joel Armia est devenu un indispensable pour la Sainte Flanelle. Un excellent joueur de 3e trio capable d’évoluer sur un 2e trio. Un bon tir, excellent en désavantage et le long des rampes. De surcroît, Armia est un gros attaquant qui n’a pas peur d’utiliser son gros gabarit pour se frayer un chemin jusqu’à la zone adverse; quelque chose qui manquait cruellement à Montréal.

Toujours avant le début de cette saison-là, le DG échange son capitaine Max Pacioretty aux nouveaux Golden Knights de Las Vegas. En retour, le Canadien obtient Tomas Tatar, l’un des trois choix de première ronde du premier repêchage de leur histoire, en Nick Suzuki, et un choix de 2e ronde 2019. Tomas Tatar a connu sa meilleure saison en 2018-2019 et, au moment d’écrire ces lignes, est sur un « pace » d’une saison record de 70 pts. Nick Suzuki en est à sa première saison dans la LNH et pointe présentement au 5e rang des recrues dans la ligue. Je crois que malgré la bonne saison de Pacioretty aux côtés d’un certain Mark Stone à Vegas, Montréal en sort tout de même gagnant pour l’avenir. Nick Suzuki connaît une bonne première saison et Tatar fait de l’excellent travail encore. Tout ça, c’est sans parler de Mattias Norlinder, obtenu grâce à une autre transaction conclue avec le choix de 2e ronde cédé par McPhee.

Jusqu’à présent, l’année 2019 est une année tranquille pour monsieur Bergevin. Néanmoins, il a réussi un coup d’éclat en échangeant David Schlemko, qui était une mauvaise signature, et Byron Froese pour Dale Weise et Christian Folin. Ça ne donne rien de bon en tant que tel, mais on s’est débarrassé du contrat de Schlemko qui a finalement été racheté par les Flyers.




Bien sûr, on pourrait parler de ses mauvais échanges, mais je crois qu’il y a beaucoup plus de bons coups que de mauvais. Certains partisans diront que Bergevin est un DG qui n’a pas de couilles. Surprenant, pour un gars qui a eu le « guts » d’échanger Subban, Galchenyuk, Sergachev et Pacioretty… Bref, on parle d’un bilan assez positif pour un directeur général qui n’a jamais eu de véritable expérience à cette position avant de débarquer à Montréal.

Pour vous abonner au Herald, suivez ces liens : Facebook et Twitter


Crédit image entête, PIerre-Paul Poulin/JdeM via TVASports.ca

Marc-André Breault
 

%d blogueurs aiment cette page :