Suzuki/Plekanec, la suite

Quand le Canadien a annoncé que Nick Suzuki était retranché, il n’en fallait pas plus pour qu’on se mette aussitôt à dénoncer le scandale : « On a peur de faire jouer les jeunes », « Suzuki écope pour Plekanec » disait-on…


D’abord, quand Mete et Kotkaniemi font partie de l’alignement partant, c’est un peu comique d’invoquer la pseudo-peur de faire confiance aux jeunes. Ensuite, on a mystérieusement choisi de passer sous silence la fameuse situation de Monsieur 1000 matchs… Si on a sacrifié Suzuki pour conserver Plekanec, pourquoi avoir fait sécher ce dernier dans les gradins ? Blessé au bas du dos, il devra d’ailleurs s’absenter pour quelques semaines.

… Parce qu’on n’a pas rétrogradé Suzuki pour favoriser Tomas Turtleneck. On a retourné le jeune centre dans la OHL parce qu’il n’est pas encore prêt. Pas tout à fait. Par exemple, j’ai trouvé qu’il lui manquait un peu de rapidité dans sa prise de décision.

Oh, il n’y a pas le moindre doute qu’il deviendra rapidement une pièce importante de l’échiquier montréalais. J’ai adoré le voir couper des passes pour créer des revirements… Mais il a besoin d’encore un peu de temps. De fait, avant de récolter 3 points dans la défaite en fusillade (7 à 6) des siens mercredi dernier, Suzuki a connu une séquence plus difficile avec seulement 2 points en 4 matchs. Rappelons qu’il est encore utilisé comment ailier/centre, surtout selon la zone où la mise en jeu à lieu. Après tout, il est à l’aise avec les deux positions. À Montréal, je crois tout de même qu’on projette ultimement de l’utiliser en tant que centre, tout en replaçant Domi à l’aile… On verra !



Bien qu’il en totalise maintenant 11 en 8, il s’agit d’une petite baisse par rapport à ses deux dernières campagnes avec l’Attack de Owen Sound. En effet, une fois sa moyenne de 1.375 points par match transposée sur un calendrier complet de 68 rencontres, on obtient un total de 94 points (93.5). Par contre, il a déjà raté 2 matchs… L’année dernière, il a terminé la saison avec un total de 100 points en 64 matchs (1.56 PpM). Une mince progression par rapport à la saison antérieure : 96 points en 65 matchs (1.5 PpM). Certes, la saison est jeune, très jeune, et il n’y a pas de raison de paniquer. De plus, le simple fait de répéter une performance de trois points au prochain match (samedi le 20), et tous mes chiffres s’en vont à la poubelle. C’est dire…

Bref, il est tout à fait possible qu’il ait simplement eu besoin d’un peu plus de temps pour se mettre en marche. Tout de même, à sa 4e saison complète dans la Ligue de hockey de l’Ontario, on pourrait s’attendre à ce qu’il domine ses pairs. Pour le moment, ce n’est pas tout à fait le cas :

Top 10 des meilleurs pointeurs après 10 matchs (+ ou -) OntarioHockeyLeague.com

En effet, ce n’est pas le « bon » Suzuki qui est dans ce top 10 ! Son jeune frère de 17 ans, qui devrait être sélectionné en première ronde au prochain encan amateur de la LNH, ambitionne à rien de moins que de surpasser les marques de son aîné. À l’heure actuelle, il semble avoir de bonnes chances d’y parvenir. Notons que Ryan Suzuki évolue également à la position de centre.

Certes, pour en revenir au « bon » frère, Nick Suzuki n’a pas être gêné de ses performances, mais il traîne tout de même légèrement de la patte du patin en ce début de saison :

OntarioHockeyLeague.com

Et ce n’est pas parce qu’il est moins bien entouré que l’année dernière. Le noyau offensif est demeuré le même. Par contre, il faut mentionner que Suzuki a déclassé tous ses coéquipiers la saison dernière, clôturant la campagne avec une avance de 31 points sur son plus proche poursuivant (Kevin Hancock). Cependant, ce dernier a raté 11 matchs de plus que Suzuki. Au moment d’écrire ces lignes, bien que Hancock soit le meneur, c’est Suzuki qui détient la meilleure moyenne de points par match. En plus de ça, on peut remarquer que l’espoir du Canadien n’a pas peur de décocher des lancers ! En plus de remporter 5 de ses 11 mises en jeu, Suzuki a d’ailleurs obtenu pas moins de 11 (!) des 47 tirs décochés sur le gardien adverse lors du dernier match… 

Cela dit, il a tout juste 19 ans (10 août) et le talent ne lui manque pas. Qu’il termine avec 90, 95 ou 100 points, n’y changera rien : il fera sa place avec le Canadien très tôt. Peut-être même dès la saison 2019-20. Mais, cette année, il n’était pas encore prêt. Et puis, où l’aurait-on placé ? Qu’on le veuille ou non, Jesperi Kotkaniemi était en avance sur lui… Alors, sur la 4e ligne ? Ça ne lui aurait certainement pas rendu service. 



En ce qui me concerne, Nick Suzuki devrait très prochainement glisser son nom dans le top 10 des meilleurs pointeurs de la OHL. Je crois qu’il a tout ce qu’il faut pour talonner son jeune frère pour prétendre au titre de champion pointeur de cette ligue !

Pendant ce temps, je me demande si les détracteurs de la fameuse transaction Pacioretty sont toujours aussi amers ?

… et ça fait un moment qu’on ne s’est plus moqué du Canadien et de son concept d’attitude…

 


Ailleurs dans la LNH 
Le houleux passage de Tim Murray à la tête des Sabres laisse encore des traces :




Crédit image entête, Pierre-Paul Poulin via Canoe.ca



Tom L.D. MacAingeal
 

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