Retour sur la plus récente sortie de Mike Commodore

Ce n’est pas un secret, l’ancien défenseur de la LNH, Mike Commodore nourrit une profonde aversion envers Mike Babcock… Une seule saison – ou plus exactement 17 matchs – (plus le temps d’un camp, du temps où Babcock pilotait les Mighty Ducks), sous l’égide du réputé entraîneur-chef aura suffit à Commodore pour développer une intense hargne envers celui que plusieurs considèrent comme étant le meilleur de sa profession :

Selon Commodore, à qui on doit les excellents « PackYourShit » sur Twitter, les Maple Leafs ont tout ce qu’il faut pour gagner. Ils disposent d’une excellente équipe, bourrée de talent, et le plus gros problème de celle-ci serait nul autre que Babcock. À en croire Commodore, Babcock profite tout simplement d’une réputation surfaite. Toujours selon-lui, Babcock n’aurait rien d’un leader et d’un coach générationnel… En réalité, il s’agirait d’un imposteur.


Certes, on pourrait toujours avancer que le fiel déversé par Commodore n’est que le produit de sa rancœur envers un coach qui l’a vraisemblablement humilié. Mais la question se pose; est-ce que Mike Babcock mérite la réputation qui le précède ?

Après tout, depuis sa conquête de la coupe Stanley en 2008, suivi d’une Finale l’année suivante, les différentes formations de Babcock n’ont remporté que 3 rondes en 10 ans. Pis encore, malgré un club encore plus packté que moi un samedi soir, l’entraîneur semble avoir éprouvé beaucoup de difficulté à instaurer une cohésion solide à son groupe. À un certain moment, les pôvres Canadiens sont même passés très près de les déloger au classement cette saison. Au final, la puissante formation de Toronto a devancé le Tricolore par un maigre 4 points… On est loin du scénario envisagé en début de saison ! Les Leafs ont d’ailleurs terminé le calendrier régulier avec 3 revers consécutifs, pour une fiche de 3-4-3 au cours de leurs 10 derniers matchs. À sa défense, il aurait peut-être pu gagner une série si, au cours des deux dernières années, Kadri n’avait pas passé plus de temps suspendu que sur la glace.

Pourtant, en cours de route, l’entraîneur a pu miser sur d’importants renforts. D’abord à l’attaque, lorsque William Nylander a fini par flancher et renoncer à sa petite grève à minuit moins une. Ensuite à la ligne bleue, lorsque son DG, Kyle Dubas, est parvenu à remporter le derby Jake Muzzin. Ok, Nylander en a arraché et Muzzin n’est pas Doughty, mais ce dernier a tout de même produit 16 points et maintenu un différentiel de +11 en 30 matchs avec sa nouvelle équipe. Disons qu’on est quand même très loin du Karl Alzner de l’autre hurluberlu :

Le « Karl Alzner » des Leafs s’en sort pas trop mal…

Loin de moi l’idée de vouloir insinuer que Babcock est incompétent ou qu’il doit ses succès à la chance, bien qu’il ait profité de circonstances favorables durant ses heures de gloire avec les Wings, mais je crois qu’il doit trouver le moyen de progresser… de s’adapter. Par exemple, plusieurs observateurs trouvent qu’il a de la difficulté à bien gérer son banc. Un banc qui devrait présenter un visage quelque peu différent tandis que plusieurs joueurs pourraient quitter durant l’été (Nylander, Marleau, Kadri…). D’une façon ou d’une autre, avec le club qu’il a sous la main, et les difficultés salariales qui s’annoncent, il devra rapidement trouver le moyen de mener son groupe jusqu’aux grands honneurs, ou à tout le moins s’en rapprocher, sinon il risque de se retrouver sur la sellette… pour la première fois depuis le début de sa carrière en 2002 !


Une chose est sûre, si les Leafs le laissent partir, Babcock ne restera assurément pas longtemps sans emploi… Et puis, il faut lui rendre ce qui lui appartient, il est l’architecte derrière les hausses de salaires des différents pilotes de la Ligue nationale. C’est directement grâce à Babcock, si les Julien, Quenneville, Vigneault et cie empochent dorénavant tous 5-6M par année au lieu des 1-2, peut-être 3M d’antan. De plus, avec son championnat du monde en 2004 et ses conquêtes olympiques en 2010 et 2014, il est tout de même le premier – le seul à ce jour – entraîneur à avoir rejoint le Triple Gold Club. Disons que ce n’est pas trop mal pour un « imposteur ». Bref, il est bon… mais les résultats devront suivre un jour ou l’autre. Ses exploits du passé appartiennent justement au passé. Et il doit cesser de blâmer tout le monde autour de lui.

De retour à la vendetta de Commodore, j’ignore ce que Babcock lui a fait, mais ce n’est certainement pas simplement parce qu’il a été laissé de côté. Échangé à la date limite, quelques mois plus tard, il a terminé sa carrière dans la LNH avec le Lightning, avant d’aller s’éteindre dans la LAH avec les Bulldogs et les Stars. L’année suivante, il a brièvement tenté l’aventure de la KHL avant de définitivement se retirer. À travers toutes ces autres étapes, ainsi que le reste de sa carrière, on a vu Commodore s’en prendre seulement à Babcock. D’autres part, si personne d’autre n’attaque l’entraîneur, personne ne s’est non plus donné la peine de le défendre…


Ailleurs dans la LNH
Jacques Martin pourrait effectuer un retour en tant qu’entraîneur-chef pour la première fois depuis la campagne 2011-12, lorsque Pierre Gauthier lui a montré la porte pour le remplacer par Randy Cunneyworth… Depuis, Martin a officié en tant qu’assistant-entraîneur pour les Penguins durant 4 saisons. Les Senators et les Sabres seraient en lice pour acquérir les services de l’expérimenté entraîneur, qui cumule 1294 matchs d’expérience avec les Blues, les Sens, les Panthers et les Canadiens dans ces fonctions. Martin a également servi en tant qu’assistant/associé avec les Hawks, les Nordiques, l’Avalanche puis les Penguins. À sa 4e saison derrière le banc des Sens, il fut le lauréat du trophée Jack Adams (ça, c’est un de plus que Mike Babcock… je dis ça comme ça, juste pour le LOL), remis annuellement au meilleur entraîneur de la ligue. Avec les Panthers, il occupait également la fonction de DG.

J’avoue être très curieux à l’idée de le voir revenir derrière le banc d’une équipe comme les Sabres ou les Panthers. À mon avis, il saura instaurer une bonne structure défensive. Reste à voir s’il aura su s’adapter au hockey moderne. À suivre…




Crédit image entête, AFP via TVASports.ca

Tom L.D. MacAingeal
 

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