Les choix de 1er tour du Canadien vs ceux de 2 équipes championnes

Depuis quelques jours, divers sites ont fait leurs choux gras des choix de 1er tour du Canadien; ceux qui sont toujours avec l’équipe. On dépeint pratiquement comme étant un scandale le fait qu’il n’y ait que 4 (6, en tenant compte de McCarron – 25e, 2013 – et Poehling, la plus récente sélection du Tricolore au 25e échelon) 1er choix toujours avec l’équipe, depuis 2005 (année de la sélection de Carey Price, 5e) : ce dernier, Pacioretty (22e au total, en 2007), Scherbak (26e en 2014) et Juulsen (26e, 2015).

Bien sûr, ce n’est jamais évident, et toujours décevant, d’en arriver à un tel constat. Chaque choix de première ronde qui ne perce pas est une déception en soi. Cela dit, on doit souligner que d’excellents choix ont également rapporté d’excellents joueurs.

Alex Galchenyuk (3e au total, 2012) vient tout juste de permettre de mettre la main sur un jeune joueur qui deviendra probablement rapidement un des favoris de la foule, avec Gallagher et Deslauriers : Max Domi (12e, 2013)

Galchenyuk/Domi, avec un peu de recul

Un an jour pour jour avant, c’est Mikhail Sergachev (9e au total, 2016) qui a été troqué pour Jonathan Drouin (3e, 2013). Si Sergachev aurait pu rendre de précieux services au Tricolore,  Drouin est quand même – et de loin – l’attaquant le plus talentueux à avoir évolué à Montréal depuis Alexei Kovalev.

Enfin, il ne faudrait pas oublier que Ryan McDonagh, Louis Leblanc, Jared Tinordi et Nathan Beaulieu ont permis au Canadien d’acquérir des joueurs de la trempe de Scott Gomez et de… Ok, oui, je blague

Bref, la situation est loin d’être aussi désastreuse qu’on peut parfois la dépeindre. Surtout depuis l’arrivée de Bergevin, en 2012. Ensuite, il faut dire que d’autres équipes – des équipes championnes – font face à des constats bien plus désastreux.

Après les Hawks, qui n’ont qu’une seule de leurs sélections de 1ere ronde depuis 2007 (Patrick Kane) toujours avec l’équipe (Plus Henri Jokiharju, repêché 29e au total au dernier encan). À savoir, Nick Schmaltz, sélectionné 20e au total en 2014. Puis, il y a Ryan Hartman (30e, 2013) qui a été transigé aux Preds, en retour de leur choix de 1er tour de cette année, il y a quelques semaines de cela. Enfin, ils ont transigé deux années de suite, leur droit de parole de la première ronde : en 2015 et en 2016. Des joueurs restants : Kyle Beach (11e au total, 2008), Dylan Olsen (28e, 2009), Kevin Hayes (24e, 2010), Mark McNeill ET Phillip Danault (respectivement 18 et 26e en 2011), et Teuvo Teravainen (18e, 2012), il ne reste (à peu près) rien…

Que fera Bowman ?

Ce qui est intéressant, c’est qu’il ne s’agit pas d’une situation unique… Mon ami, Martin Raymond, m’a récemment souligné qu’on observait le même genre de phénomène à Pittsburgh…Depuis 2005 (Sidney Crosby), seul un choix de première ronde (Olli Maatta, 22e en 2012) est toujours avec l’équipe ! Jordan Staal (2e en 2006) a pris la direction de la Caroline, afin de satisfaire le souhait de celui-ci, quelques saisons après avoir aidé son équipe à obtenir la 1ere de leurs 3 plus récentes coupes Stanley. Suivent : Angelo Esposito (20e en 2007), Simon Despres (30e, 2009) – qui aimerait d’ailleurs effectué un retour dans la LNH -, Beau Bennett (20e, 2010), Joe Morrow (23e, 2011), Derrick Pouliot (8e, 2012), et Kasperi Kapanen (22e, 2014), qui sont tous partis, via des transactions plus ou moins d’envergure. En plus des années 2008 et 2013, les Penguins n’ont sélectionné aucun joueur en 1ere ronde depuis 3 ans (2015, 2016 et 2017). À moins d’une transaction, ils seront également réduit au rôle de spectateurs, vendredi prochain, puisqu’ils ont envoyé leur sélection de premier tour à Ottawa, dans la transaction Brassard.

Bien sûr, je suis tout à fait au courant que les Penguins sont parvenus à coller deux coupes de suite, et que les Blackhawks en ont remporté 3 en 6 occasions… mais le fait demeure que leurs décisions vont finir par les rattraper. C’est déjà le cas à Chigaco. Avec les résultats qu’ils ont obtenu, il est impossible de leur reprocher d’avoir sacrifier l’avenir pour gagner maintenant… c’était la bonne décision. C’est toujours la bonne décision, jusqu’à ce que ce que vienne le moment où ça ne l’est plus… C’est-à-dire lorsque l’équipe ne gagne plus. À ce moment-là, le DG en place doit aviser, s’ajuster, et prendre les décisions nécessaires pour assurer la pérennité à long terme de son équipe. À mon avis, cette solution passe par la transaction, en retour de quelques choix et de solides espoirs, d’un membre du core vieillissant.

Bref, ce n’était pas le sujet… De toute façon, le cas échéant, j’espère également que le Canadien sera prêt à sacrifier un peu d’avenir maintenant, si l’occasion de gagner se présente… Il s’agit tout simplement de souligner deux points importants :

Quand on repêche 20e et plus, il est difficile d’obtenir un joueur d’impact. Pas impossible, mais difficile.

Le taux de succès, surtout depuis l’ère Bergevin, à Montréal, est loin d’être désastreux :

Analyse des choix de 1ere ronde du Canadien, sous l’ère Bergevin

Enfin, je terminerai en disant ceci : Probablement que Bergevin aurait bien aimé arriver à la tête d’une équipe pouvant déjà miser sur un tandem formé de Crosby et Malkin, ou encore d’un club « packté » comme celui de Chicago… Est-ce qu’il aurait gagné toutes ces coupes ? Probablement pas, puisqu’on ne peut pas affirmer qu’il aurait pris toutes les mêmes décisions… mais il aurait assurément eu plus de chances de succès ! … Et il aurait peut-être également apprécié de pouvoir diriger une concession dans un marché prêt à accepter de d’abord perdre pour ensuite gagner :

Après Poile et Nill, voici Cheveldayoff… vs Bergevin


Crédit image entête, Bruce Bennett/Getty Images via leDevoir.com

Tom L.D. MacAingeal
 

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