Le Cas Nill, en terminant avec l’attaque

Pour terminer cette série d’articles s’attardant sur le travail du DG Jim Nill à la barre des Stars de Dallas, dont les deux premières parties sont disponibles ICI (gardiens) et ICI (défenseurs), nous allons maintenant nous pencher sur son boulot avec l’attaque texane.
D’abord, lorsque l’Albertain s’est amené à la tête de la formation – en déroute suite aux bourdes de Joe Nieuwendyk, alors DG de l’équipe – il a hérité de la formation suivante : Jamie Benn, Ray Whitney, Loui Eriksson, Erik Cole, Vernon Fiddler, Eric Nystrom, Reilly Smith, Cody Eakin, Tom Wandell, Ryan Garbutt, Antoine Roussel, Alex Chiasson et Lane MacDermid.
Jim Nill, fraîchement arrivé de l’organisation des Red Wings de Détroit, n’a pas tardé à s’imposer, tout en instaurant une solide réputation pour ce qui est de sa facilité à transiger pour obtenir des attaquants de haut niveau. Il a débuté en force, dès son arrivée en poste, en procédant à l’acquisition d’un premier centre élite, en cédant des éléments qui ont depuis tous quittés les Bruins, dans un échange qui n’a plus besoin de présentation. Néanmoins, je demande aux fans des Ours de me pardonner de prendre la peine de souligner l’ampleur de la transaction.
Transaction complète : le centre Tyler Séguin, le pivot Rich Peverley (rescapé d’un arrêt cardiaque en 2014, sur le banc de son équipe, il raccroche ses patins peu après) et Ryan Button (joueur de calibre mineur, joue présentement en Allemagne), en retour de Loui Eriksson (devenu UFA, signé avec les Canucks en 2016), Joe Morrow (RFA non-qualifié, devenu UFA, signé par le Canadien en 2017), Reilly Smith (échangé avec le contrat de Marc Savard aux Panthers, en retour de Jimmy Hayes, par la suite également RFA non qualifié, devenu UFA, il obtient un essai professionnel avec les Devils du New Jersey en 2017) et Matt Fraser (joueur de calibre mineur, rendu en Suède). Cependant, il faut tout de même préciser qu’au moment de la transaction, les éléments envoyés au Massachusetts représentaient un joli package au fort potentiel.
Peu après, désirant ajouter du caractère à son groupe d’avants, Nill récidive en procédant à l’acquisition du capitaine des Oilers d’Edmonton Shawn Horcoff, en retour de l’arrière Philip Larsen et d’un choix de 7e tour en 2016. Ce drastique mouvement de personnel, jumelé à l’arrivée de Valeri Nichuskin, choix de 1ere ronde de l’équipe, 10e au total (14 buts, 34 points +20, en 79 rencontres), et à l’éveil de l’attaquant Jamie Benn qui, associé à l’électrisant Tyler Séguin (84 points, 37 filets), explose avec une production passant d’une 20 aine de buts et une 60 aine de points à 34 filets et 79 points, permet à l’équipe d’effectuer un retour en séries éliminatoires. Malheureusement, l’expérience fut de courte durée, puisque l’équipe subit une élimination hâtive en 1ere ronde (6 joutes) face aux Ducks d’Anaheim.
Motivé par les récents succès de son équipe revampée, Nill en rajoute une couche en procédant à une nouvelle transaction visant à amener un autre centre d’impact dans les rangs texans ; cette fois-ci, c’est le canadien Jason Spezza (et Ludwig Karlsson) qu’il soutire aux Senators d’Ottawa, en retour des attaquants Alex Chiasson, Nicholas Paul et Alexander Guptill en plus d’une sélection de 2e tour au repêchage de 2015. Ensuite, au début de la campagne 2014-15, les Stars transigent le vieux routier Sergei Gonchar au Canadien, en retour de l’attaquant Travis Moen. Visiblement, ils espéraient alors qu’un changement d’air bénéficierait à l’ancien mal-aimé de la formation montréalaise. Malheureusement, ce ne fût pas le cas, loin s’en faut, et les Stars se sont retrouvés coincés avec le contrat de Moen pour la dernière saison de son pacte. Si Nill a démontré une fois de plus son talent à dénicher des attaquants d’impact, il semble négliger l’importance des autres facettes du jeu et, malgré l’acquisition de l’attaquant Ales Hemsky des Senators, en retour d’un choix de 5e ronde 2014 ainsi qu’un choix de 3e ronde 2015, il doit se résoudre à voir son équipe rater le rendez-vous d’après-saison.
Au cours de l’été suivant, probablement désireux de fouetter ses troupes, l’architecte de la formation de Dallas frappe encore un grand coup, en acquérant le polyvalent Patrick Sharp (et le défenseur Stephen Johns) des Blackhawks de Chicago, en retour de l’arrière Trevor Daley et de l’attaquant de soutien Ryan Garbutt (les Stars conservant 50% du salaire de ce dernier). Cette fois-ci, les efforts du dirigeant de l’équipe furent suffisants pour ramener l’équipe en séries, parvenant même à se rendre en 2e ronde, où ils sont éliminés en 7 parties par les Blues de St-Louis.
Satisfait des résultats des siens, Nill ne rajoute (ou ne parvient à rajouter) que le petit attaquant de 5’10’’ Jiri Hudler, en lui octroyant un pacte d’une seule saison d’une valeur de 2M, via le marché des joueurs autonomes. Malheureusement, le manque d’attaquants de profondeur, l’absence d’une brigade défensive efficace et un duo de gardiens formés de deux portiers moyens ont mené l’équipe à une nouvelle débandade, ratant ainsi les séries éliminatoires pour la 2e fois en 4 saisons avec Jim Nill à la tête de l’équipe. Contraint de constater le désastre, Nill a échangé l’ailier droit Patrick Eaves aux Ducks d’Anaheim, en retour d’un choix de 2e tour 2017 conditionnel. Les conditions étant que les Ducks atteignent la 3e ronde et qu’Eaves prenne part à au moins 50% des matchs des Ducks au cours des 2 premières rondes étant remplies (de justesse, avec 7 apparitions au cours des 14 premières rencontres), le choix est devenu une sélection de 1er tour. S’il s’agissait là d’un bon retour sur l’attaquant qui venait de connaître la saison de sa vie avec 32 buts, dont 21 dans l’uniforme vert du Texas (lui qui, à 33 ans, n’avait qu’une seule saison de 20 buts derrière la cravate), il n’en demeure pas moins que cette saison était un constat d’échec pour Nill.
Loin d’être démoralisé, il a procédé à deux autres grands coups qui ont fait jaser, en mettant sous contrat les joueurs autonomes sans restriction Alexander Radulov (ailier; 5 ans/6.25M) et Martin Hanzal (centre; 3 ans/4.75M). De plus, Nill a choisi d’accorder une chance, via un essai professionnel, à l’ailier gauche R.J. Umberger, qui n’a plus joué dans la LNH depuis la saison 2015-16 alors qu’il s’alignait avec les Flyers de Philadelphie (11 points, dont 2 buts et un différentiel de +1, en 39 parties). Comme mouvement plus mineur, le DG des Stars a également signé l’agent libre Brian Flynn (centre/ailier droit; 1 an/700 000). De son côté, Jiri Hudler est toujours sans contrat. Celui-ci ne devrait vraisemblablement pas revenir avec les Stars, puisqu’en comptant les contrats de Séguin (5.75M), Spezza (7.5M) et Benn (9.5M), la formation est prise à la gorge par leur masse salariale. En effet, Dallas dépasserait le plafond salarial de 196 355$, selon l’excellent site Capfriendly.com
Maintenant, s’il n’y a pas lieu de douter que les ajouts de l’intense Radulov et du géant de 6’06 – mais très soft – Hanzal contribueront aux succès d’un groupe comptant (entre autres) déjà sur Séguin, Benn et Spezza, il y a lieu de se questionner sur l’état du bottom 6 de cet alignement. Par conséquent, il semble assez juste d’accorder une note oscillant entre le A- et le B+ à Nill, pour son travail avec l’attaque de sa formation. Attaque qui, avec 223 buts, a terminé ex-æquo avec les Ducks d’Anaheim au 8e rang de la Conférence de l’Ouest, mais au 14e rang du classement général. Pour conclure, sur son travail en général, Hockey101 lui accorde une note combinée (avec les analyses défenseurs et gardiens disponible au début du présent article) de B-.
Pour ce qui est du changement d’entraîneur, si nous sommes en droit de s’attendre à ce que Ken Hitchcock soit en mesure de resserrer le jeu défensif d’une équipe qui en a grandement besoin (264 buts contre en 2016-17), il faut se garder une petite réserve et se rappeler que l’arrivée de Lindy Ruff avait suscité à peu près les mêmes réactions. Tout de même, il est tout à fait raisonnable de s’attendre à un énième retour en séries pour la formation de Dallas.
Merci d’avoir pris le temps de nous lire et bonne semaine à tous !
Crédit image, NHL.com
– Mac
Tom L.D. MacAingeal
 

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