Le Cas Calvin de Haan

Puisque Montréal est en quête de renfort pour pimper le flanc gauche de sa ligne bleue, plusieurs personnes ont vécu comme une grosse déception l’annonce de l’acquisition de Calvin de Haan par les Blackhawks. S’il est vrai que le prix était raisonnable – Gustav Forsling et le gardien Anton Forsberg pour De Haan et Aleksi Saarela -, on doit tout de même prendre le temps de soupeser les différents éléments…

D’abord il faut savoir que, l’été dernier, Marc Bergevin aurait tenté d’attirer le principal intéressé à Montréal. Alors joueur autonome sans restriction pour la première fois de sa carrière, Calvin de Haan a préféré se joindre aux Hurricanes. Si on prend pour acquis qu’il a véritablement levé le nez sur Montréal, on a déjà une partie de la réponse. Bien qu’il ne possède pas de clause à son contrat, et n’aurait donc pas pu freiner une telle transaction, je ne suis pas friand de l’idée d’amener de force un joueur qui n’a pas envie d’évoluer avec l’équipe.

Enfin, bien qu’on ne puisse pas vraiment lever le nez sur un bon gaucher, De Haan n’a pas été en mesure de remplir les attentes placées en lui la saison dernière. Il y a deux ans, le 12e choix au total de l’encan 2009, semblait pourtant avoir pris son envol. En 82 matchs, il a produit 5 buts et 25 points, tout en cumulant un différentiel de +15.

L’année suivante, en 2017-18, affecté par les blessures, il a été limité à 33 matchs. Malgré tout, avec 12 points et un différentiel de +11, l’avenir semblait prometteur. À ce moment-là, je l’avoue, il m’intéressait encore beaucoup. Cette saison, cependant, il est revenu à ses chiffres d’antan : 1 but, 14 points et un différentiel de +1 en 74 matchs. Puis, en 12 joutes éliminatoires, De Haan a été limité à un 1 seul point (1 but). En séries, il n’a d’ailleurs jamais été très efficace : seulement 4 points (1 but) 28 joutes ! Enfin, maintenant qu’il est âgé de 28 ans, je crois qu’il est déjà en train d’offrir ce qu’il a de mieux.

Bien qu’il s’agisse d’un défenseur tout à fait honnête, sous contrat pour 3 autres années à hauteur de 4.55M par saison, il n’était vraisemblablement pas la solution aux problèmes du Tricolore. Soyons honnêtes; avec de tels chiffres, il se ferait lyncher à Montréal. À ce compte-là, aussi bien conserver Mete à la gauche de Weber… Mete est également très bon dans sa zone – seulement 39 buts alloués à forces égales en 71 matchs ! – et il lui manquait un seul but pour égaler la production de De Haan. LOL. 

Parce que sur la 2e paire, je ne vois personne d’autre que Brett Kulak. En ce qui me concerne, il est le complément parfait à Jeff Petry. Certes, l’échantillon est mince, mais il eu le temps de m’impressionner par la solidité de son jeu. Avec 6 buts, 17 points et un différentiel de +12 en seulement 57 matchs, on peut même nourrir certaines attentes grandissantes envers lui. Je n’irais pas jusqu’à miser ma maison, mais je suis tout de même assez confiant. 

Bref, je suis évidemment partisan de l’idée d’améliorer la défensive. Ou n’importe quelle autre position, on doit constamment chercher à s’améliorer… En ce sens, je n’ai rien contre le fait de voir Victor Mete céder sa place sur la première paire à meilleur que lui, et évoluer sur le 3e duo (avec Juulsen ?). Mais je ne crois pas que c’était le cas de Calvin de Haan. Ok, il est plus gros que Mete – et il est capable de marquer un but de plus -, mais ça ne suffisait pas à le déplacer. Il n’aurait pas non plus eu sa place sur la 3e paire. Pas à 4.55M, en tout cas.

Par contre, cette transaction pourrait tout de même finir par servir les intérêts du Tricolore. C’est que, avant de procéder à l’acquisition de De Haan, les Hawks ont mis la main sur Olli Maatta, un autre gaucher. De sorte qu’il se retrouvent avec un surplus à cette position :

Considérant que ces derniers ont toujours regretté d’avoir laissé partir Andrew Shaw, Marc Bergevin dispose d’un atout intéressant pour entamer – je dis bien entamer – les négociations avec son homologue. Surtout si on tient compte de l’étrange propension de Bowman à rapatrier ses anciens joueurs.

Bon, je ne m’attends pas à ce que Gustafsson bouge. Avec ses 17 buts et 60 points, sous contrat pour la saison prochaine (1.2M), il fait figure d’incroyable aubaine. Quant à Duncan Keith, bien que toujours efficace (6 buts, 40 points et +13), il aura 36 ans dans moins d’un mois et comptera pour 5.538M pour chacune des 4 prochaines campagnes. Certes, à l’image de Shea Weber, il fait figure de monument. Keith a d’ailleurs été en mesure d’encaisser un peu plus de 23 minutes par match au cours des deux dernières saisons. Ce qui représente tout de même une baisse de 2 à 3 minutes par rapport aux années antérieures. Et ça n’ira pas en s’améliorant… Mais bon, la possibilité de voir une paire Keith-Weber, bien que peut-être 4-5 ans trop tard, n’est pas tout à fait dénuée de charme à mes yeux. Je rêve. 

Donc, y aurait-il moyen de le convaincre de laisser partir le jeune Henri Jokiharju ? Je ne sais pas.

Mais, même en présumant qu’on choisisse de laisser ce dernier dans la Ligue américaine, il y aura congestion à gauche. En ce cens, Bowman devra forcément bouger l’un d’entre eux :

Keith
Gustafsson
Maatta
De Haan
Jokiharju

Reste à voir qui ? Mais il s’agit certainement d’un étang dans lequel Marc Bergevin se doit de lancer une ligne. C’est le temps de pêcher un gros poisson… Surtout tandis que les prix à la poissonnerie risquent d’exploser d’ici une semaine.

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Crédit image entête, Getty Images via RDS.ca

Tom L.D. MacAingeal
 

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