La boule à mythes : L’impact de la dernière date limite sur les récentes performances de l’équipe…

Quand le Canadien va moins bien, les partisans et différents observateurs aiment généralement chercher la cause du problème. C’est bien normal… on peut difficilement réparer quelque chose si on ignore ce qui est brisé.



Pourtant, il est né un nouveau mythe de cet exercice… Récemment, en effet, plusieurs intervenants affirment que les déboires de l’équipe ont débuté le 25 février dernier, quelques heures après la fin de la date limite des échanges, lorsque le Canadien s’est incliné 2 à 1 face aux Devils (d’Albany).

Un simple coup d’œil au calendrier de l’équipe suffit pourtant à découvrir que c’est faux. La mauvaise séquence du Canadien perdure depuis le 9 février, soit environ deux semaines plus tôt, lorsque les hommes de Claude Julien ont encaissé une défaite crève-cœur en prolongation contre les puissants Leafs. Entre le 9 et le 25, tout juste avant soir où l’attaque montréalaise s’est permise de lyncher les Wings, l’équipe a obtenu seulement 2 victoires en 7 matchs, pour une récolte de 5 points sur une possibilités de 14. 

Si on remonte au début du mois, en 5 matchs entre le 2 au 9 février, c’est-à-dire après la pause du match des étoiles, le Canadien n’a encaissé aucune défaite en temps réglementaire en 5 matchs, incluant le revers fatidique face à la troupe de Mike Babcock, récoltant ainsi 8 points sur une possibilité de 10. Tout juste avant ce fameux point tournant, le Tricolore s’est même payé le luxe d’écraser les gros Jets par la marque de 5 à 2… Ils ont donc plutôt bien répondu, après presque 2 semaines de vacances. Avant cette date, celle des vacances suivant le match des étoiles, ils ont remporté 4 de leurs 5 derniers matchs.

Il est donc tout à fait erroné de cibler le 25, ou même le 2, comme date cible du début des déboires de l’équipe. C’est le 9 que tout a basculé…


Ensuite, on a pu constater que plusieurs plateformes pointaient du doigt les décisions entourant le remaniement du 4e trio. À en croire certains, tout va mal parce que Marc Bergevin a eu l’audace de briser la légendaire chimie de sa méréfique 4e ligne. Tout allait très bien avec Agostino et Chaput, dit-on. Certes, il est vrai que les déboires de l’équipe semblent coïncider avec le départ de ces deux joueurs. Pourtant, bien que Michael Chaput ait disputé son dernier match avec le Canadien le 9 février, il ne faut pas se leurrer, ses ennuis personnels remontaient à bien loin ! Entre le 15 décembre et le 9 février, le joueur de centre a été limité à une maigre passe, en plus de cumuler un différentiel de -6. Depuis qu’il a été transigé en retour de Jordan Weal, Chaput n’a disputé aucun match avec sa nouvelle équipe. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je ne crois pas que ce soit parce qu’il est trop fort pour les Yotes…

En ce qui concerne Agostino, certaines personnes ont évidemment saisi l’occasion de critiquer (encore) le Canadien, lorsque qu’elles se sont aperçues qu’il totalisait 9 points en 18 matchs avec les Devils. Il faut toutefois préciser que l’ailier profite d’un temps de glace accru en raison de la maigre profondeur de cette équipe, profondeur encore plus sévèrement entamée par la longue liste des blessés de ces derniers. De plus, Kenny Agostino a été blanchi dans chacun de ses 12 derniers matchs avec le Tricolore, cumulant un différentiel de -3 durant cette période. Enfin, bien que ses 3 buts et 9 points représentent un joli total, il faudrait tout de même prendre le soin de mentionner qu’il en a obtenu 5, dont 2 buts, au cours de 4 de ses 5 derniers matchs. C’est donc dire qu’il a été limité à 1 buts et 4 points au cours des 13 autres parties. Donc, sans rien vouloir lui enlever, prenons garde à ne pas trop nous exciter… Il n’est même pas certain de disputer la prochaine campagne dans la LNH.

Bref, j’ignore la raison derrière la mauvaise séquence du Canadien, mais je sais qu’elle ne remonte pas au 25 février, et je doute qu’elle soit causée par le départ de Chaput et Agostino… Rien contre eux, mais à l’heure actuelle c’est le Top-9 qui n’en donne pas assez. Comme la plupart des équipes au cours d’un calendrier de 82 matchs, le Canadien a tout simplement frappé un mur.


En Prolongation
En ce qui concerne Nicolas Deslauriers, à ses 19 derniers matchs entre le 31 décembre et le 23 février, il n’a récolté aucun point et cumulé un différentiel de -8. Du côté de Charles Hudon, déjà habitué aux séjours dans les gradins, on parle encore une fois d’un joueur de profondeur. Certes, il est plus talentueux que la moyenne des joueurs de cette catégorie, mais il n’est jamais parvenu à prouver qu’il pouvait prendre plus de responsabilités. À ses 18 derniers matchs depuis le 13 novembre, Hudon a été limité à une seule passe, en plus de cumuler un différentiel de -7. Pour ce qui est de Mike Reilly, bien que mobile et raisonnablement doué, il fait preuve d’inconstance depuis le début de la saison. En ce sens, l’ajout de Christian Folin était une bonne chose.

Pareil pour les 3 autres acquisitions que plusieurs personnes qualifient de « bizarres ». À mes yeux, ça n’a rien de bizarre. On avait besoin de renfort sur la 4e ligne, et c’est dans cet optique que Marc Bergevin est allé chercher Thompson et Weal. Le DG du Canadien était également conscient du manque de profondeur à sa ligne bleue, et c’est pour cette raison qu’il a mis la main sur Folin en même temps que Dale Weise. Par-dessus le marché, on s’est débarrassé du contrat de David Schlemko en même temps.

En somme, ces acquisitions étaient tout à fait défendables et, tel que mentionné plus haut, c’est le Top-9 qui en arrache. En ce sens, Agostino – bien qu’il aurait pu dépanner dans une certaine mesure – et Chaput n’y changeraient rien.



Crédit image entête, Getty Images via RDS.ca

Tom L.D. MacAingeal
 

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