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Carey Price, les non-conséquences…

Il y a quelques jours, je suis tombé – pas littéralement, on s’entend ? Je me porte très bien, ne vous inquiétez pas – sur un article qui parlait des « conséquences » du contrat de Carey Price. Entre autres choses, on abordait l’impact présumé du salaire de ce dernier sur les futures négociations d’un certain Sergei Bobrovsky.

Certainement, au moment de négocier une nouvelle entente à l’un de ses poulains, un agent doit bien dresser une liste de comparables. Cela dit, avec ou sans Price, je suis convaincu que Bobrovsky demanderait un revenu semblable. C’est que le cerbère du Tricolore n’a quand même pas réinventé la roue. Les faits sont là…



On ne parle pas de Mike Babcock qui est allé dans les tranchées avec l’intention avouée de faire augmenter le salaire de ses semblables. Au moment de signer sa nouvelle entente, de l’ordre de 10.5M par campagne (si jamais vous aviez oublié, hehe), le-dit salaire représentait une portion de 14% de la masse salariale en place. Cela dit, puisque ce pacte a été conclu en juillet 2017, tandis qu’il restait une dernière année à son contrat en cours, l’impact de ce dernier embarquait seulement lors de la saison subséquente. Il va sans dire que, la Direction savait déjà pertinemment que le plafond salarial allait augmenter. Peut-être pas de 4.5M comme ce fut le cas, mais on savait tout de même que le pourcentage accaparé par la nouvelle entente du gardien étoile allait diminuer. Ainsi, au moment d’entrer en fonction, la marge est baissée à 13.21%Une marge qui baissera encore un peu dans quelques mois lorsque le nouveau plafond sera annoncé.

S’il s’agit évidemment d’un montant conséquent, il n’y a rien de nouveau sous le soleil…. Prenons Henrik Lundqvist et ses 8.5M, par exemple. Au moment de s’entendre sur les modalités de ce contrat, en décembre 2013, le plafond se situait à 70.2M. Toujours est-il que le plafond a connu, dès la saison suivante, la seule et unique baisse depuis son instauration en 2005-06, avec une chute de près de 6M, pour se situer à 64.3. De sorte que le contrat du King représentait alors une portion de… 13.22%.

Cela dit, il faut être juste et tenir compte de la particularité de la situation, puisque nous n’avons plus revu de baisse depuis (du plafond, puisqu’il y a aussi eu une baisse du plancher l’année précédente). Ainsi, le pourcentage, au moment de la signature, était de l’ordre de 12.32%.

Et ce n’est pas nouveau; si on remonte à son contrat d’avant, tandis qu’il empochait 6.875M par saison, signé en février 2008, cette portion montait à 13.67%, et 12.13% au moment de son entrée en fonction, en 2008-09.

Dans un cas comme dans l’autre, on constate que Carey Price n’est pas le premier à bénéficier d’un tel investissement de la part des penseurs de son équipe…  Parce que c’est de cela dont il est question ici. Avec la perpétuelle montée du plafond salarial – sauf pour ce qui est de l’exception susmentionnée -, il ne faut pas tenir compte uniquement du salaire brut, mais aussi, de la teneur du cap-hit. Parce qu’au fur et à mesure que le plafond montera, les salaires suivront. Un joueur qui signera cet été pour 5M n’aura pas le même impact que s’il avait signé le même contrat en 2005… Loin s’en faut ! À l’époque, avec un plafond de 39.4, un contrat de 5M représentait pas moins de 12.69%. Grosso-modo, le même montant que Martin Brodeur encaissait alors (4.745 en 2005-06 et 5.2M à partir de la saison suivante). Ici, on situe entre 12.17 et 13.33%.



Entre temps, il y a eu plusieurs gardiens qui ont grugé une portion semblable sur la masse salariale de leur équipe respective. En 2008-09, il y avait le bon vieux Miikka Kiprusoff et ses 5.83M, bon pour un pourcentage d’environ 11.6 (au moment de la signature… au moment d’entrer en fonction, ça baisse à 10.28%). Toujours à la même époque, si on prend Roberto Luongo, on s’aperçoit qu’il poussait la note encore plus loin. En juin 2006, au moment d’accepter une entente qui allait lui rapporter 6.75M par année, ce moment représentait un total de 15.34% pour la saison à venir ! Beaucoup de bidous pour Bobby Lou…

Les exemples sont nombreux; Carey Price n’a pas créé de précédent en apposant sa signature au bas de ce fameux contrat. Les bons gardiens se font bien payé depuis belle lurette. En somme, le contrat du célèbre portier n’a pas eu, n’a pas et n’aura pas de conséquence sur les revenus de ses collègues. En tout cas, certainement pas dans la mesure qu’on lui prête erronément.

Mais bon, on n’est pas à un mythe près dans son cas :

Pricey, la cause derrière le mal… je ne crois pas qu’il faille cibler les événements du 16 décembre.



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En Prolongation
Je vous laisse sur cet excellent papier du The Athletic, concernant l’évolution de Claude Julien. À lire ! :


Crédit image entête, NHL.com

Tom L.D. MacAingeal
 

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